Amélie Nothomb, PQ rose et chemise noire
Giorgio Buitoni
Séparer le blanc des couleurs.
Bien lire les étiquettes.
For more convenience.
Ne pas acoquiner cashmere et coton. Lave plus blanc que la banquise. Tue 99 % des bactéries. Au doux parfum de licorne des bois. Élimine le calcaire et les traces de pneus. Spécial pour vos chaussettes gauches.
Tout ça, c'est très BIEN.
Mais, messieurs les prophètes de l'électroménager et de la poudre à laver, en dictant vos Tables de la loi de la lessive idéale, quand avez-vous pensé à mon PROBLÈME de PQ ?
Je m'explique.
Je l'utilise aussi pour me MOUCHER et essuyer les ronds de café sur mon bureau, parce que les Kleenex sont faits de la même matière et sont plus onéreux.
Et donc, ce matin, j'échoue à écrire une ligne de mon roman à cause d'un rhume récalcitrant et d'un manque chronique d'inspiration, et je fais tourner une lessive.
N'allez pas imaginer que je n'ai que ça à foutre, mais je regarde osciller le tambour en me demandant dans quel sens tourne le monde et ce que branle Amélie Nothomb à cette heure (elle écrit, sans doute, ELLE).
Le tambour s'arrête dans un assez joli bruit moelleux. Je sors mes chemises et mes caleçons de la machine et, BIEN ENTENDU, Dieu étant particulièrement cruel envers les écrivains stériles, mes vêtements sont maculés d'une charpie de boulettes de PQ humide et rose. (J'offre un voyage à la Barbade all inclusive au premier génie qui parviendra à SÉPARER ces saloperies de météores roses et mouillés du coton de mes chemises noires.)
Fébrile, je ravale la morve qui me dégoutte du nez, puis j'examine l'étiquette de ma boite de lessive asiatique : dans un coin est mentionné un numéro vert de service après vente. N'allez pas croire que je n'ai que ça à faire, mais…
Tûûût…
— Allô, Shin Zi Li Lessive, j'écoute. Je suis Marie-Claire Dubois de Paris en France. Ici, il fait beau. La température au sol être de 17 degrés. Taux humidité à 73 %. Que puis-je faire pour votre convivialité ?
La nana a l'air aussi française qu'un vase Ming, mais ce n'est pas le sujet. Les pauvres se comprennent toujours entre eux.
— Bonjour, madame Dubois. Monsieur Procrastin au combiné. C'est pour une réclamation.
— Avez-vous une emploi, monsieur Procrastin ?
Je louche sur ma chemise noire mouchetée de rose.
— Quel rapport avec mon problème de PQ ?
— Avez-vous une emploi, monsieur Procrastin ?
— Je suis écrivain.
— En quoi consiste cette travail, monsieur Procrastin ?
— Rendre les gens moins seuls et éviter d'avouer qu'on est chômeur à son banquier. Mais pourquoi cette question, bordel, madame Dubois ?
Quelque part à l'autre bout du fil, à Paris, j'entends un gong résonner et une séance d'échauffement de cours de karaté.
— Exercez-vous votre métier en ce moment même précis, monsieur Procrastin ?
Je regarde mes pieds et m'aperçois que ma chaussette droite est trouée.
— Je vous téléphone de mon prestigieux cabinet d'auteur à Miami. Pourquoi ?
— Souvent la personne sans travail faire beaucoup les problèmes au numéro vert parce que beaucoup ennuyée de sa vie sans joie.
— Moi, sans joie parce que votre lessive ne tient pas compte de mon problème de papier toilette.
— Oh, je vois… Ceci être la demande le plus fréquente au téléphone vert. Nous faire le lessive. Vous devoir appeler fabricants de papier de toilettage pour plus d'inconvénients dans votre vie, monsieur Procrastin.
Je jette un œil à la boite de lessive ; dans un coin couvert d'idéogrammes, je lis : « En cas de contact avec les yeux, priez le Dieu que vous souhaitez. »
— Moui… pas con, madame Dubois.
Je raccroche.
Je file vers les toilettes, m'assois sur le rabat et parcours l'emballage plastique de mon PQ à la rubrique service gratuit de réclamations téléphoniques – je relis le mot GRATUIT trois fois.
Tûûût…
— Allô, Lotex multiconfort papier de toilettage intime, Marie-Sophie Dupont de Paris. Ici, la température au sol est de…
— Oui, je sais, madame Dupont. Ici, monsieur Procrastin, écrivain enrhumé, Nantes. Mon énervement au sol est de 99 %.
— Je vous écoute, monsieur Procrastin.
J'explique mon problème de papier toilette.
— Je vois… Le problème a été fréquenté souvent par Lotex, monsieur Procrastin. Nous avons la solution à cet agacement. Notre chercheur en génie hygiénique de New York à découvert merveille de nouvelle formule pour cet problème de peluches de papier de toilettage.
— Et où peut-on se procurer ce produit merveilleux, madame Dupont, Paris ?
Au loin, un Samouraï s'entraîne au bout du fil.
— Je envoie vous une échantillon gratuit, monsieur Procrastin. Ceci est une prototype adapté à votre habillement souillé. Voulez-vous obtenir cette gratuité faite pour vous maintenant ?
J'imagine un mec planchant jour et nuit sur sa table à calculs, entouré de rouleaux de PQ et de lessiveuses industrielles, et je me demande si Amélie Nothomb ne porte pas des tenues noires impeccables et immaculées que dans le but de m'humilier davantage, mais ce n'est probablement pas le cas.
— Envoyez.
Une semaine passe, mon rhume passe, mon manque d'inspiration littéraire demeure, Amélie Nothomb boit du champagne chez Gallimard, ma chemise noire est toujours ROSE. On sonne à ma porte.
— Moui ?
— Un colis, pour monsieur Procrastin. Signez-Zici.
Je signe sur un pied en dissimulant ma chaussette trouée derrière mon mollet ; pour l'odeur, je ne peux rien faire. Le type louche sur ma chemise noire chinée de PQ rose.
— C'est de la haute couture asiatique, vous ne pouvez pas comprendre.
— Et l'odeur ?
— Je suis écrivain professionnel. C'est conceptuel.
Je claque la porte, me vautre sur le canapé et secoue le paquet de chez Lotex ; ça sonne creux. J'ouvre : le colis est VIDE… Ça va chier en Asie.
Tûûût…
— Lotex multiconfort papier de toilettage intime, j'écoute. Bérengère Dupuis de Paris, bords du Mékong, que puis-je faire pour vous être inutile ?
— Procrastin au combiné…
— Ah, oui, je reconnaître votre voix sans joie. Votre échantillonnage gratuit est-il bien réceptionné et inadapté à votre solution, monsieur Procrastin ?
— La boite est vide, madame Dupuis, je n'ai pas écrit une ligne valable depuis trois semaines, ma chemise noire mise de côté pour le Goncourt de littérature est foutue et elle m'oblige désormais à changer de trottoir chaque fois que je croise un homme en collants lycra. Cela répond-il à votre question ?
— Hihihi, je vois la confusion dans votre âme, monsieur Procrastin. Cet échantillon gratuit être une prototype révolutionnaire pour personne seule et sans joie avec les problèmes d'alcool et de papier toilette intime que la personne oublier de retirer de ses poches avec l'ivresse avant la lessive.
— J'y vois encore clair, madame Dupuis. Et ma consommation se LIMITE à cinq verres de punch antillais au réveil. Cette boite est vide.
On rit quelque part sur la muraille de Chine.
— Pas vide, monsieur Procrastin, moderne ! Nouvelle formule être invisible pour régler la problématique de votre lessive au papier rose. Palper mieux le contenu de la colique réceptionnée à votre domicile.
— Maintenant que vous me le dites… je sens effectivement un genre de film très fin au fond de la boite. Comme de la soie.
— Hihihi, ça résoudre votre problème, n'est-il pas ?
— Moui… Je vous rappelle après un essai, madame Dupuis.
Je raccroche.
N'allez pas vous imaginer que je n'ai pas d'amis, mais je file aux cabinets avec le PQ magique. Le papier est si transparent que je ne vois que mes doigts. Je parviens à peine à le palper. Balèze. Je coule en hâte un bronze laiteux. Je me torche ; mes doigts sentent la merde, mais mon trou de balle est propre. Je fourre la feuille de papier toilette asiatique invisible dans la poche de mon jean noir immaculé. Je me désape, charge le jean ET le PQ dans le lave-linge, puis j'attends la fin du programme court en relisant Stupeur et tremblements au salon. Je me demande un instant si Amélie Nothomb a jamais examiné ses doigts après la grosse commission, mais ce n'est probablement pas le cas.
Quand la fin du programme de lavage tinte depuis la cuisine, j'extrais mon jean mouillé par le hublot du lave-linge : aucune trace de papier coagulé sur la toile noire…
Tûûût…
— Lotex multi confort papier de toilettage intime, j'écoute. Marie-France Durand de Paris, que puis-je pour participer à votre problème ?
— Monsieur Procrastin, Nantes. Madame Durand, je ne suis pas genre d'homme à appeler au téléphone pour signifier mon contentement. Comme la plupart de mes compatriotes, je préfère les trains qui arrivent en retard plutôt qu'à l'heure, et, en général, je ne téléphone vers le tiers monde que dans l'unique but de me plaindre, mais votre PQ est parfaitement adapté à mon problème.
— Hihihi ! Lotex adore donner de la joie au clientèle. Dans cette vision de qualité, souhaiteriez-vous participer à une test et aider Lotex à améliorer encore cet échantillonnage ?
Je contemple la merde sous mes ongles. C'était trop beau, ils vont m'emmerder avec un sondage.
— J'ai un double appel, madame Durand. Mon éditeur…
— Ça être test PAYÉ pour votre inconvénient, monsieur Procrastin.
— PAYÉ, vous dites ? Nous parlons bien d'EUROS et non de YUANS, madame Durand ?
— Ça être monnaie de Paris, effectivement. Il s'agit du test simple de notre nouvel papier de toilettage intimiste comme vous l'avez adoré.
— Je consulte mon agenda, madame Durand… Pourquoi riez-vous, je vous prie ?
— Hihihi ! Vous drolatique dans la joie du mensonge.
— Détrompez-vous, je suis assez pris par mon roman et la contemplation de mon nombril. Mais aider mon prochain contre de l'argent est le moteur de ma vie d'artiste, alors…
— Je vous donne l'adresse pour ce test physique au plus de proximité de votre lieu de vie ? Pour cet après-midi de maintenant ?
— Envoyez.
Je note l'adresse sur un prospectus – une pizza achetée, une pizza offerte. Au bout du fil, j'entends quelqu'un affûter un sabre.
Je raccroche.
N'imaginez pas que je mène une vie dépourvue d'intérêt, mais je me pointe à l'adresse indiquée avec mes doigts qui puent et ma chemise noire maculée de peluches roses. C'est un genre de hangar désaffecté bordé de pelouse jaune, en périphérie de la ville. La campagne dans ce qu'elle a de plus déprimant : humide, sale et sans bistrots autour. J'entre par la grande porte rouillée. À l'intérieur, une dizaine de zonards patientent, assis sur des sièges en plastique. Ils ont tous les doigts groupés en salière à l'écart de leur visage. Des gens qui vivent de poussières d'espoir, parasités par leur puanteur, ravis de leur nullité et de leur incapacité à participer à l'effort général. Des gens comme moi. Ils me sourient dans leurs fringues délavées et couvertes de météores de PQ rose. Amélie Nothomb n'est pas là. Je m'assois sur une chaise libre à côté d'un homme au teint hépatique et chauve. Il me tend la main ; ses doigts sont couverts de merde séchée.
— Je préfère ne pas vous la serrer, je suis hypocondriaque.
Le type écarte à nouveau sa main loin de son visage.
— Ce papier toilette est une merveille, dit-il, vous ne trouvez pas ? Je l'utilise depuis six mois déjà.
— Ça se sent… Vous êtes écrivain aussi ?
— Artiste peintre. J'adore mettre les mains dans la merde. Et vous ?
— Moi, je la déterre et j'en fais des textes douteux. Vous savez combien c'est payé, ce test ?
— En papier Lotex. 12 rouleaux neufs offerts. C'est la onzième fois que je viens. Depuis ma femme veut divorcer.
Je fixe les doigts merdeux du type. Je sens les miens ; ils puent, mais moins. Une porte s'ouvre en grinçant au fond de la salle. Dans l'embrasure un Chinois en blouse blanche apparaît et hurle mon nom :
— Monsieur Procrastin ?
Je me lève, marche vers le Chinois et lui tends la main : il décline poliment.
— Pénétrez pour le test, monsieur Procrastin. Je suis le professeur Michel Dugenou, chercheur en papeterie corporelle.
— C'est vrai que le test n'est pas payé, monsieur Dugenou ?
— Pénétrez pour le test, monsieur Procrastin.
J'entre ; la porte claque dans mon dos. Partout autour de moi des becs benzène crachent leur dague bleu roi, des alambics bouillonnent sur des paillasses carrelées de blanc. Le professeur Dugenou désigne un genre de lave-linge noir géant estampillé d'un dragon d'or au milieu de la pièce.
— Entrez dedans cette machine, monsieur Procrastin.
— Ça fait mal ?
— Souhaitez-vous la résolution de votre problème ?
— Ça dépend lequel. Si vous parlez de ma vie, oui.
— Entrez dedans cette machine, monsieur Procrastin.
J'enjambe le joint en caoutchouc du hublot géant de la machine à laver et m'assois au creux du tambour.
— Ça être parfait, monsieur Procrastin. Lotex vous remercie. Détendez-vous pendant le procédure du test.
Le Chinois roule une brouette vide jusqu'à la machine en sifflotant et commence à pelleter vers moi quelque chose d'invisible. J'ai toujours un roman à écrire, et je me demande si Amélie Nothomb a déjà été lessivée par des Chinois, mais ce n'est probablement pas le cas. Je répète :
— Ça fait mal ?
— Voilà, ça être préparé à la perfection. Vous êtes prêts à aller mieux vers le bonheur éternel, monsieur Procrastin ?
Les mains agrippées au rebord du hublot ouvert, je dis :
— J'ai toujours trouvé les gens heureux ennuyeux.
— Ahaha, ça être le problème. Bonheur pas ennuyeux. Bonheur être stupide, mais rendre heureux comme la rosée du matin.
Le Chinois appuie sur un bouton ; le hublot se referme sur moi. Des torrents d'eau claire et tiède jaillissent des parois.
— Gargglll… sortez-moi… Garglll, de là !
Je me colle à plat ventre contre la paroi, le tambour roule un coup à gauche, un coup à droite, puis il se met à tourner autour de son axe, façon roue de hamster. Plus de haut, plus de bas, ça ressemble à ma carrière d'auteur, je me noie, je me dénoie, l'eau entre dans ma bouche, ressort, garggllll… Ça tourne plus vite, je suis plaqué au tambour par la force centrifuge, j'ai la gueule de bois sans boire une goutte, ma vie défile sous mes yeux, les amours déçues, les piles de textes insipides autour de mon bureau, les crevettes aigres-douces avariées, mes chaussettes sales, mes virgules mal placées, la bêtise des sentiments, les moustiques écrasés aux murs de ma chambre, ma greffe de foie, Amélie Nothomb qui mange avec des baguettes.
Le tambour s'arrête…
Je retombe, face contre la paroi ; le hublot s'ouvre sur le visage souriant du Chinois.
— Le test est terminé, Procrastin San !
Je détaille ma chemise noire : les traces de PQ rose ont disparu.
— Comment avez-vous accompli ce prodige, monsieur Dugenou ?
Il tapote la brouette remplie de vide à côté de lui.
— Ahahaha, papier Lotex invisible, mais efficace, n'est-ce pas ? Et ça bon pour l'esprit aussi. Effet inattendu de nos expériences. Papier Lotex nouveau modèle retirer plus que caca sale, nettoie aussi l'esprit des saletés contre la vie sans joie de votre alcool d'écriture ratée.
— Vous voulez dire que je n'ai plus besoin de chercher un éditeur ?
— Ahahaha, vous être lessivé. Bout du rouleau. Être lessivé est le secret de la réussite. Toucher le fond et mieux remonter. Vous, plus être triste, n'est-il pas ? Joie dans votre cœur d'occidental comme pétale de laurier rose sur la pelouse humide, ressentez-vous ?
— Ben, maintenant que vous en parlez, je me sens étrangement con.
— Ahahaha, con, ça être secret de la joie éternelle.
Je sens mes doigts.
— Mais mes doigts puent toujours, monsieur Dugenou.
— Seul effet secondaire de Lotex nouvelle formule. Même la rosée du matin sent parfois mauvais dans ses pieds. Ça être la vie. Sortez à présent, je vais remiser vers vous votre paiement.
J'enjambe en sens inverse le hublot du lave-linge géant. Mes chaussures mouillées flic-floc sur le sol. La joie est dans mon cœur. La guerre n'existe plus. La lumière ne m'insupporte plus. Amélie Nothomb rote du champagne aux narines de Beigbeider au café de Flore, mais je m'en fous.
Le Chinois me tend du vide au bout de son bras :
— 12 rouleaux neufs offerts pour votre problématique de bonheur et de papier rose.
Je saisis l'emballage de rouleaux de PQ ; aussi léger que l'air. Invisible, immatériel, moderne. On dirait du Guillaume Musso.
— Je vous souhaite la revoyure, monsieur Procrastin. Si vous vouloir être lessivé à nouveau, exercez la possibilité de revenir pour un autre test.
Je remercie et repasse devant les autres zonards, perdus pour eux-mêmes, leurs doigts puants tendus loin de leur visage. Cons, béats, inutiles. Heureux. Le chinois crie un autre nom à travers la pièce, je franchis la porte rouillée vers la campagne moche et boueuse. Je regagne mon appartement avec mes doigts qui puent, ma chemise noire immaculée et mes 12 rouleaux de Lotex invisible.
Trois semaines plus tard, j'ai utilisé les 12 rouleaux, les doigts de ma main droite sont maculés d'une croute épaisse de merde, l'odeur décolle le papier peint, le voisinage m'évite dans l'ascenseur, j'ai tapé treize chapitres de mon roman de la main gauche, et je me demande si Amélie Nothomb a déjà rencontré ce problème dactylographique, mais ce n'est probablement pas le cas. Assis devant mon traitement texte, j'approche prudemment mes doigts puants de mon visage ; ça schlingue vraiment trop, même pour un écrivain.
N'allez pas croire que je me noie dans un verre d'eau, mais…
Tûûût…
— Lotex multi confort papier de lavage hygiénique. Marie-France Pisier, Paris. La température au sol…
Allez, vous n'avez probablement pas envie de connaitre la suite de cette histoire IDIOTE. Vous êtes lessivés. Je suis lessivé. L'économie est lessivée. Les chiens sont lessivés. Le monde est lessivé, bouilli dans son jus, heureux et immaculé, et il s'emmerde.
J'abandonne mon traitement texte. Un oiseau noir passe devant ma fenêtre. Je fais tourner une lessive de draps, la sèche, puis change ma literie. Je file au lit avec mes doigts qui puent, entre mes draps propres, plus blancs que blancs, au doux parfum champêtre de fleur de Lotus, j'éteins la lumière. Et un instant, je me demande si Amélie Nothomb s'endort seule, elle aussi, et c'est probablement le cas, puisqu'elle écrit.
Retrouvez les désastreuses aventures de Georges Procrastin :
http://www.demain-j-ecris-un-roman.com/
Ah ! J'ai adoré cette histoire pas si idiote que ça !!
· Il y a plus de 4 ans ·Louve
Merci Louve ! Je ne te serre pas la patte, mais le cœur y est. ;)
· Il y a plus de 4 ans ·Giorgio Buitoni
Rabelais préconisait les plumes alors que les Chinois ont inventé le papier pour la même action, bref l'un sur l'autre fait un texte encore bien torché !
· Il y a plus de 4 ans ·yl5
Et un commentaire qui l'est tout autant. Merci Yl5. ;)
· Il y a plus de 4 ans ·Giorgio Buitoni