Adieu Mimi

effie

Le dernier voyage

Tu vas bientôt t'en aller

Sans douleur je le souhaite.

Tu vas bientôt me manquer

Terriblement je le sais.

Toi seule as choisi ton heure

Toi seule as choisi tes peurs

A quoi bon impliquer l'autre

Tout au long de ce chemin

Que tu as voulu faire tien.

L'autre aussi a dit son heure

L'autre aussi choisit ses peurs

A quoi bon impliquer l'autre

Tout au long de ce destin

Que chacun de nous fait sien.

Que de rires, que de pleurs

Combien de joies, de douleurs

Cette vie a-t-elle compté ?

Que de pièces ma chérie

Devant moi as-tu jouées !

Pour mon bonheur, mon malheur

Comme j'ai pu admirer

Chaque rôle interprété !

Ce soir, voilà, c'est fini

Dans tes yeux je l'ai senti.

Plus aucune comédie

Ni aucune tragédie,

Tu as tiré le rideau

Tu vas quitter ce fardeau.

Demain je prendrai ta main

Et baiserai tes paupières

Et embrasserai ton front

Laissant couler mes larmes

Ainsi en va-t-il de nous

Ainsi en va-t-il de vous

Ce soir, en fin de prières,

Les doigts croisés sur ton sein,

Minette au fond du lit

De ses yeux t'hypnotise.

Tes paupières s'alourdissent,

Le souffle apaisé

Les sens aiguisés

Tu vois les murs de la chambre

S'éloigner,

Tu vois le cadre du lit

S'élever.

Par la fenêtre entrouverte

Un parfum floral te parvient,

Une lumière t'éblouit

Un ange se dessine :

- Suzanne, Marie, Amélie…

« Qu'est-ce qui se passe ? »

- Mimi…

« Qui me parle ? »

- L'heure est venue.

« Il est quelle heure ? »

- L'heure de t'envoler.

« M'envoler ? Pour aller où ? »

- Rejoindre ta famille.

« C'est vrai ? Je vais les rejoindre ?

- Ainsi que tu l'as souhaité.

« Je n'ai pas fait ma valise ! »

- Tu n'as besoin de rien.

« Je ne peux pas partir tout de suite ! »

- Tu l'as pourtant demandé.

« Mais je n'ai prévenu personne ! »

- Je m'en occuperai.

« Ils vont s'inquiéter ici ! »

- C'est la vie.

« Et minette ? Je ne peux pas la laisser ! »

- Tu t'es déjà organisée. Minette ne sera pas abandonnée.

« Oh, j'ai mal… »

- Tu n'as pas mal. Ta douleur est sans raison.

« Oh, si j'ai mal, ça me transperce le côté. »

- Aie confiance, je t'accompagne.

« Ca fait si mal… »

- Ta souffrance est inutile. Cesse de l'appeler.

« Elle me donne des coups de poignard. »

- Concentre-toi sur ton coeur et ton désir de revoir les tiens.

« Ah, oui, ils m'ont tous tellement manqué. Ma soeur, ma mère, mon frère, mes

amis… »

- Là, c'est bien, tu commences à t'élever.

« Mon Dieu ! Je me vois, sur le lit. Je dors. »

- Tu vois, tout est bien.

« Mon corps ne bouge pas. »

- Il reste là. Tu n'as plus besoin de lui.

 « Comme il a l'air fatigué ! »

- C'est que tu l'as beaucoup porté.

« Il est si vieux ! »

- Alors que toi tu es si jeune.

« Il devient de plus en plus petit ! »

- Parce qu'on s'éloigne. Dis lui Adieu.

« Adieu Suzanne, Marie, Amélie. Adieu Mimi. »

- Viens bel ange, ange parmi les anges, tu rentres chez toi.

Ainsi en va-t-il de nous

Ainsi en va-t-il de vous

 

Février 2010

  • Je suis sans souffle ; l'humanité a trouvé la voie de la divinité

    · Il y a presque 3 ans ·
    Autoportrait(small carr%c3%a9)

    Gabriel Meunier

    • Il faudra bien du temps, encore, pour que le divin se dévoile à chacun. Mais qu'est-ce que le temps lorsqu'on a l'éternité...

      · Il y a presque 3 ans ·
      Avatar effie 231d20e 92

      effie

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