AFFRONTER LA VIE

d-rudsek

AFFRONTER LA VIE

 

Affronter la vie, c'est se confronter à des choix, prendre ses décisions et s'y tenir. Bien sûr, il est possible de changer d'avis pour changer sa vie. Dans ce cas, il faudra en affronter les conséquences. Nous ne sommes pas des machines, derrière la peau il y a un esprit qui veille et derrière l'esprit une sensibilité, le coeur de la faiblesse humaine. Douce faiblesse, celle qu'on caresse, à qui on sourit souvent, si on la comprend. Mais si l'on est faible soi même, comment faire?

On est faible, on se sent mal aimé, injustement considéré, bafoué dans son moi. On souffre, du rejet, du regard, de l'aveuglement. Le moi en fait ne nous tue pas nous, mais annihile l'humain, si aucune empathie ne le pondère, ne le rééquilibre.

Le faible pour être aimé doit aimer la faiblesse, même chez les forts. Le fort pour aimer doit s'aimer soi même, il le fait. Le faible doit s'oublier un peu, avoir la force de voir la faiblesse des forts. Le faible a une force, celle de ne vouloir se connaître que lui même, celle de faire de sa faiblesse une force, un moteur individuel. Le fort au fond s'en fout, il est suffisamment fort pour faire peu de cas de sa faiblesse. Le faible a la faiblesse de se croire fort alors qu'il est faible et faible alors qu'il est fort. Le fort se connaît si bien qu'il n'a plus besoin de s'interroger. Le faible refuse si fort de se connaître soi même qu'en s'étudiant il se méconnaît sans cesse.

Comment faire se rencontrer un faible et un fort? Le faible se doit de se mettre à nu et le fort de s'habiller. Lorsque l'un est nu, l'autre a froid pour lui, il s'habille. Lorsque l'autre s'habille, le faible continue son strip-tease. Le fort en s'habillant lui envoie ce message: « mets toi à nu, si tu veux, moi je m'habille et ce n'est pas un problème ». Le faible, en se mettant à nu, dit au fort: « tu vois moi pour être fort, je dois me démasquer ». Le fort s'habille pour le faible, le faible se déshabille pour lui même, pour croire exister. Le fort est fort parce qu'il a froid quand le faible devrait avoir froid. Le faible est faible parce qu'il devrait savoir qu'en se déshabillant, le fort aurait froid pour lui.

Sur le sommet de la colline, l'ombre s'empare du faible. Le fort lutte vaillamment contre cela alors qu'il n'a pas d'ombre. Le fort finalement n'a pas le temps d'être saisi...

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