Le mas. (Alex) " Il faut que je vous raconte. Bon, c'est pas que j'aime m'étendre sur ma vie - surtout à seize ans -, mais c'est une aventure unique dans la vie d'un jeune homme... mais je m'égare.Commençons par le commencement, c'est à dire... le début. C était l'été denier. Un soleil écrasant, une lumière ébouissante, et les cigales pour nous casser les oreilles. Oui, au bout d'un moment ça devient lassant. Bref, nous étions trois ados. Michael, Guigui ( enfin Guillaume ) mais Guigui c'est plus court,surtout c'est son surnom et votre serviteur. Donc après nous être farçi six cents bornes en train, à pied et en auto-stop ( manquait plus que la nage) nous avons accueillit ce vieux mas provencal à bras ouverts comme Bernadette Soubirous avec ses célèbres dix huit apparitions mariales dans une grotte quelconque dont j'ai oublié le nom. Perdu dans le maquis provençal, à quelques kilomètres au sud d'un patelin historique, mes potes et moi découvriions une surperbe bâtisse du 19 ème siècle tout en pierre et en charpente d'époque; à la différence notable qu'un léger relent de crottin persistait à venir chatouiller nos narines étant entendu que ce charmant lieu de villégiature avait été dans sa prime jeunesse une fort honorable écurie pour ces messieurs les nobles chevaux. Depuis il y a eu de la retape et c'est devenu notre QG. Bon. Revenons à nos moutons. Enfin à nous, quoi. Je vous laisse imaginer le tableau: Pour le décor une superbe résidence hors d'âge, un pays inconnu, et, au milieu, trois jeune cons. Trois lycéens boutonneux. Trois ados aux couilles pleines - enfin normalement - en quête d'une femelle qui voudra bien nous débarasser de notre virginité comme il en serait de vieux oripeaux hérités à la naissance. Oui mes amis ! car je le clame haut et fort. Mes potes et moi-même avions un seul et unique but durant cette quinzaine. Perdre ce satané P-u-c-e-l-a-g-e, car nous avions l'intention louable de devenir des hommes. Des vrais. Bref, Michael et Guigui se sont installés à l'étage tandis que j'ai squatté le rez de chaussée, tout seul certes, mais au moins je n'étais pas à l'étroit là_haut à risquer de me cogner le carafon sous la mansarde étroite. Et puis j'étais au frais et pas très loin du frigo si une envie de bouffe me titillait l'estomac. Notre première soirée nous l'avons passés à refaire le monde accompagnés de bières et de cigarettes, car les parents de Guigui avait eu la gentillesse de laisser quelques friandises pour les ados écervelés et quelques peu désorganisés que nous étions. Soirée récréative, certes, mais il nous fallait bien çà car sans le savoir une charmante créature allait faire une entrée fracassante dans nos vie d'ados attardés un peu comme une chienne dans un jeu de quilles. Et quand je parle de chienne, celle-là avait tous les atouts pour faire bander le pire des ânes...