Alain, Arthur et les autres

acrostiche

Quelques jours auparavant, elle avait tant désiré ce banc dans ce parc. Voilà. Elle y était posée maintenant, derrière ses lunettes de sommeil si pratiques pour cacher les nuits trop courtes, juste là devant le marchand de glaces fumées. Le soleil timide du matin faisait de son mieux pour sécher sa joue encore humide. Sur la pureté de ses cordes habilement pincées, Alain B. vogue, vague et perpétuel, songe aux rêves d’archi-pelles et souffle au ciel. On est loin des amours de loin, Madame rêve... Bleu pétrole. Son petit moleskine entrouvert entre ses grandes mains fermées. Que devait-elle écrire. Arthur H. tente de la distraire en dansant avec Madonna, piano solo un peu rauque et folk. Intouchable mais touchée. Inavouable mais avouez... dans les jardins endormis. Le regard intrusif d’un passant instinctif amplifie encore la pudeur de l’instant. Elle referme son carnet noir à élastique qui retrouve sa place dans la petite poche de son vieux sac en bandoulière. En bandoulière, comme le temps suspendu par le vent frisquet dans ce froid de canard. Le printemps a du retard...

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