Ange

mathieub

Encore ce rêve. Sensation de solitude, de vacuité absolue de l'existence, de froid aussi. Pourquoi fait-il toujours froid quand ça ne va pas ? Pourquoi associer le froid à la douleur, à la mort ? Donc un froid de loup emprisonne mon corps, membres engourdis, parole tremblotante, frissons incontrôlables, la panoplie est complète, la morsure vivace.

Pas de décors, tout est blanc. Mais pas un joli blanc de neige, non, un blanc d'hôpital, blafard, sale, froid (encore). Même la lumière est froide, une lumière d'hiver, elle aurait pu être douce et claire, mais elle n'est que faible et crue.

Tableau sans espoir, blanc, vide, froid, avec un type planté là, au beau milieu de cette non vie.

Et puis il y a cette fille. Comme le ferait un ange, elle apparaît près de moi, belle, douce, chaude. Source de vie et d'amour, et alors l'espace s'éclaire, se réchauffe, se colore de mille teintes irisées et satinées, et de la joie s'installe dans mon cœur. Comme à son habitude, elle ne parle pas, se contente de me regarder de ses yeux cette fois-ci chocolat, un sourire merveilleux dessiné sur ses lèvres que je devine si douces. Et alors tout disparaît, il n'y a plus qu'elle, micro et macrocosme à la fois.

Qui est-elle, cette fille, cette revenante, venue des plus lointains tréfonds de ma mémoire pour me hanter en rêves et en rêveries éveillées ?

Est-elle un ange, un fantasme de quintessence féminine ? Ou est-elle simplement Toi avant que le monde n'ait changé, insouciante, espiègle, fragile et pourtant si forte ?

Une seule et unique certitude me reste : il y aura toujours cette fille.

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