Anthony Soprano vs. James Darmody
A. Zoso
En entrant dans le restaurant, Jimmy fit sonner la clochette accrochée à la porte. Il ôta sa veste trempée et se passa une main dans les cheveux. D'un regard il embrassa la salle et aperçut quelqu'un qui le fixait.
La jambe trainante mais d'un air assuré, il longea alors le comptoir pour se diriger vers le box de quatre places où l'homme était assis.
- «C'est à toi que je dois m'adresser ?», demanda Jimmy en regardant autour de lui.
- «Assieds toi gros dur !», obtint-il pour seule réponse.
Jimmy resta d'abord immobile, se contentant d'afficher une moue songeuse puis finit par accepter l'invitation.
Un long moment passa sans qu'ils n'échangent un mot. L'homme finit par laisser apparaître un sourire énigmatique et tout en désignant sa tempe lui dit :
- «On a un ou deux points en commun, pas vrai ?».
Jimmy le fixa sans rien dire.
- «Hum... Le genre fort et silencieux.», dit alors l'homme comme si ces mots avaient une signification particulière pour lui.
Puis il poursuivit :
- «Je suis Tony»
- «Dis-moi ce que je dois faire qu'on en finisse», répondit Jimmy d'une voix caverneuse.
- «Je t'invite à t'asseoir, je me présente et toi tu me donnes des ordres ?». Il fit une pause et dit: «Tu viens jusque chez moi et tu me manques de respect …».
A ce moment, Tony donna l'impression de se remémorer un souvenir heureux et son visage s'adoucit. Aussi sec, son air redevint sombre, il attrapa Jimmy par le col et ses yeux se mirent à envoyer des éclairs:
- «Montre un peu de respect ou je te botte le cul sale petit merdeux ».
Jimmy resta impassible et commença à répondre :
- « Je m'appelle … »
- « JIMMY ! » le coupa Tony. « JIMMY PUTAIN DE DARMODY !! ».
- « Pourquoi tu demandes si tu le sais déjà !? » répondit Jimmy en le repoussant violemment.
Tony sembla retrouver son calme mais ne put s'empêcher d'afficher un sourire haineux en regardant Jimmy:
- «C'était simple. Avec un peu de patience tu aurais tout obtenu. Tout! A la place tu as trahi la confiance qu'on t'offrait et tout ça pour quoi hein?! Stupide junkie...».
- «Junkie ? Junkie!? Putain mais qu'est ce que tu racontes ?» répondit Jimmy.
- «Je n'ai pas demandé à rester ici pour me farcir des minables comme toi» continua Tony sans lui prêter attention. « J'étais le boss et maintenant je suis là...».
- «Ou ça : “là“ ?» demanda Jimmy.
Tony leva les yeux vers lui et reprit :
- «Tu le sauras bien assez tôt fils. En attendant lève ton cul d'Irlandais et sors par derrière. Aucune idée de ce qui t'attends. Rien à foutre.».
Les haut-parleurs du restaurant diffusaient un son que Jimmy ne pouvait identifier. Un « bip » répétitif. Une musique étrange. Une voix se mit à réciter : « When I'll die fuck it I want to go to hell, cos' I'm a piece of shit it ain't hard to fuckin' tell…».
Tony montra du doigt le fond du restaurant et Jimmy s'y dirigea sans rien dire, l'air détaché.
Angela était surement loin maintenant.
Bonjour,
· Il y a presque 11 ans ·Je suis l'auteur et je voudrais apporter plusieurs précisions.
Tout d'abord, ce petit texte contient quelques insultes qui s'inscrivent bien sur dans l'esprit des Sopranos et de Boardwalk Empire. La vulgarité gratuite n'a aucun sens et j'ai essayé d'en user de manière proportionnée.
Ensuite, il se peut que certaines références ne soient pas comprises de tous puisqu'il faut avoir suivi les deux séries pour saisir pourquoi mes personnages sont ce qu'ils sont, font ce qu'ils font, disent ce qu'ils disent. J'espère que ca ne nuira pas trop à votre lecture.
Voilà...
:-)
A. Zoso