Ancre toi et moi

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Journal de bord de ton absence - 58 jours sans toi

J'attends avec impatience le moment de répit. Mais, voilà, je n'ai pas grandi dans l'amour et le respect, plutôt dans les coups et les secrets.
Je suis et resterais cette petite fille de novembre, l'âme brumeuse et boiteuse. La mélancolie comme un grand manteau qui tombe sur mes épaules. Pourtant, j'ai toujours froid en dedans.

L'crâne en désordre je cherche vainement la sortie de ce labyrinthe mental ; un terrier à lapin dans lequel me cacher jusqu'à ce que le soleil brûle à nouveau.

Comment espérer briller dans l'ombre, chaude et familière ; les pupilles vides, dans la tourmente, j'erre.

Je m'étais convaincue que rien ne valait l'coup, puis t'as débarqué, tes 'tiags aux pieds, l'air innocent d'un nouveau né.
On était les deux doigts d'une main qu'un manchot rêverait d'avoir.

J'me suis laissée aller à m'accrocher à toi ; l'âme en péril a finalement trouvé à boire.
Dans c'désert j'avais mon oasis, un sourire d'accidenté de la vie qui ressemblait au mien. Tu avais des mots, des gestes qui me faisaient du bien.
On était deux gamins qui jouaient aux cowboys, c'est vrai, on était si fort tous les deux !

T'es parti un 17 juin, faisant de ces 17 dernières années un rêve que l'meilleur dormeur nous envierait.
Je ne sais pas si tu es quelque part à m'attendre, à m'entendre, mais bordel tout est redevenu si silencieux en mon cœur.

J'comprends pas pourquoi ça finit comme ça, j'veux dire, toutes ces épreuves et tout cet amour qui s'envole et m'échappe... J'ai une rage muette, comme la mer, innocente en surface mais en dessous fait des ravages.
Les mots me manquent, et je ne souhaite pas les trouver un jour, ça voudrait dire que j'ai accepté de perdre mon compagnon de route, une moitié de mon être.

Combien de fois on en a ri : tu avais mille et une raisons de partir avant moi, et je rétorquais toujours que je pourrais me faire percuter par un bus le lendemain.

Désormais je renoue avec ma peine immense et mon cœur creux ; mais je dormirais pour toujours avec ton image gravée sous les paupières.

J'ai tenté de me sociabiliser pour combler le vide que j'ai dans la poitrine mais tous ces efforts sont vains.
Pire encore, la présence de ces autres rend les réminiscences de toi gênantes car je dois les contenir.

Je m'en vais retrouver ma solitude, et A. et A., et me rappeler un peu chaque jour cet être exceptionnel que tu étais.

Tu me manques.

  • Un seul être nous manque...c'est tellement vrai !!

    Très beau texte si poignant !!

    · Il y a plus de 2 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • Merci beaucoup, je n'avais pas vu ce commentaire.
      Depuis ce texte, tous sont destinés à ce même être qui manque.
      Et il est toujours aussi douloureux de constater que "la vie suit son cours"...

      · Il y a presque 2 ans ·
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      clouds6

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