Arcachon

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1. Sybille, prof dans un petit collège de Bretagne part, comme chaque année, au camping d'Arcachon avec sa fille, son mari qu'elle ne supporte plus et sa belle-mère haïe de tout temps. Alors qu'elle projette de quitter sa famille pour rejoindre son amant, c'est Gisèle sa belle-mère qui disparaît.

2. Jean-Claude, contrairement à sa femme, voue une adoration à sa mère. Lorsqu'elle se révèle introuvable, il panique complètement.Il est persuadé qu'on va lui demander une rançon, qu'elle a été enlevée parcequ'il travaille dans la plus grande banque de l'Ouest. Il refuse de prévenir la police sous prétexte qu'il s'est senti observé, épié.

3. Wendy leur fille ado réfléchi sur le fait qu'ils sont sur l'autoroute 666, chiffre emblématique du diable. Elle imagine que la disparition de sa grand-mère a à voir avec des phénomènes surnaturels, car Gisèle possède des dons de spiritisme.

4. Sybille se sent coupable. Elle repense à une lettre manuscrite trouvée sous le matelas de Gisèle provenant des Témoins de Jéhovah. Aurait-elle été capable de nouer des liens avec ces illuminés ? Enlèvement ou fuite ?

5. Jean-Claude se lance dans des calculs financiers pour une hypothétique rançon. Lorsque Sybille lui fait part de ses soupçons vis à vis des Témoins de Jéhovah, il décide d'appeler la gendarmerie.

6. Wendy refuse de collaborer avec les gendarmes par convictions anarchistes. Ces derniers optent pour la piste de la désorientation de la vieille dame et sont persuadés de la retrouver rapidement.

7. Pour Sybille, que serait la vie sans Gisèle ? Retour sur les souvenirs d'une belle-mère pas si abhorrée que ça. La gendarmerie se lance en vain dans de nouvelles recherches.

8. Et Jean-Claude sans sa mère ? Il fantasme sur une nouvelle vie, libéré des contraintes, et culpabilise. Les deux gendarmes finissent par admettre que Gisèle s'est réellement volatilisée et que la zone de recherche doit être agrandie.

9. Wendy revient sur tous les moments de complicité partagés avec sa grand-mère et les compare avec les rares instants qu'elle octroie à ses parents. Mais voici une piste sur la disparition de Gisèle : elle aurait pris un taxi qu'elle aurait réservé par téléphone.

10. Gisèle raconte comment après avoir gagné au loto elle a choisi de partir en croisière organisée plutôt que d'aller au camping avec son fils. Espièglement elle a préféré disparaître  mystèrieusement que de partager son argent...

CHAPITRE 1 :

C’est dingue ! Mais qu’est-ce que je fous là ? Pourquoi je n’ai pas eu le cran de tout foutre en l’air et d’obliger Jacques à me garder avec lui ? Je m’étais pourtant promis de ne plus accepter cette fois… de les laisser partir seuls. Wendy est assez grande maintenant, elle connaît tout le monde, c’est pas comme si c’était la première fois. Au bout de 5 ans elle en connaît les moindres recoins du camping des flots d'Arcachon et c’est pas moi qui vais lui manquer vu comment elle me parle en ce moment et ce qu’elle a à faire, les mecs, les cop…

-Tu me passes la bouteille d’eau ?

Mais oui, c’est ça, toujours que je sois aux petits soins pour toi… Envie de tout laisser en plan…Démerde toi maintenant, laisse moi vivre ma vie !

- On s’arrête d’ici une demi-heure ? Je pense que maman sera réveillée et qu’elle aura faim, et puis il y a ses médicaments.

Mais arrêtes de t’occuper de ta mère !  Quand est-ce que tu vas la lâcher ? Remarque,  qui est-ce qui doit lâcher l’autre, on se le demande… et puis elle va t’être bien utile pour s’occuper de toi quand je vais te laisser en plan. Tu vas être une vraie loque tel que je te connais ! À pleurer dans son giron…

-On s’arrête quand ? Je crève la dalle et puis j’en ai marre. » Wendy souffle sur sa frange en secouant la tête au rythme de la musique de son MP4.

-On arrive dans un peu plus de deux heures, ma chérie…

J’appellerai Jacques tout à l’heure…Qu’on mette les choses au point au plus vite, je ne vais pas pouvoir supporter toute la semaine sans lui et surtout avec les autres là. Déjà, quatre heures de trajet et je suis à bout de nerfs ! Mais qu’est-ce que je fous là ? Heureusement qu’il sera en vacances mon pauvre cocu, il ne  pourra pas faire de conneries à la banque ! Quoique : « Erreur de la banque en votre faveur. Recevez 20000frs ! Le guichetier a pété les plombs quand sa femme l’a quitté ! ». Ça pourrait être drôle !

-On ne pourrait pas déjeuner à l'arrivée pour une fois ? Je vous ferai une petite salade de tomates bretonnes du jardin de papy et des pâtes…

-Des pâtes ? On est en vacances quand même, on a les moyens de se payer un restau sur la route que je sache ! Et puis maman ne compr…

-Qu’est-ce que je ne comprendrai pas mon chéri ?

-Ah tu es réveillée mam…

-Y’en a marre des repas d’autoroute avec un monde fou ! Tous les ans c’est la même chose, tu prends tes vacances à la pire période, le samedi où les aoûtiens croisent les juilletistes qui rentrent.

-Désolé de ne pas être fonctionnaire…

Tiens ! Prends-toi ça dans les dents ! Il va encore me servir le discours de tous les couillons qui ne savent pas que bosser avec des mômes c’est éreintant…

Je ne les ai pas volées mes vacances d’été, mais j’aimerai mieux ne pas les passer avec ce connard de Jean-Claude devenu réactionnaire avec l’âge…C’est sûr qu’il était bien content quand Wendy était petite que je sois là pour m’en occuper pendant les vacances scolaires, après les mômes des autres, la mienne, pas de répit ! Une femme c’est fait pour ça de toutes façons…

-On pourrait peut-être continuer jusqu’à ce qu’on arrive au camping » dit d’une voix de petite fille ensommeillée Gisèle.

-Ah ! Tu vois ? Ta mère elle-même le dit…

Pour une fois qu’on est d’accord !

- Mais moi j’ai envie de faire une vraie halte avec un vrai déjeuner avant d’attaquer les derniers kilomètres et l'installation… J’n’ai pas mon mot à dire ? C’est quand même moi qui bossais encore hier et qui suis le plus fatigué… Et puis il est midi et demi, tu dois prendre tes médicaments à heures fixes maman.

-C’est bon, la prochaine station est dans cinq kilomètres. Tu pourras prendre ta choucroute annuelle à 35 euros et tes premiers kilos d’aoûtien ! Promis !

Et qu’il ne compte pas sur moi pour lui trouver le moindre sex-appeal après ça. Impossible de te secouer les puces avec la brioche que tu te payes mon pauvre vieux…

-De la choucroute, n’importe quoi ! J’ai jamais pris de choucroute et sûrement pas dans un restau d’autoroute, t’es folle ou quoi ?

-Pardon ! Le traditionnel et infâme steak-frites déjà froid quand tu as enfin trouvé une table, il n’y a rien de mieux, c’est sûr…

-Ah ne commencez pas tous les deux, les vacances ne sont pas encore commencées alors on se calme !

Non mais je rêve, c’est le monde à l’envers ! On se fait engueuler comme des gosses par notre propre fille de 15 ans…

Oh je ne vais jamais pouvoir tenir, Jacques, qu’est-ce que tu me manques. Je ne vais vraiment pas pouvoir tenir toute la semaine, en compagnie de la vieille qui va admirer son fiston en train de pêcher des coques à marée basse ou faire la planche dans l’océan avec sa bedaine et sa calvitie plus que naissante. Si seulement on pouvait avoir un accident qui les tuerait tous les deux; seulement eux... Wendy et moi on aurait que quelques petites blessures superficielles et à nous la vraie vie ! Elle aussi je la sens de plus en plus honteuse de son beauf de père. En plus je crois qu’elle apprécierait Jacques comme beau-père. Et elle aimerait bien avoir Jérémy comme petit frère, il est tout simple ce gosse et puis ce ne serait qu’un week-end sur deux et la moitié des vacances, c’est gérable. Il faut absolument qu’on prenne une décision. Moi la mienne est prise, Jacques hésite encore je le sens. Ne pas le harceler, il va fuir "dans sa caverne" et je vais me retrouver seule comme une conne.

-Allez, tout le monde descend. Pause pipi obligatoire et lavez vous bien les mains avant de manger » dit Jean-Claude en découvrant son nombril à force de s’étirer dans sa chemisette de vacancier toute frippée.

-Parle pour toi, nous les filles on peut très bien ne pas se mettre de pisse sur les doigts pour manger nos frites…

-Oh ! C’est quoi cette conversation ? De toute façon tu te laveras les mains avant de manger Wendy, que tu te les sois salies aux toilettes ou non, ça ne nous regarde pas.

-Eh ! J’ai plus 8 ans ! Fais pas ta mijaurée maman, on est en vacances…

-Tiens tu connais ce mot toi ? Et je serai curieuse de savoir comment tu l’écris !

-On est en vacances maman ! Et je ne suis pas une de tes élèves…

Heureusement que tu n’es pas dans mon établissement ! Déjà, je ne supporterais pas de t’avoir sur le dos 24 heures sur 24, même si je t’adore ma grande chérie, et puis je suis sûre que si tu m’avais vu avec Monsieur Artcoeur en début d’année, je suis une telle midinette, tu te serais rendue compte avant moi que j’en pinçais pour lui ! Et puis déjà que c’est pas simple de se voir en cachette de tout le monde, ça aurait été mission impossible avec ma petite fouineuse dans les parages!

La queue pour les toilettes semblait interminable. Gisèle se collait à sa belle-fille comme si elle avait peur de la horde de femmes de tous âges qui jouait des coudes pour apercevoir qui un œil, qui un bout de sa chevelure, dans le miroir déformant au dessus des lavabos. La petite fille devant elles se balançait d’un pied sur l’autre, la main entre les jambes, en grimaçant régulièrement, soit qu’elle ne pouvait effectivement plus se retenir, soit qu’elle essayait en vain de faire pitié pour passer devant tout le monde. Wendy se tenait bien droite, les mains dans les poches, le regard fixe et concentré d’une jeune fille bien élevée ayant pourtant elle aussi la vessie au point de déborder.

Par moment elle me fait presque pitié la Gisèle, on dirait une enfant quand elle est dans un environnement inconnu. C’est pas possible le monde qu’il y a ici, on ne va jamais s’en sortir. Et puis il faut que j’accède aux cabines téléphoniques, j’ai vu qu’il y en avait une à l’entrée de la station. Mais qu’est-ce que je dis moi ? J’ai mon portable ! Pas le réflexe ! Je suis de la vieille école…Pourtant ça a révolutionné les relations adultérines les portables : avec les textos illimités on peut s’écrire sans discontinuer en toute discrétion quand l’autre n’est pas tordu au point de fliquer sa moitié. Heureusement qu’il n’est pas suspicieux et jaloux le Jean-Claude parce que s’il tombait sur nos messages (j’efface régulièrement…) il n’y aurait aucune ambiguïté à mon infidélité !

Le « Je mets ma langue dans ton vagin » à minuit hier soir, pendant que je bouclais soi-disant les trousses de toilette dans la salle de bain ! Rien que d’y repenser… Hum ! Garder la tête froide. Ne pas commencer à penser à tout ce qu’il est capable de me faire et qui me rendent folle. Comment j’ai pu imaginer me passer de lui pendant une semaine ? Déjà qu’il a fallu jongler tout le mois de juillet pour m’éclipser et le voir de temps en temps en cachette. Je n’ai jamais été aussi souvent à la médiathèque et chez les collègues/copines pour « travailler» !

Je l’appelle ! Ma décision est prise, je vais prendre discrètement mon sac dans le coffre et faire demi-tour. On est près de Bordeaux, je trouverai bien un train à prendre pour Quimper. Et une voiture qui m’arrêtera à la gare. Ce qu’il y a de bien c’est que sur cette aire on a des voyageurs dans les deux sens. C’est le moment où jamais parce qu’une fois arrivés à Arcachon je n’aurai pas le courage.

-Allez-y Gisèle, c’est à votre tour. Viens Wendy, tu iras après, moi c’est pas si pressé. Vous permettez ?

Le regard assassin de la petite blonde ainsi que celui de la grosse brune qui avaient réussi à s’intercaler entre ma fille et moi avant de rentrer dans les sanitaires, n’empêchent pas Wendy de se précipiter dans le toilette libéré par une vieille dame emberlificotée dans la bandoulière de son sac à main.

Il n’y a donc personne pour s’occuper de cette bonne femme ? Je m’occupe bien de ma belle-mère moi… Bon, profiter de leur absence pour m’éclipser et téléphoner à Jacques. Ensuite récupérer mes affaires, et donc les clés de la voiture dans la poche de Jean-Claude ! Zut j’ai mal géré là... « Géré » on dirait mes élèves !

-Allo, Jacques ? C’est moi. Oui, on est à Bordeaux là. Oui, sauf que je ne vais pas y arriver. Non, je fais demi-tour. Je te préviens juste, mais je n’ai pas l’intention d’en parler à Jean-Claude. Je te tiens au courant mais je devrais pouvoir être chez toi dans la soirée... ben oui ce soir... tu n’es pas dispo ? Mais Jérémy est chez sa mère là , ah oui ! Non non, tu fais ce que tu avais prévu bien sûr... Oui, oui... Désolée ! Non je dis « Excuse-moi »... tu m’appelles sur mon portable de toute façon... j’irai chez moi. Je vais prendre un train. Du stop et un train. Oui, il faut qu’on parle. Je dis : « Il faut qu’on parle ». Ben demain alors, ou quand tu as fini de dîner tu m’appelles... non rien de grave... enfin si, je quitte Jean-Claude... non, ça n’a rien à voir avec toi. Bon, il faut que je te laisse là... moi aussi je t’embrasse. Oui, je t’aime, à ce soir...»

Sybille s’est accroupie sous la tablette de la table à langer déserte. Elle est anéantie.

Jamais je n’aurai imaginé que Jacques puisse être surpris ou mécontent de connaître ma décision de quitter Jean-Claude. On couche ensemble depuis 4 mois maintenant et je pense avoir dis de très nombreuse fois que j’allais le quitter, sous-entendu «pour toi», il n’y avait pas besoin de sous-titres pour comprendre, merde ! 

La première fois que Sybille avait croisé Jacques à la réunion de prérentrée, il ne lui avait pas fait plus d’effet que ça. Bel homme certes mais ce n’était pas dans le cadre de son travail qu’elle pensait trouver à être débauchée… Et elle ne cherchait pas à l’être ! C’est le hasard des trous communs dans leurs emplois du temps respectifs qui les avait rapprochés. Se retrouvant seuls dans la salle des profs après les récréations où tout le monde venait prendre son café, ils continuaient timidement les conversations engagées sur des sujets de société les plus divers. Mais la campagne électorale avait animé les débats et insufflé un souffle de révolution entre les gauchistes purs et durs (ils sont légion dans l’éducation nationale, à priori encore plus dans un petit établissement de la Bretagne profonde) et les libéraux essayant de défendre le candidat sortant par « l’effet crise ». Sybille et Jacques s’étaient retrouvés dans le même camp des sympathisants du candidat du PS, sans avoir pour autant une quelconque implication politique. Ça les avait rapprochés de faire front dans l’adversité ! Elle se souvenait notamment d’un épisode qui avait été fondateur dans leurs relations d’abord amicales : le prof d’histoire-géo, que Sybille croyait pourtant assez ouvert d’esprit (il accepte et parle avec respect de son fils homosexuel qui vit en couple), a eu un discours vraiment ignoble et méprisant sur les hommes du PS. Mettant DSK et Hollande sur un pied d’égalité sous prétexte qu’on parlait plus de leurs frasques sexuelles que d’un programme politique. Jacques était intervenu et l’avait surprise : lui si discret habituellement, avait fustigé Eric pour ce raccourci hasardeux. Comment en étaient-ils arrivés là ? De fil en aiguille, de pot de naissance en pot de départ en  retraite, de réunions en heures creuses, ils passaient de plus en plus de temps ensemble, et la complicité prenait de plus en plus de place dans leurs rapports. Jusqu’à ce que la discrétion leur dicte de se voir en dehors du collège, ça commençait à jaser sur eux…

Et là ça a été terminé. 

C'était courru d'avance ! Dès qu’il s’est penché sur moi pour m’embrasser, j’étais perdue ! Son corps immense enveloppait le mien et je ne m’appartenais plus. Je frémissais rien que de penser à son image, en trois secondes. Et là, aujourd'hui, il a éteint la flamme en moins de temps encore ! Il était si froid au téléphone, faisait mine de ne rien comprendre à ce que je lui disais… Il n’a pas compris, il faut que j’aille le voir, face à moi il ne pourra pas…

Wendy est soudain devant Sybille, elle se demande pourquoi sa mère est accroupie devant tout le monde, l’air hagard.

-Tu viens ? Il est où Dad ? J’ai trop la dalle !

-J’arrive, j’attends Gisèle.

Elle se releva avec difficulté, les muscles rouillés, et retourna aux sanitaires, groggy. La queue était toujours aussi importante et son entrée sans suivre les règles de bienséance dans les lieux, (à savoir se mettre derrière la longue suite de femmes qui feignaient de trouver naturel de s’agglutiner les unes derrières les autres pour soulager dans les conditions les plus civilisées leurs besoins les plus grégaires), aboutit à un semblant d’émeute !

-Eh là ! à la queue, comme tout le monde !

-Non mais je cherche ma belle-mère… Gisèle ? Gisèle vous êtes là ?" chevrotait la voix incertaine de Sybille.

Une grande blonde sort de derrière la porte où était postée Sybille, une jeune fille ouvre la porte d’à côté. Sans réfléchir outre mesure, Sybille sort à la suite de la blonde. Elle parcourt la salle de restaurant des yeux et y trouve sans mal sa fille et son mari. Ils devisent tranquillement en faisant la queue pour prendre les plateaux.  

-Tu n’as pas vu ta mère ? Elle ne me répond pas aux toilettes et je ne sais pas si elle y est toujours…

-Non, je ne sais pas… Donc si tu as choisi l’Espagnol c’est uniquement pour comprendre les chansons de Rick…

-Non mais là ça urge ! je te dis que j’ai perdu ta mère…

-Mais elle doit encore être aux toilettes Mum, tu ne l’as pas vue sortir quand tu nous attendais, donc elle y est encore. Retournes-y, on vous prend votre plateau.

Sybille retourne pour la troisième fois dans les toilettes pour femmes en criant à la cantonade pour ne laisser aucune ambiguïté sur le fait qu’elle ne cherche en rien à resquiller :

-Gisèle ! Pardon, je cherche ma... vous permettez que je regarde ?

Elle ouvre méthodiquement chaque cellule libérée, en vain. Après avoir fait le tour, il faut bien se rendre à l’évidence,Gisèle n’est pas là. Elle a dû sortir des sanitaires et attend peut-être devant la caravane, n'ayant pas compris qu'on déjeunait ici.

Ne pas paniquer. Elle ne doit pas être partie bien loin. À pied, avec ses jambes et tout ce soleil ! Jean-Claude va la retrouver et moi je vais pouvoir disparaître à sa place ! Ce n'est pas mon problème...

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