Anténatal

Je m'exalte, je vomis, je ris,
Je te sens pousser, paraître dans mon esprit,
C'est si profond, je ne pense qu'à toi,
Mes entrailles s'ouvrent au fond de moi,
La pureté des chants qui monte en accelerando,
La peur de te perdre dans mes sanglots,
Tu es si fragile si innocent,
Je te préserverai mon petit enfant.

J'ai comme un deuxième pouls, une autre faim,
Fin du mystère de la vie,
J'aimerai pouvoir te prendre la main,
Te la réchauffer, tu n'es encore qu'une bulle,
Au sein de mon corps qui frétille de ta venu,
Toi tu te lanceras dans la vie à corps perdu,
L'espoir, la déprime, les malentendus,
Reste, ne grandit pas je t'en pris.

Et l'horreur du monde s'abat,
Je tente de te sauver avec débat,
De ces coups violents qui mélangent ton sang,
A ce spectre du mal, le noir naissant,
Les milles douleurs de notre chaire s'entremêlant,
Les gifles scabreuses, les impacts sans arrêt,
Et la folle nuit derrière de cette insomnie,
Me lève de mon lit brisé hanté de cette soirée,
La vertu du mal qui me colporte à la cime,
Les affronts du diable collé d'épines,
Te tue, oh mon anténatal,
Je ne t'oublierai jamais.

Ce manque oui ce manque,
Ce vide, cette espace grandissant,
Ce monde sans aucune pitié,
Moi je me suis arrêté,
Le soir je pleur dans mon oreiller,
Je fuis la nuit, je coule la pluie,
Je me cache je m'enfuis,
De nouveaux plaisirs qui ne font que me faire mal,
Obliger de vivre sans ne t'avoir jamais connu,
Sans ne t'avoir jamais vraiment vu.

Je suis perdu…

Dédicacé à Lolita.                                    [Adamant-St-Exhume']