Arrêt sur image

blackvanila

Un coq qui trône sur le toit d'une case,

La vieille Nopoko qui à la meule son mil écrase,

Des images qui à tes yeux passent pour des faits-divers

Mais pour ce tableau il faut au poète bien plus que dix vers.

Des fillettes, des garçonnets qui se bousculent à la fontaine,

Un âne désarçonné parmi eux s'abreuve sans gène,

Ici on sait mieux que quiconque que l'eau coule sur la boue

                                   Dieu merci!

Dans les greniers il reste encore du sorgho et du voandzou.

Aux abords du marché Tibila bat le pavé,

De bière de mil il semble s'être un peu trop gavé

Mais il n'oubliera de ramener pour ses bambins du pain et du samsa

Et pour sa bonne mère octogénaire deux bonnes noix de cola.

Pendant que le soleil, à l'ouest, tombe de sommeil

A l'abri de l'harmattan, sous son manteau couleur vermeil;

Des écoliers sur le chemin du retour entonnent l'hymne national

Le poète, spectateur privilégié, place sa rime finale.

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