Aristocrat Symphony

Juliet


À tout prix,
prendre de l'or pour se reconstruire une âme.
Libérer les affres altératrices de la gangue corporelle
et chercher dans les voix des infinis Seigneurs
la foi éternelle d'une raison salvatrice.

Dans les châteaux faits de pierres et de cendres
subsistent encore les flammes vacillantes
des chandeliers d'argent.

Sur un trône doré par les larmes fidèles,
repose le Souverain dont les yeux se ferment
sous la rhapsodie glorificatrice.

Je voudrais le voir dormir ailleurs
Je voudrais que son repos soit meilleur

La Symphonie de l'Aristocrate,
et les hommes qui appuient leurs mains gantées de blanc
sur la rambarde des balcons,
plongeant leurs yeux dans l'Univers d'en dessous…
Tout cela vit et virevolte
à la manière des roses jetées sur les têtes couronnées

Même si elle est immatérielle,
la couronne ne quitte pas le sommet de leurs âmes.


Nous sommes eux.
Et que notre Église s'imprègne de leurs essences
Et que notre foi empourpre les absences
du rouge pétale des roses.


Que le Souverain règne
Que le Souverain marche sur les vies et arpente les morts.
S'il ne peut dormir
ailleurs que seul sur un trône,
quelle noire solitude viendra assombrir ses yeux
qui ont la couleur d'un ciel enneigé ?

Ah, les chandeliers d'argent
flamboient…   Ardents.

La Rhapsodie éveille les consciences endormies.
Et révélées, les raisons de nos existences
nous anoblissent de cet amour dévoué.

Pour qui d'autre que lui ?

Les murs du château s'imprégneront
de l'odeur de la sueur du labeur
accompli en son honneur.

Et que jamais nulle épée de fer
ne vienne trancher ce cœur de pierre.

Avec l'or que son trône
semble avoir volé à l'intérieur de son être
se bâtiront les plus beaux édifices.

Sous le ciel de ses yeux dominants
vivent nos êtres bercés de rêves.


(écrit sur une impulsion le 21 février 2011)

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