Alice est le genre de fille qui se donne corps et âme. Sans réfléchir, elle ne vit que pour ces instants. Oublie tout le reste. Elle ne veux de mal à personne, on pourrait même dire qu'elle est généreuse, gentille. Mais, malheureusement, les gens qui la croisent ne sont pas toujours comme elle. Elle se réveille en pleine nuit pour ce garçon, le rejoint dans son lit et le couvre de son corps chaud tandis qu'il pense à une autre, tandis qu'il ne voit en elle qu'un corps de plus. Elle ne mange plus, se laisse mourir à petit feu dans son lit qui n'accueille jamais personne à part des corps violents. Elle se donne à eux, court pour eux, pleure pour eux et se retrouve seule, abandonnée. Pourtant, tout le temps, son regard s'égare vers la fenêtre et elle se dit qu'un jour, quelqu'un partagera son lit pour dormir avec elle. Les souvenirs la pourchassent, elle en fait des rêves et des cauchemars ensuite. Alice a un prénom de livre, un prénom qu'on retrouve partout. Elle est petite, glacée. On la retrouve partout. Elle livre le bonheur qui lui reste en petits morceaux, aux gens qu'elle aime. Ses cheveux sont depuis longtemps trop longs. Elle voudrait offrir le monde aux gens qu'elle aime. Soigner leurs blessures et ne jamais rien dire des siennes. Ne jamais parler, ne jamais dire quand les larmes coulent sur ses joues blessées. Se ruiner pour les autres, d'argent et d'amour. Alice ne voudrait jamais rien recevoir des autres parce qu'elle pense, elle est persuadée qu'elle ne le mérite pas. Qu'après tout, le bonheur viendra un jour pour elle. Alice ressemble à une princesse quand ses cheveux volent au vent et que le soleil les fait briller d'un éclat étrange. J'aime regarder Alice lire. J'ai l'impression de me voir, énième apparition. Quand je trouve ses vieux cahiers recouverts de mots, j'ai l'impression de ne pas la connaître. Peur et curiosité se mélange dans mon ventre et je m'approche toujours un peu plus d'elle avant de fermer les yeux. Alice est comme un feu. Un énorme feu de bois qui craque sous les étoiles. Elle réchauffe les pieds et les cœurs de ceux qui sont rassemblés autour d'elle. Alice brûle tout ce qu'elle touche. Elle fait fondre ceux qui veulent la suivre un petit peu ou longtemps. Si on s'approche trop d'Alice, on se rend compte qu'elle nous réchauffe et que les flammes bleus dans son cœur ne sont pas les plus chaudes, mais les plus froides. Qu'elle se fait mal en réchauffant les autres. Qu'elle consume de l'intérieur sans arrêt et que si on l'éteint, de peur de ses flammes rouges, elle meurt.
Très beau portrait!... Ce pourrait être de la matière pour le début d'une nouvelle.
· Il y a plus de 10 ans ·Frédéric Clément
Merci beaucoup... J'avoue que la forme de nouvelle m'effraie un peu
· Il y a plus de 10 ans ·louzaki