Chapitre 8 - AMBER ET CHRISTINA EN ITALIE (4)
suemai
Amber et Guiseppe prenaient comme toujours le café à l'ombre de l'oliveraie. Quelques mots se parsemaient ici et là, mais le vent du sud s'engouffrait dans le feuillage de ces arbres centenaires et faisait se taire les craintes. Amber s'excusa et contacta Pablo.
— Alors, où en êtes-vous?
— Nous survolons Palerme pour le moment, répondit Pablo. Nous atterrirons d'ici quelques minutes.
— Parfait. Vous vous dirigez aussitôt vers la planque de «Marie et Marie» et vous raflez tout, puis, vous vous occupez de la cueillette des armes dont nous avons besoin.
— C'est entendu, Amber.
— Vous avez réservé la fourgonnette, Guillermo.
— Elle nous attend à l'aéroport.
— Ok, on se reparle dès que vous serez en route.
— Voilà, tout baigne Guiseppe. Ils seront là très bientôt.
— Pourtant, je m'inquiète d'autre chose, Amber…
— Quoi donc?
— Les patriarches, ils ne sont pas tous commodes, souvent de vieux ancêtres vivant encore à l'âge de pierre et nous avons besoin de leur consentement.
— Ne te fais pas trop de soucis, Guiseppe, je trouverai bien les mots.
RENCONTRE AVEC LES PATRIARCHES DES COMMUNES :
Le ton s'élevait haut et fort. Que désirait cette étrangère, mettre le feu aux poudres... se disaient plusieurs d'entre eux. Elle n'est pas des nôtres. Pourquoi devrions-nous croire à toutes ces élucubrations. Guiseppe tentait tant bien que mal d'apaiser ce raz-de-marée, balayant tout le travail accomplit par Amber. Mais, rien n'y faisait, Guiseppe avait vu juste, pour la plupart, tous des réactionnaires. Quelques uns semblaient réfléchir aux propos d'Amber. Sans être vraiment convaincus, ils supputaient l'actuelle situation et se questionnaient sur le futur de leurs descendances. Amber les laissaient se révolter. Elle attendait le moment propice. Tout cri finissait bien par s'étouffer et elle en savait quelque chose… «au lit.» Suite à un moment d'accalmie, elle prit la parole.
— Bien, messieurs, je vous regarde tous vous chamaillez concernant l'impossibilité de jours meilleurs. Oui, toute cette intervention comporte des risques, comme toutes choses. La question qui devrait se poser ici, semble vous échapper. Vos familles meurent lentement et vous plus rapidement que les autres. Donc, vous vous retrouvez devant un choix assez crucial pour les vôtres. Agir ou ne pas agir. Je vous propose une solution viable et vous semblez la balayer du revers de la main. Je vais donc vous faciliter la tâche. Avec ou sans votre accord, cette mission aura lieu. Je trouverai dans vos communes respectives, des personnes sensibles à mes propos. Le jour où vos ennemis disparaîtront, votre patriarcat sera fortement remis en question. Il ne tient pas à moi de juger de tout ceci, mais, j'imagine que vous comprenez, assez bien, ce à quoi je fais allusion. Donc, je vous laisse vous débattre autour de votre statuquo et je vous souhaite de découvrir rapidement, ce qui doit être accompli dans l'intérêt de tous. Tu viens, Guiseppe, nous n'avons plus de temps à perdre en balivernes. La paix ne se monnaie pas, elle se gagne.
Sur ces dernières paroles, Amber entraîna Guiseppe, abasourdi, à l'extérieur.
— Mais Amber, tu oublies… ce sont des patriarches…
— Oui, des hommes à la parole trop facile, des embrouilleurs de mots, ce genre d'individus qui s'éveillent trois jours après le chant du coq. Nous ferons sans eux. Je prends sur moi cette décision, et j'en ferai part à tous.
Guiseppe en demeurait totalement aphone.
— Allez viens, nous trinquerons ensemble à cette rencontre bidon. Au fait, tu aimes le scotch?
Guiseppe, fervent croyant, avait la curieuse impression de côtoyer Jeanne d'arc, elle-même. Il ne put émettre un son. «Le scotch, se questionna-t-il, est-ce que j'aime le scotch?»
***
— Amber, nous roulons en direction de la planque en question. Gregorio Ligninari nous accompagne. Il porte tous ses trophées et ses lettres de noblesse… enfin d'accréditation. Je me sens comme un va-nu-pieds. On charge tous les équipements de vos mères et on se met à la chasse à l'armement. Ça devrait fonctionner.
— Reçu, Guillermo. Surtout prudence. Ne vous faites pas repérer. J'oubliais, cartouchières en double et autant de balles que vous pourrez trouver. Naturellement, on n'oublie pas les silencieux.
— Reçu 20/10, Amber.
***
— Christina, dit, Filippo, nous devons discuter.
— Tu rencontres un problème Filippo, tu sais très bien que nous partageons tout, raconte-moi. Maintenant que je suis de retour, comme tu le voulais, je ne vous quitterai plus jamais.
— Christina… Christina… regarde-moi, tu n'es pas Maria. Ta mère est morte, ma petite Christina. Ta place est auprès d'Amber maintenant, souviens-toi.
— Pourquoi est-ce que tu me dis une chose semblable, grand-frère, tu ne me pardonnes pas ma fugue, n'est-ce pas?
— Maria est morte, Christina. Tu lui ressembles beaucoup. J'ai peur d'avoir gaffé, lorsque tu es apparue soudainement. Puis, j'ai raconté toute l'histoire et je crois que tu as fait un transfert. Tu n'es pas Maria, mais ma nièce Christina. Il va falloir l'accepter.
— Non! Non! Ma mère n'est pas morte, je ne suis pas morte. Je reviens vers vous. Il faut me pardonner Filippo. Je t'en conjure.
Christina se jeta au sol et se mit à crier et à pleurer. Elle tomba en crise d'hystérie. Elle cafouillait quelques mots ici et là. Plus rien ne semblait la consoler. Filippo demanda à sa femme de venir. Olivia tenta de la prendre dans ses bras, mais Christina se débâtait. Elle criait de plus belle. On pouvait l'entendre partout dans la maison. Guiseppe entra à son tour et se fit recevoir de la même manière. «Je suis Maria, criait-elle sans arrêt, je suis Maria, et je reviens. Pardonnez-moi, pardonnez-moi.» Amber écoutait tout, les larmes aux yeux. Comme elle comprenait sa tendre Christina, à vouloir faire revivre sa mère. Elle la sentait si vulnérable soudainement, si désemparée. Amber eut une idée. Elle fouilla dans les bagages de son amour et retrouva le petit album de photos. Amber se dirigea vers la petite chambre où se déroulait le drame. Elle frappa et entra. Aussitôt, Christina tomba dans un véritable délire. Elle gueulait et crachait sur Amber, la maudissant, lui criant de sortir de quitter sa maison.
— Tu es une sorcière, Amber. Tout est de ta faute. Jamais je n'aurais dû t'écouter. Regarde ce que tu as fait. Ma famille me rejette maintenant. Tu es une vraie salope, une moins que rien, une pourriture de saleté de petite conne.
Amber, malgré toutes ces insultes, le cœur en miettes, conservait son calme. Elle laissa Christina l'insulté, jusqu'à ce qu'elle s'épuise. Christina gisait sur le plancher, toute en boule. Des larmes et des larmes coulaient. Elle souffrait atrocement. Toujours aussi calme, Amber s'approcha lentement. Guiseppe lui demanda d'attendre un moment. Il sortit rapidement et revint avec une bouteille de vin, un «Cuore di Maria.» Il l'ouvrit et versa un verre. Il le donna à Filippo, qui demeurait le seul à pouvoir l'approcher. Filippo souleva la tête de Christina et la fit boire lentement. Elle fit la grimace au départ, mais vida la coupe. Elle en redemanda. Elle but tout d'une traite. Soudain, elle sembla se calmer. Elle regardait tous ceux présents dans la pièce, à tour de rôle. Amber se rapprocha davantage. Christina se taisait et l'observait de temps à autre. Amber finit par s'asseoir près d'elle. Elle posa l'album-photos au sol. Lentement, elle tournait les feuillets, laissant le temps à Christina de regarder. Les photos la montrait en compagnie de sa mère, Maria, de Filippu son oncle, de Pedro et Guillermo et, finalement, d'elle dans les bras d'Amber. Elle lui en fit voir plusieurs et d'un geste lent, elle passait la main dans les cheveux de sa demi-sœur. Elles demeurèrent ainsi un long moment. Ils se retirèrent tous, les laissant reprendre contact. Amber approcha la bouteille et l'offrit à Christina, qui en prit une rasade à même le goulot. Amber fit de même. Tout doucement, Amber se saisit des mains de Christina, et déposa sa tête tout contre elle. Amber lui fredonna un air qu'elle aimait, qui lui venait de St-Miguel de Vaquez. Christina s'endormit. Amber la souleva et la déposa sur le lit. Elle s'étendit tout contre elle, lui caressant toujours les cheveux. Amber s'endormit à son tour. Guiseppe ferma la porte. Le moment de la réconciliation venait de sonner ses quelques jolies notes. La magie de l'amour et du vin triomphait d'un bien grand malheur.
Après quelques heures d'un doux sommeil, Christina ouvrit les yeux. Amber dormait toujours. Elle l'embrassa tendrement. Cette fois, elle pleura pour sa sœur. Elle reprenait contact avec cette réalité oubliée. À son tour elle lui caressa les cheveux, l'embrassa de nouveau et la laissa se reposer. Elle sortit sans faire de bruit et retourna rejoindre les siens. Elle fut accueillie avec tout l'amour que peut offrir une famille. Guiseppe, heureux de son initiative, concernant le vin, ne put que constater, pour la millième fois, toute la force présente chez Amber. «Ça tient pratiquement de l'impossible, se dit-il»
***
Christina se souvenait de tout. Elle devait vivre, dorénavant, avec la douleur qu'elle occasionna autour d'elle. Elle tenta des excuses, que Guiseppe refusa d'entendre sur le champ.
— Tu n'étais plus toi, Christina. Tu le sais très bien. Ta douleur je la comprends, mais jamais Amber ne t'a laissée t'enliser dans ton chagrin. Elle t'aime vraiment beaucoup. Je vous considère comme mes deux filles, dorénavant. Donc, tu dois redevenir proactive et nous aider à poursuivre les préparatifs.
Christina se ressaisit, tous en discutant calmement des manœuvres d'Amber, lorsque soudain, elle entendit dans son oreillette,
— Amber! Amber!
— Ici Christina, tu crois que ça peut faire l'affaire, répondit-elle à Guillermo. Tu nous manques mon grand, tu arrives bientôt.
— Nous... nous... y serons d'ici deux heures. Que c'est bon de te réentendre, ma si jolie Christina.
— Tout comme moi, ajoute Pedro, qui lui fait une bise délicate.
Sous un tas de questions posées par Christina, Amber entra. Elle fit signe à tous de se taire et de poursuivre. Christina lui faisait dos. À pas de poussin, elle s'avança et déposa ses mains sur les épaules de sa moitié. Christina se retourna vivement et Amber l'embrassa avec fougue. Un baiser langoureux. Leur langue s'entrechoquait et la jambe d'Amber se glissa entre celles de Christina. La famille, bouche bée, devenait témoin, pour la première fois, de deux femmes, qui se câlinaient, et de plus, deux demi-sœurs. Pour ajouter à toute cette surprise, Christina demeurait toujours membre de la famille Torsini. Guiseppe eut enfin le privilège de regarder l'autre visage d'Amber, celui de l'amoureuse éperdue.
***
Un coup de klaxon se fit entendre. Nous y sommes les filles, hurla pratiquement Guillermo. Il se fit pratiquement jeter au sol pour ses deux amours. Cette fois, la famille se questionnait. Guiseppe demeurait interdit. Il s'y perdait.
On déchargea rapidement la camionnette et on la camoufla tout aux cotés de la Land Rover, derrière la grange. Les présentations se firent en bonne et due forme. Pedro et Guillermo se sentirent rapidement chez eux.
Debout, Guillermo se faisait toujours embrasser par Christina et Amber. À un moment, il coupa court.
— Quelque chose qui te déplaît, Guillermo, s'enquerre Amber?
— Amber, lui fait remarquer Christina, baissant les yeux vers le pantalon de Guillermo, je crois que nous lui avons véritablement manqué.
Amber et Christina firent écran à Guillermo, afin qu'il s'asseye sur le divan le plus rapproché. Aussitôt il croisa les jambes et adopta une attitude souriante, mais mitigée. Guiseppe se rapprocha d'Amber et lui demanda gentiment de lui expliquer ce qui se produisait.
— Plus tard Guiseppe, c'est une très longue histoire. Mais tu dois savoir que Christina, Guillermo et moi sommes follement amoureux.
Voilà qui obligea Guiseppe à se verser un verre de vin. En fait il engloutit pratiquement toute la bouteille. Pedro le rejoignant, ils s'en offrirent une seconde. Pedro ne tarissait pas d'éloge pour toutes les qualités de ce nectar. Légèrement éméché, Guiseppe décréta qu'il y avait fête ce soir. Depuis son arrivée, Gregorio Ligninari allait de surprise en surprise. On lui fournit quelques verres de ce vin miraculeux et sa bonne humeur revint aussitôt.
***
Pendant que les femmes préparaient le festin, tel se voulait la coutume. Amber, ayant photographié, tous les croquis de Frederic, fit une projection sur le mur du salon. Voici dit-elle.
— Tenant compte de précieux renseignements, que nous a fournit Dominic ici présent, un enfant plutôt talentueux, concernant la planque de ce «Ferro» et de sa tribu, j'ai élaboré quelques stratégies, possibles, d'intervention.
Guiseppe la stoppa et lui suggéra d'attendre toute la petite armée. Au même moment, on frappait à la porte. Onze gaillards firent leur entrée, suivit d'une jeune femme portant un arc. Amber la dévisageait.
— Quoi demanda l'archère, j'ai quelque chose de graver dans le front, lança-t-elle à Amber.
— Non, ça n'a rien à voir, mais qu'est-ce que tu fais ici, affublée de cet arc?
— Premièrement, je me nomme Elettra. Je suis de Corleone, et je fais partie de l'équipe d'assaut. Ça te pose un problème, madame?
Amber, vexée, consulta Guiseppe du regard, qui manifesta son impuissance. Christina renversa la vapeur et accueillit cette équipière avec politesse. Elle lui offrit une coupe de vin et lui suggéra de prendre place avec les autres. Environ dans la mi-trentaine, Elettra se voulait particulièrement jolie. Avec ses habits de cuir, elle rappelait vaguement «Robin des bois.» Amber, quelque peu déstabilisée, poursuivit sa présentation. Trois scénarios furent présentés. Le dernier fit l'assentiment de tous : Encerclement de la casa aux quatre points cardinaux. Une dernière équipe obstruant la seule issue permettant une sortie de la propriété. Christina, Amber, Guillermo et Pedro, dirigeaient, chacun, une équipe de deux tireurs. Ne restait que la fameuse sortie à surveiller. Gregorio Ligninari s'offrit aussitôt. Ellita se proposa comme voltigeuse, se promenant d'équipe en équipe et assumant diverses tâches nécessaires.
— Tu peux m'expliquer, Ellica?
— Elettra, général, la reprit-elle…
— «Général… Amber s'en mordit la langue.» D'accord pour Elettra, mais tu laisses tomber le général… donc, tu entends quoi par voltigeuse?
— Ben, pas très compliqué, considère-moi comme une équipe volante. Je m'insère un peu partout au besoin.
— Donc, tu joues les arrêts courts, comme au Baseball, renchérit Amber?
— Je connais pas le Baseball, mais si ça correspond à ta vision de mon job, ben c'est ça.
Christina regardait Amber, un peu découragée. «Pourvu qu'elle puisse se contenir, se dit-elle. Elle en a bavé avec moi ces derniers jours.» Amber décida qu'elle tentait sa chance avec cette fille, qui semblait plutôt déterminée, ce qui soulagea un peu tout le monde, surtout Guiseppe.
— D'accord, répondit Amber. Je peux savoir ce que tu comptes fabriquer avec tes flèches… ? Nous devons justement travailler dans l'anonymat le plus total. Donc tu saisis que ces flèches représentent un piste lors d'une possible enquête. Cette opération doit demeurer silencieuse. Toute en discrétion. Tu me suis?
Alors là, il n'y a pas soucis. Ces flèches, je les fabrique moi-même. Très peu de personnes savent que je chasse à l'arc, donc de ce coté, je suis couverte, qu'en dis-tu Amber?
— Elle est très efficace, ajouta l'un des chasseurs. Je l'ai vue à l'œuvre.
— D'accord. Demain exercice de tire pour tous avec le nouveau matériel. Pas question d'utiliser vos armes. On ne laisse aucunes traces.
— Inutile de vous dire, conclut Amber, que nous tirons sur tout ce qui bouge, dans la mesure où il ne s'agit pas de l'un d'entre nous.
— Alors, c'est partie pour la fiesta, exulta Guiseppe, mouchoir en main et s'épongeant le front. On se rassemble derrière la fromagerie. Ce sera du tonnerre. Agneau et cochon cuisent depuis ce matin. Légumes en papillotes On arrose le tout d'un excellent vin.
Derrière la fromagerie, une quantité impressionnante de tables s'alignaient. Guiseppe avait prévu le coup. Une trentaine de petites lanternes, juchées au bout de longues tiges, piquées à même le sol, fournissaient un éclairage champêtre. La musique ne manquait pas au rendez-vous, les lieux profitant d'une bonne sono. Aidé par un peu tout le monde, Guiseppe achemina quelques barriques de vin, qu'on dispersa un peu partout sur le terrain. Il s'agissait naturellement du «Cuore di Maria» C'est ainsi que débuta cette soirée mémorable. Amber, Christina et Guillermo ne se laissaient pas d'un millimètre. Quant à Pedro, il jeta son dévolu sur Alda, la fille aînée de Guiseppe, d'une quarantaine d'années et d'une beauté remarquable. Les réjouissances allaient bon train, lorsque Christina s'aperçut qu'Elittra se retrouvait fin seule assise à une table. Elle en informa Amber et Guillermo, et courut la retrouver.
— Tu veux te joindre à nous, lui offre Christina?
Elittra leva la tête, regarda Christina et accepta. Elle se retrouva assise aux cotés d'Alda et Pedro, qui la saluèrent avec gentillesse. Tout en mangeant et buvant, elle fixa de nouveau Amber et dit,
— Donc, vous êtes les tueuses lesbiennes, si j'ai bien compris?
— Ça te pose un problème, Mlle la voltigeuse, lui retourne Amber?
— Tant que tu ne me mets pas la main au cul, ça va. J'ai rien contre.
Amber éclata de rire et Elittra lui emboîta le pas. Inévitablement, lorsque de gros caractères se retrouvent, nez à nez, ils se mesurent, avant de devenir de bons, et parfois, grands amis. Guiseppe, voyant sa fille aînée, Alda, succomber lentement aux charmes de Pedro, beau bonhomme, alla le retrouver et demanda à lui parler. Il lui posa des questions concernant sa condition maritale. Pedro rassura Guiseppe, que sa femme et lui venaient tout juste de divorcer. Une nouvelle que Guillermo apprit pendant le voyage vers Palerme. À force d'explications, Guillermo finit par comprendre et accepter la situation. Néanmoins, il demeurait très triste de cette nouvelle, surtout que Pedro lui précisa que sa mère avait un amant depuis plusieurs années.
Amber s'attabla avec Guiseppe un moment. Ils discutèrent de l'évolution des manœuvres. Avant de quitter retrouver ses amants, elle lui demanda si le fait, que Christina, Guillermo et elle partagent la même chambre, posait un problème. Au bout de ses ressources, Guiseppe n'y vit aucunes objections, mais il demanda à Amber de tout lui expliquer, ce qu'elle fit. Réflexif, après le départ d'Amber, Guiseppe se sentit, tout à coup, le patriarche le plus libertaire de Sicile. Croyant avoir atteint son quota de surprises, il blêmit à la vue de Guido, son plus jeune fils, sollicitant une danse à Elittra, qui en devint toute rouge. «De mon époque, se dit Guillermo, ça prenait des mois avant de pouvoir aborder une demoiselle. Les temps ont bien changé, faut-il croire,» Quelques minutes après cette réflexion, il en fit l'expérience. Mme Florianna, sa voisine, vint s'asseoir près de lui, et engagea la conversation…
Les chasseurs virent se poindre, pour certains leurs épouses, pour d'autres leurs petites amies et finalement quelques étrangères pour les célibataires. Guiseppe leva son verre, décidé à s'intégrer à l'évolution des mœurs.
Guillermo, sentant deux mains actives sur son sexe, ne cessaient de fermer les yeux, ce qu'il rendait avec un plaisir fou à ses partenaires.
— Christina, demande Amber, ta robe, qu'est-ce que ça dit?
— Fichue, Amber, totalement fichue. Et toi?
— Bien, je me demande si elle existe encore. Bon sang ça monte de nouveau.
Elle se cambra face contre la table, suivit de près par Christina, qui faisait l'apprentissage de petits hurlements. Elittra, frustrée de ne pas goûter aux affres de ces plaisirs insoupçonnés, séquestra la main de Guido et la positionna au bon endroit. Elle s'aventura, du même coup, dans son pantalon.
La soirée terminée, chacun et chacune se retrouvèrent dans leur chambre respective. Les chasseurs profitèrent de la grange soigneusement aménagée pour l'occasion. Peut-être moins d'intimité, mais une garantie d'une torride nuit d'amour.
***
— Tu me prendrais de nouveau Pedro, demande Alda, je sens que je vais tout arracher, sinon.
Pedro la pénétra, avec amour. Alda partageait le même sentiment. De son coté, Guillermo, carburant au viagra, s'occupait de ses amours, toutes les deux pratiquement endormies. Amber s'accrochait à la main de Christina, qui lui était si précieuse et qui lui revenait enfin.
Comme l'affirme le dicton, l'amour appelle l'amour. Cette nuit-là, toute la casa Torsini fut secouée de spasmes incontrôlables. Entre deux baisers à sa fougueuse voisine, Guiseppe se demandait comment toute cette histoire allait se terminer. Un soleil rouge se levait dans quelques heures… «Mes pilules, songea-t-il»
Wouah, quel épisode ! Les préparatifs du plan, le drame et le final débridé ! Quelle richesse ;-)
· Il y a plus de 8 ans ·thesecretgardener
je suis heureuse que ça te plaise. J'ai repris ma technique d'écriture du Petit Poucet (celle que j’utilise dans mes romans - je sème mes petites graines ici et là et j'utilise ou pas au besoin). Je démarre toujours avec rien, une situation, une phrase, et je laisse couler. Puis, en écrivant, ça prend forme, ça s'étoffe. Technique de l'improvisatrice. Ça finit toujours par me surprendre. J'adore. Delà mon goût pour l'écriture. Un épisode en rebondissements., je te l'accorde. J'aime les drames, en partie, mais l'humour m'est précieux. Quant au sexe, ça fait partie de moi:-))) bises Sophie
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
Oui, tu stockes des possibles au fil du récit. Tu improvises, tu ne t'interdis rien. Et c'est bien.
· Il y a plus de 8 ans ·Bises
thesecretgardener
Exact, Cambell nomme justement ça, l’utilisation des possibles et les choix sélectifs. Une écriture qui demande, malheureusement, de bonnes relectures :-))) bise
· Il y a plus de 8 ans ·suemai