Aquanoxique

ernestin-frenelius

Je voulais écrire que je m'étais assis dans l'herbe bien malgré que ce soit interdit

Mais je n'en ai pas eu le temps le gardien m'a surpris

La journée est statique

Sous la ramure de l'arbre distingué sous laquelle je comptais l'écrire

Tout à mes pieds, était l'eau de la mare, avec ses nuages ronds et vert fondu sur le statique et lisse miroir au teint d'azur vicié. Je ne m'y penchais pas encore. S'y réfléchit l'aérien végétal jusqu'en ses fonds de vase où s'enracinent ces grosses tiges qui vers sa surface élèvent les larges et épaisses feuilles, nénuphar, stagnante interface, que viennent frôler ces branches qui me surplombaient, sans troubler leur image, elles la rejoignent et s'y mêlent pour se figer à celle de l'aquatique et si translucide et vital prisme.

Et sous sa surface, dans son volume qui les englobe comme si du verre isotrope et malléable s'y conformait, se meuvent, impassible, ne se faisant une place qu'en la laissant toute imperturbée, des poissons aux faciès archaïque.

Mais un gros d'entre eux, cousin d'un cœlacanthe, sous mes pieds, entre les planches du ponton, happe, ouvre en cadence sa bouche ronde, sans rien perturber d'aqueux, l'orifice en cercle et lumière pneumatique, s'ouvre et se ferme, cherche l'air qui manque en son milieu et que pas plus qu'ailleurs, nulle part dans l'air l'on ne le voit qui pourtant lie tout.

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