Alone, lost

coco-nbks

Année 2015. Cette année commence par une rupture. Rupture difficile mais prévisible. A quoi bon s'en vouloir ou en vouloir à l'autre lorsque l'on savait que cela allait se finir de la sorte de toute façon. Comme on dit, « c'était couru d'avance » ces temps-ci. Bref. On essaie de tourner la page, elle se tourne délicatement, en douceur et à deux en plus. Garder une relation amicale et saine était mon objectif. Objectif atteint.

Année 2015. Obtention de mon premier semestre, sous l'égide du miracle ! Mais c'est validé. Le problème c'est que je suis perdue. Tant de pensées contradictoires dans ma tête, tant de choses s'entrechoquent que je ne sais plus où donner de la tête. Ai-je pris la bonne voie ? Est-ce réellement ce que je veux faire ? Je bosse comme une malade, je ne regarde pas les heures passées, je constitue des dossiers pour mon Master 2 pro alors que dans ma tête il n'y a pas 1% de chance pour que je sois prise...

Je me sens ridicule, une merde ambulante qui n'arrivera à rien. Pour toute la vie. Pour toute la vie. Comme dit un enfant autiste à mon travail « pour toute la vie », il répète cela sans cesse « pour toute la vie ».

Lorsque je pense à ces enfants, ça me fait mal, ça me fait mal de me dire que je me plains, que je me lamente sur on sort. Mais je ne fais que constater et relater ce qui se passe à l'intérieur de mon être. Au plus profond de mon être j'ai cette conviction que ma vie sera déserte, déserte. Ma vie comme un mensonge, ma vie comme une erreur. Et j'ai peur, peur d'avancer dans le noir, peur de me coucher les soirs en repensant à ce cauchemar.

Ce cauchemar qui ne me lâche pas depuis ma petite adolescence. Qui s'en va parfois mais reviens régulièrement dans mes nuits, me surprenant. Cette pièce vide où moi seule y réside. Ces murs qui se resserrent et se rapprochent de moi m'angoisse et me fait hurler de peur. Peur, sensation, pressentiment d'exploser dans quelques instants. La seule issue est de solutionner la situation complexe s'imposant à moi. Plus le temps passe et plus les murs se rapprochent et mon souffle s'accélère... Une tension immense envahit la pièce ainsi que mon corps qui se réchauffe au fur et à mesure que le temps passe. Je vais exploser dans une minute dans une minute... Mais non, le réveil sonne, ou je me réveille seule, en sueur, paniquée. Je n'en sortirai jamais de cette pièce qui ressemble étrangement à ma vie. Une pièce vide, déjà petite mais se rétrécit chaque jour. Il faut que j'avance, que je trouve une solution à ces situations cauchemardesques, mais je n'y parviens pas.

Mes pensées sont trop perturbées par d'autres pensées venant de l'extérieur. Venant de l'autre en moi. Et je suis fatiguée, oui c'est fatiguant d'être deux. Surtout que ma deuxième partie me tend va la paranoïa. Et je ne sais plus qu'elles sont mes pensées saines et mes pensées paranoïaques. Alors je ne n'ose plus rien dire, peur de choquer, peur de blesser les gens, peur de me perdre encore plus...

Je suis paumée, je n'arrive même pas à finir ce texte... Je ne sais plus quoi dire. Je suis perdue, je suis fatiguée de me battre depuis 4 ans. Je vais bien, je ne vais pas bien, je vais bien, je ne vais pas bien. Toujours ce même schéma ! Lorsque je vais bien j'ai peur de me mentir à moi-même, parce qu'il y a toujours quelque chose qui ne fonctionne pas bien dans mon cerveau à la con. Toujours quelque chose qui vient perturber mes pensées. J'avance dans un brouillard épais, je ne vois pas à deux mètres. Je ne suis plus sûr de rien. Je n'arriverai à rien. Ma vie est un mensonge, une erreur.

Pour toute la vie. Pour toute la vie.

Année 2015. Bienvenue.      

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