Adieu l'ami

jean-remour

Le temps s’est arrêté en même temps que les larmes

Le passé est figé et je remets les armes

Regarder en arrière je n’en ai plus envie

Peur de toucher par terre, peur de cette folie

Quelque odeur de bon vin, une photo, et j’ai le vague à l’âme

Balancer quelques mots et la barque s’en revient au quai

D’une corde solide, je dois m’y amarrer

Et tacher d’avancer dans une forêt d’algues

Sur un terrain glissant déambuler, confiant

Afficher le filet d’espoir comme une bannière

Ne plus songer qu’aux joies qui restent à venir

Pour accepter la vie, douce comme une pierre

Visant avec ma fronde, caillasser les démons

Ceux qui hantent mon cœur dans la fosse aux lions

Accepter le destin en disant c’est écrit

Et continuer à chercher  la clé du panier de crabes

J’ai appris dans la douleur les risques de l’enfermement

Il n’y a de vraies prisons que celles dont on clôt soi-même la porte

Souvent la liberté tient à notre raison

Malheur à celui qui ne s’en rappelle plus

Le jour où tu es parti sans même un au revoir,

Tu avais juste oublié la clé sur le palier,

Tu ne la voyais plus, satanées œillères

Cagoule de chagrin tombée sur tes yeux tourmentés

Adieu l’ami.

Signaler ce texte