ATTIRANCE III
mysterieuse
Dans mon sillage j'abandonnais un à un, mes longs gants de satin noir, qui chutaient sur le sol en guise de codes sensuels. Mon collier de perles rejoignait, un peu plus loin, dans une sourde chute sonore, les accessoires satinés, esseulés du contact de ma peau…Ma robe n'y résistait pas. Elle glissait sur mes chevilles avant de se voir abandonnée et enjambée au pied de la porte fermée que je poussais impunément .Le mystère d'un grand bureau luxueux nous attendait. Je n'en demandais pas tant.
Un bureau de ministre attendait que ma croupe veuille bien lui délivrer ses secrets.
Pierre, sous le charme des mes audaces abusives, déchargeait ses mains, avant de récupérer les vestiges de mon effeuillage, de les déposer sur un fauteuil accueillant, de refermer les portes et d'en tirer le verrou.
Face à lui, une femme à peine vêtue d'une paire de bas et d'escarpins à haut talons, qui par le jeu des miroirs environnants, jouait une diabolique multiplicité.
Quelle diablerie m'emportait, j'étais comme envoutée !
Avait-il ramené de ses voyages lointains, le talent des vaudous africains…Je ne demandais plus qu''à être dépossédée de cet envoutement aussi spontané qu''incompréhensible et possédée par lui pour qui le désir me brûlait à présent
Pierre, cet inconnu une heure avant, distillait dans mes veines, de façon insidieuse, au même rythme qu'un goutte à goutte, la sublimation du désir.
Dans chacun des reflets miroitant, il recherchait la moindre sensualité de mon regard, sans jamais plonger le sien dans mes yeux audacieusement imprécis quant à leurs émotions. J'ai d'ordinaire cette capacité de ne pas baisser le regard, pire peut être d'argumenter mes envies sans jamais prononcer un seul mot .L'alchimie des êtres et des instants fait le reste, mais fallacieusement Pierre m'avait enfermée dans un labyrinthe jalonné de miroirs. J'étais la cible de ses regards démultipliés, ses regards effleurants, coulissants, dégoulinant sur mon corps, s'immisçant dans mes chairs les plus intimes. Ses pensées même les plus secrètes transpiraient de ses prunelles m'ordonnant obéissance et abandon.
Je baissais les yeux avant de les fermer, m'imposant une pudeur qui n'était pas la mienne, attentive au moindre déplacement d'air, à la moindre respiration capable de m'emporter. Une diablesse avait pris possession de mon corps … Un désir irrépressible de me faire prendre presque bestialement alimentait mes veines de femme ensorcelée, embrasait mes fesses posées sur le bois glacé de l'immense bureau qui aurait pu accueillir une bonne quinzaine d'hommes en réunion professionnelle.
Dans ma tête tout s'embrouillait. Mes fantasmes du moment dépassaient ma raison… J'imaginais Mon maitre, Pierre, offrir sa nouvelle amante à des hommes sans têtes, avides de découvrir la tiédeur de mon sexe, la saveur de mon nectar sur leurs doigts anonymes et obscènes. Mes cuisses s'entrouvraient, s'ouvraient, comme un fruit mur et juteux appelant en silence et soupirs psalmodiés une fécondation stérile mais riche de plaisir, réclamant punition pour autant d'impertinence suggérée. Des frissons tièdes et glacés me transperçaient le corps comme autant d'amants inconnus en train de me baiser. J'attendais frémissante, mes coudes sur le bureau glacé, une cambrure si prononcée qu''elle aurait pu me rompre, mes longues cuisses gainées de soie et de cyprine, que Pierre ou ses complices que j'avais inventés viennent enfin éperonner ma chatte méritante …
« Éloïse, Éloïse, vous tremblez, vous êtes glacée, mettez cela sur vous, que vous est-il arrivée, j'ai cru que »
Il m'enrobait de sa veste, puis m'abandonnait un instant, avant de revenir avec ma robe de satin. Il habillait ma nudité succinctement, autorisant à sa vision les codes de ma perversion, mon sexe en perdition, toutes ailes déployées, me seins aussi durs et tentant que ceux d'une statue de marbre …
Il s'éloignait élégamment, sous mes yeux mi clos, jetait une buche dans l'âtre craquait une allumette et incendiait la pièce d'une lueur satanique tout autant que mon corps à demi dénudé sur un bureau glacé rappelant l'autel des offrandes aux Dieux mythologiques.
Investie du rôle de sacrifiée, j'attendais de lui qu''il se jette sur moi, qu''il me supplicie de ses griffures et ses morsures, qu''il lape mes envies et aspire mon plaisir, mais il n'en faisait rien…
Du sacrifice, je passais en un instant à la soumission. Il s'installait confortablement dans un fauteuil face à moi et me demandait autoritairement
« Caresse toi pour moi, et regarde moi quand tu le fais …Je veux voir ton regard défaillir sous ton plaisir, alors, alors seulement, je te donnerai ce que tu réclames avec autant d'insistance dans le reflet de tes yeux verts …Je te baiserai avec toute l'impudeur que tu mérites. Tu es femme à baiser et à aimer aussi ! Alors Baise moi de tes envies, de tes gestes d'amantes délurée, fais mon bander de ton plaisir et…je t'aimerai »
Je m'emparai de la coupe à portée de main, la buvais d'un seul trait, la balançais par-dessus ma tête, et alors que des éclats de verre jonchaient le parquet du sol, je glissais ma main entre mes cuisses, mon regard assassin plongé dans celui de Pierre.
Était-ce donc ce voyage dont il m'avait parlé, un voyage érotique peuplé de spectres d'hommes en train de m'honorer de leur virilité, peuplé de sensations nées d'un mélange d'exhibition, de domination et de perversion?
L'enjeu était unique, un plaisir empirique dans un monde luxueux et luxurieux.
... A SUIVRE
Pasal Wen , je suis ravie aujourd'ui de plaire par mes erits à des auteurs de nouvelles érotiques ..c.ette nouvelle date de deux ou trois ans ....mais à vrai dire en la relisant je l'ai bien aimée ...je vous souaite une belle soirée messieurs ....et meri pour vos encouragement
· Il y a environ 10 ans ·Ps: wen je corrige merci
mysterieuse
Le chaud et le froid se mêlent, la prédatrice devient proie consentante, sacrifiée sur l'autel symbolique.
· Il y a environ 10 ans ·La dimension mystique n'est peut-être pas assez poussée mais ce n'est pas plus mal ainsi finalement.
PS : une coquille à "... fais MOI bander de ton plaisir..."
wen