ACTES MANQUES

Julie Ormancey

J'aime la pluie. Elle me rappelle combien il est bon d'être chez soi, combien les hommes sont fourbes et les cafés amers. Il pleut toujours quand s'achève une histoire. Il pleut toujours lorsque l'on trace un trait. Pas forcément dehors, certaines fois, c'est à l'intérieur que l'eau déverse ses trop pleins de matière. Parfois, on attend avec plaisir que tout ça coule sur notre dos, comme si on n'avait plus peur, comme si tout ça, c'était rien, comme si on n'attendait plus rien du tout.


L'eau des ruptures est aussi salée que l'exaltation des rencontres, piquante et brève, à l'arrière goût d'inoubliable que le temps estompe pourtant à sa façon... Les mots sont traîtres et les semblants trop faux, les hommes sont lâches et les femmes trop naïves. Le monde est injuste et rancunier, il se rit de nous et de nos amours gâchées, jubilant de nos liens qui se croisent puis s'arrachent, comme de vulgaires tendons, foulés par notre besoin d'exister.


Pour quoi sommes-nous faits...? Pour quel dessein, pour quelle destinée...? Rien n'est plus triste et subversif que l'ignorance, que l'attente et l'espoir désespéré. Alors un jour on n'attend plus. On décide que toute cette hérésie est terminée, que ce trop plein de vide nous a quitté, tout en sachant que c'est faux, que l'impossible met un pied dans le sujet, on arrive à se persuader que le meilleur est ailleurs, bien éloignés de toute cette hypocrisie distinguée.

  • Quelquefois, tout est réuni pour que l'histoire commence, mais, allez savoir pourquoi, on reste à quai. Tout être cherchant un peu plus que le confort de base connaît un jour ou l'autre cette cruelle amertume que vous décrivez. Mais cette souffrance, n'est elle pas préférable à une mièvre relation?

    · Il y a presque 7 ans ·
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    enzogrimaldi7

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