Ala manière de Prevert, faites le portrait d'un sanglot!

Observez bien le modèle

Par l’oreille à travers un mur

Ou dans des yeux rouges et peinés

Le rouge est orangé pour un petit chagrin

Il est bien plus soutenu

Chez le désespéré

S’il est seulement un son 

Derrière une cloison

Hurle t-il sa volonté

D’être avec vous partagé ?

Ou gémit-il doucement

 Au creux  d’un oreiller ?

Les contours n’en seraient pas les mêmes.

L’un serais grossier hachuré de colère,

L’autre une pastelle noyée de bien trop d’eau.

Disons que vous pouvez l’observer,

Que vous l’avez loué le temps de le figer.

Laissez- le  advenir,

Souvent très inhibé

Saisissez tous les signes de son débordement

Un menton tremblotant

Des yeux bien plus brillants

Et une larme enfin

Perle au creux d’un seul œil

Le premier petit son, juste un ravalement

Signe l’accomplissement du sanglot qui s’annonce.

Et c’est à cet instant, si vous êtes attentif

Que vous discernerez le son de la passion

Celui du déchirement et de l’éloignement

Et que vous déciderez de lâcher vos pinceaux

Pour donner de vos bras votre consolation

Pour offrir une larme de votre compassion

Pour faire d’une main dans le dos

L’écho de votre embrasement

Pour ce sanglot languissant !