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Attention au mirage (accrochez-vous aux poignées et aux barres)
Françoise Duret
On croit dérouiller et c'est le monde qui déraille.
La gare avait des airs de désir, des ires de désert.
Je battais le pavé, guettant l'arrivée du prochain tortillard, puis retour à la case départs.
Et puis ce convoi est arrivé. Comme un mirage. Un train d'enfer. Des dizaines de chars propres comme un scud neuf, des camions en tenue de camouflage beaux comme une tempête du désert.
Est-ce que la guerre Rambo ou bien c'est le produit lustrant et sa brosse à reluire qui nous aveuglent ?
Le mirage est reparti dans un chuintement de ferraille, au milieu du silence irréel. Futilité de l'existence. Insoutenable légèreté des lettres.