ATTIRANCE IV

mysterieuse

Impudence et dignité


Combien j'avais aimé son pouvoir persuasif .Ne songeant qu''à nourrir ses pulsions de voyeur, à alimenter ses fantasmes de mâle prédateur, ne rêvant qu'à lui mettre l'eau à la bouche à la vue des ailes de mon papillon , je me prêtais avec audace et persuasion à ses envies autoritaires.

Le crépitement du feu dans la cheminée, le lointain brouhaha d'une fête battant son plein, les rires et les musiques mêlés, étouffés, ceinturés par l'éloignement apportaient leur lot d'excitation parce qu'intrus .Tous ces sons résonnaient dans ma tête, comme une invitation ludique et lubrique à la fois, une émulation en exaltation, à séduire sinon à condamner mon hôte pour tant de prosélytisme.

La pudeur, n'était plus de mise, presque intolérable devant ce prétendant si peu vertueux, dont la seule intégrité n'était qu''érotique. J'aimais Pierre pour ce qu''il représentait à mes yeux, pour cette image d'un amant audacieux. Enfin un homme capable de répondre à mes attentes peu ordinaires, un homme capable de saisir la provocation sensuelle  d'une femme peu probe dans ses incantations au plaisir.

Je lui offrais le plus beau de mon plaisir, quand mes doigts curieux et orgueilleux s'appliquent à révéler à mon sexe, l'essence même de mon plaisir, une jouissance rare, intime, très intime. J'étais spectacle de ses désirs, un corps en transe dans le plaisir, cuisses largement ouvertes, béatitude incontrôlée, regard pervers disséminé sous l'éclat vert de mes yeux dévoyés.

Bouche entrouverte, lèvres impures, doigts imprégnés de mon désir de turpitude, mes reins cambrés, mes seins tendus, paroles obscènes et ingénues sillonnaient le chemin de ma concupiscence, celui d'une catin obéissante ou d'une femme éperdue.

Frissons mêlés, muscles bandés…désirs, plaisirs et froidures, mon corps de femme condamnée constellaient, donnant à ma peau ondoiement et attraction mirifiques.

Pierre, n'y résistait pas entre culpabilité et désir. Alors, que le plaisir m'envahissait par tous les pores, que mes cris et mes prières obscènes argumentaient ma jouissance foudroyante, il se ruait vers moi, sa veste à la main, m'en recouvrait les épaules, avant que de recouvrir de son corps ma nudité et mon cou de baisers gourmands et troublants.

M'arrachant à mon orgasme, sans condamner mon errance érotique, il m'enveloppait dans ses bras et m'emportait, encore fiévreuse et possédée d'un rythme cardiaque étourdissant, devant les flammes incandescentes de l'âtre.

Il avait perdu l'autorité de son regard au profit d'œillades, plus complices, plus tourmentées aussi. Très furtivement je ressentais en lui, une culpabilité, un peu comme s'il se maudissait d'avoir dirigé égoïstement une femme qui ne méritait que son attention, qui ne méritait que d'être désirée en douceur. Les paradis perdus lui échappaient soudain, comme peut nous échapper un destin en une fraction de seconde.

Je revêtais mon costume de Louve, chavirée par ce soudain revirement, ma mémoire en ruine sur mes anciens amants, sur mes amours passées, avec une envie de Dolce Vita improvisée, une envie de chair et de luxure pour un homme qui venait de chambouler mes plus pures émotions. Le désir, pour le plaisir, pour son plaisir, une envie furieuse de le posséder avant qu''il ne me possède .Ondulante sous ses baisers morsures, amoureuse intuitive d'un homme piégé à la subtilité de ses propres dérives, j'inversais les rôles en un tour de main. Enlaçant son bassin, de mes longues cuisses envoutées, de prédateur qu'il était j'en faisais ma proie.

D'un seul jeu de reins, je basculais Pierre encore vêtu d'un costume de soirée, chevauchais son bas ventre, enserrais ses hanches, et jetais sur son corps cet esprit perverti que je lui destinais. Prisonnier de mes charmes, prisonnier de ma sauvage sensualité, son regard obsédé par l'impudicité de ma nudité gouvernante, il abdiquait sous mes baisers, sous mon viol féminin.

Combien j'aimais à présent mon pouvoir dominant et cette magnanimité avec laquelle il se prêtait à mes nouvelles exigences.

Il se laissait dévêtir lentement. Diabolique dans mon évolutif effeuillage, j'ôtais un à un ses boutons de manchettes, avant que de le libérer d'une cravate trop serrée que je glissais autour de mon cou, et d'une chemise blanche à ses initiales brodée dont je prenais soin de revêtir une partie de  ma nudité , lui autorisant une large vue sur mes seins à moitié dérobés…

Poupée de cire fantoche ou furibonde amante, je lui laissais le choix, d'un regard, un seul regard délicieusement assassin. Sur mon corps alangui tout n'était plus qu'une onde, en dessous de sa ceinture un séisme éminent, dont je ressentais déjà les secousses sismales envahir le bas de mes reins.  

Son envie était là, tout près à mes cotés, à porté de mes mains, en violence de désir de se faire libérer.


A suivre ...

  • Alterner ainsi le rôle de Maître de cérémonie est le propre de la perdition sensuelle.
    Ils s'abandonnent à tour de rôle pour mieux recevoir et donner.

    La suite s'impose rapidement ma chère.

    · Il y a environ 10 ans ·
    Francois merlin   bob sinclar

    wen

Signaler ce texte