Asile.

Christophe Hulé

Les « hommes en blanc » sont venus un matin.

Papa et maman m'avaient prévenu.

Ils m'ont permit de ne prendre que quelques jouets.

Maman avait déjà préparé ma valise.

Aujourd'hui je sais que tout a été prémédité.

Et leurs « visites » de s'espacer pour disparaître enfin.

J'avoue ne pas savoir qui de nous trois est le plus soulagé.

Mon voisin de chambre est plus que timbré, mais il n'est pas méchant.

Tous les matins on nous apportent du chocolat chaud, des tartines, et un tas de médocs.

Évidemment on est pas trop cons, à défaut d'être normaux, les médocs finissent toujours dans la cuvette des chiottes.

On a multiplié les astuces à ce sujet, ça nous occupe un peu, et ça nous fait un peu marrer, même si y a pas vraiment de quoi.

Mon voisin de chambrée aurait voulu être ingénieur, je le soupçonne de ne pas savoir compter au-delà de mille, mais je ne fais pas d'histoire, après tout, je n'ai que lui.

Ça vaut pas un ami imaginaire, mais je ne suis pas atteint à ce point, d'ailleurs je ne suis pas atteint du tout.

Mes parents sont riches et célèbres, business, politique, « star system », et j'en passe, j'ai su très tôt que je n'étais qu'un caillou dans la chaussure.

Pourquoi me direz-vous ? Parce qu'on me l'avait fait savoir.

Bon, j'ai pas trop à me plaindre.

Les psys sont à peu près sympas, sans être chaleureux, faut pas rêver quand même.

Comme je ne fais pas d'esclandres, contrairement  à mon taré de voisin de chambrée, on me laisse tranquille.

Je suis un peu les infos, faut pas croire, mon père est recherché pour un tas de magouilles qui me dépassent un peu, ma mère n'est plus capable d'assurer avec tout c'qu'elle s'envoie, les producteurs ont jeté l'éponge.

J'entends ici et là quelque rumeur de remise de peine.

Putain, s'ils me mettent dehors qu'est-ce que je vais devenir ?

Je suis seul car le « voisin » a salement abîmé une infirmière au scalpel.

J'ai 25 ans, c'est le psy qui me l'a confirmé, j'ai peur qu'il me dise ce que je ne veux pas entendre.

« Vous êtes libre », enfin « Votre état vous permet de vous ré-intégrer, etc. ».

Et chez qui je vais aller, et qu'est-ce que je vais faire ?


- Une aide vous sera octroyée pour un logement modeste et décent, en attendant de trouver un emploi.

Mais les services compétents seront là pour vous vous aider.

- Merci M'sieur.

- De rien mon gars, bonne chance !


Le couple qui a défrayé la chronique, il y a vingt ans, Dieu comme le temps passe !

La belle actrice et l'homme d'affaires sulfureux, oui Mesdames Messieurs, vous avez fait le lien, car nous savons très bien que les Français sont intelligents.

Enfin bref, lui en Amérique du Sud, elle en région parisienne, ont été sauvagement assassinés, avec le même modus operandi.

On soupçonne la Mafia au regard du passé, disons-le tourmenté, des victimes.


- Bon je vous sers quoi ?

- Une Mort Subite.

Est-ce que vous savez si l'on recherche de la main-d'œuvre dans le coin ?

  • Y a pas que les hôpitaux psychiatriques qui sont des asiles. La vie, le monde du travail peuvent l'être aussi, hélas! Parfois on se demande qui sont les parents d'une personne tant elle est différente d'eux!

    · Il y a plus d'un an ·
    Coucou plage 300

    aile68

    • Oui, ce n'est qu'une fiction caricaturale mais, qui sait ,certains cas sont pires.

      · Il y a plus d'un an ·
      Lwlavatar

      Christophe Hulé

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