Années closes

Caïn Bates

J'entends tes pleurs 
Qui ont perdu leurs douceurs 
Et tu fuis, tu froisses 
Ton enveloppe charnelle 

Où sont passées tes histoires 
Qui faisaient de toi une reine ?
Où sont passés tes fantasmes 
Où s'est perdu ton regard ?

Ton reflet n'est plus 
Tu effaces 
Et tes larmes 
Coulent sur ton visage 
Et tes armes 
Ornent ton image 

Les fantômes de tes amours t'étourdissent 
Et dans tes veines,
C'est la haine 
Qui te tient couchée 

Sur la route vers l'Ailleurs 
Le regard noyé par les sentiments 
Tu comptes les villes et les gens 
Tu as perdu l'envie et la peur 

À la lumière partielle de la ville 
Tu te rappelles
Tu fuis les reflets 
Par dégoût ou respect 
La rivière des âges t'a emportée 
Et ta raison se perd dans les courants... 

Les cartes ont menti, 
Le cœur s'est endormi 
Et la peine se réveille 
Quand la bête se révèle

Ta robe en lambeau va à merveille
Avec ta douce chair 
Sous tes draps salis par le passé 
Ta vie se consume à la vitesse de l'opium 

J'entends tes pleurs 
Qui ont perdu leurs douleurs 
Et tu ris, tu froisses 
Ton enveloppe charnelle 

Comme quand la nuit était blanche
Comme tes draps, autrefois... 
Comme quand la petite se venge
La mort dans la voix, une autre fois.

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