Aguri
Lielie Sellier
Aguri
Le loup est de nos jours décrié, il faut l'abattre. Il attaque les troupeaux, c'est une plaie. Il représente un manque à gagner. Le loup pour moi est un rappel de l'un de mes souvenirs d'enfance, un ami. Enfant avec mon grand-père, nous nous promenions le long de sentiers connus ou inconnus dans la montagne, blanche l'hiver et verte l'été. Mon grand-père avait grandi en même temps qu'un jeune loup égaré dans une tempête de neige près de la ferme de ses parents. Il était blessé, affamé, épuisé. Louis et son père l'avaient porté dans la grange au chaud dans la paille sous plusieurs couvertures. Chaque jour en rentrant de l'école, Louis lui donnait la becquée comme à un petit oisillon. Le petit loup semblait avoir mal aux dents. Il resta à la ferme tout l'hiver qui fut cette année-là glacial. Un solide lien d'affection se noua entre les deux compères. Louis lui donna le prénom d'Aguri, un prénom de l'un des personnages d'un de ses livres.
Au printemps, à l'éclosion de la nature, Aguri avait retrouvé la forme. Il devait retourner à la vie sauvage. Louis et son père le conduisit près d'une meute. Aguri allait-il s'adapter à sa nouvelle vie ? Il allait devoir se débrouiller. Il était fort maintenant. Aguri regarda partir Louis et son père et s'avança courageusement vers le groupe de loups. Il eut de la chance, C'était son ancienne meute. Louis n'était pas bien loin, caché à contre sens du vent. Il avait observé de loin les retrouvailles. Avec les années, Aguri devint chef de meute. Louis l'appelait du haut d'une colline, il avait appris à Aguri ce son lors de sa convalescence. Aguri venait le rejoindre s'il était dans les parages. Il se frottait contre lui en signe de bonjour, a toujours supposé mon grand-père. Une solide amitié les liait. Ils jouaient un peu ensemble et Aguri repartait. Mon grand-père m'a appris à ne pas avoir peur des animaux sauvages. J'aimais nos escapades dans la nature, l'observation des différentes espèces. Le froid ou le soleil nous enveloppait selon les saisons, le nez au vent, nos pas dans les traces d'autres pas, la main dans la main nous cheminions l'esprit libre et le cœur heureux. Toute cette nature environnante était un cadeau. Un écureuil, une marmotte aperçus furtivement étaient des sourires.
Mon grand-père est parti rejoindre le ciel bleu qu'il aimait tant. Il m'accompagne toujours dans mes promenades.
Quelle jolie nouvelle. J'ai toujours eu une admiration sans bornes pour le loup que je ne vois, malheureusement, qu'au zoo...
· Il y a plus de 8 ans ·Louve
Merci peut être que vous en verrez un un jour...
· Il y a plus de 8 ans ·Lielie Sellier
J'adorerais !
· Il y a plus de 8 ans ·Louve