ambre à sable

Clara Ottaviano

La lune

par ses lèvres que prolongent l'écume

étale comme une pâte 

la gourmandise qu'on dévore

avant même qu'elle ne cuise

qu'elle n'éclate

par un désir trop fort


Au gré du ressac qui s'allume

gouttent les vagues éternelles

et les grains d'une peau sablée

d'une joue de biscuit

entre chien et loup

rougissent sans couleur


Projetant la blancheur

l'astre trace les baisers

qu'elle contourne d'obscurité

et chaque soir réitère

les épanchements d'hier

et n'en finit d'évanouir

le magnétique désir

qui à jamais se perd

sur les plages d'univers


Possédant trop d'amour

un jour elle a trouvé

la bouche ouverte et vraie

d'une aimante alentour

de tous les bords de mers

suivant ses décroissances

comme sa ligne de chance

tracée jusqu'à lui plaire


La lune est un bel homme

qui cache bien sa face

si belle qu'il embrasse

de peur qu'elle ne s'endorme

la nuit qui se fracasse

sur les digues sans corps

sur les rives qui s'enlacent

dans l'eau qui aime encore.

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