Adèle Exarchopoulos

katondutick

Hommage à une comédienne

Que penser  quand ses rares  mots dans un film s’effilochent ?Que vouloir quand dans sa grâce  le train des souvenirs avance à pas lents, s’offusque presque de devoir encore lambiner sur ses rails désormais de velours ? Sa sueur, ses larmes, ses râles, me direz-vous ?Au milieu d’autres choses moins viles, elles défont  la  tristesse à foison.

La moitié des paysages vus mériterait que cette jeune femme les regarde, les prolonge dans son exquis visage. Elle a   accueilli l’eau  de la mer, caressant les enfants hilares,  comme une fraternelle aubaine, une  auxiliaire pour chasser les mots qu’on n’aime pas, qu’on n’aime plus . Tôt ou tard, sans crier gare , le trop plein d’amertume envahit les êtres,  foudroie les plus belles farandoles . Quels que soit nos audaces,nos  adages, nos  adagios, ils vivent dans les yeux d’Adèle. Quelles que soient  les couleurs  ,ses cheveux d’actrice ,  reposent lisses dans le sable, ruinés par la nuit trop blanche , ou recollés par la poudre de marbre d’un autre Rodin et  vibrent dans l’ombre de son profil. Son silence blessé, puissant ou ténu, énumère des rites assoupis, contente   l’or esseulé dans la crypte. Quel plus beau moment que de voir une femme ainsi, se mirer  au firmament de la simplicité. Elle va se promener longtemps sur la terre , Adèle,  telle une charmeuse de serments.

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