ATTIRANCE V

mysterieuse

Aucune alternative...

Investie du pouvoir empirique de la féminité dans le désir, je jouissais de la situation que Pierre m'octroyait. La sève érotique bouillonnant dans mes veines, nourrissait mes désirs jusqu'à leur paroxysme.

 Prisonnier de mes chaines de femme dévergondée, Pierre me laissait, à ma guise, la souveraineté de mes actes dirigés par mes divagations charnelles et primitives.

Mes yeux courraient longtemps sur son torse palpitant, décryptant chaque code de sa fébrilité. Je voyais en lui, l'instant d'une seconde l'image d'un homme atterré et attiré à la fois, par une goule dont il sait qu''elle va le dévorer.

 Sur son front perlaient déjà l'affolement de son ventre, là fièvre de son sexe. Cette queue courtisane encore prisonnière des tissus et d'une ceinture assassine, ultime bastion avant l'assaut final, exaltait mon plaisir à faire durer le siège.

 Ultime dérobade, sous mon inaliénable transgression, son regard déclinait l'invitation du mien à la complicité pour ce jeu démoniaque dont j'inventais les règles, au fur et à mesure de ma concupiscence.

 D'une main j'immobilisais son corps, presque virtuellement réservant à l'autre un divertissement bien plus lubrique.

Mes œillades incendiaires jaugeaient les distorsions d'une braguette tendue par un sexe turgescent. Cette proéminence soumise à mes désirs, à mes choix de la libérer ou pas, pervertissait mes gênes de femme désirée. Je promenais ma main sur le tissu torturé, recherchant l'inflation de cette tige d'amour, mortifiant mon amant sous un tel châtiment.

L'instant était venu de libérer l'obélisque de chair. Défaisant la ceinture, sans douceur, ni mesure, dé- zippant la fermeture en un éclair, je prenais du plaisir à découvrir enfin le trophée de luxure. J'aimais l'absence de sous vêtement, véritable stimulant d'appétence libidineuse. Un pal de chair et de sang, surgissant comme un diable s'échappant d'une boite trop étroite, me faisait frissonner de gourmandise.

Je réservais un sort encore languissant au pantalon ouvert sur cette queue dressée.

A genoux, je libérais le bassin de Pierre, étreint du carcan de mes cuisses serrées et volontaires, lui offrant soudain la vision de ce corps féminin harmonisé de masculin. Puis je glissais lentement son pantalon sur ses chevilles, omettant volontairement d'intégralement le dévêtir. Il était là, à la merci de mes caprices, entre retenue et une envie féroce de me culbuter sans préavis pour tant d'hardiesse.  

Deux petits seins érotisés par une cravate disciplinée, une chemise bien trop grande au col impeccablement amidonné, dégageaient de mon corps une délicieuse ambiguïté sexuelle qui ne lui laissait guère espérer un quelconque champ de manœuvre, tout homme et combattant qu'il était.

Il le savait, le devinait, le lisait dans mon regard …J'allais le baiser ! Lui offrir le plaisir d'être désiré, lui offrir le plaisir de sentir mon écrin enrober son sexe de ma tiédeur humide, lui offrir le plaisir de subir les assauts de mon bassin ondulant, cadencé au rythme de ses gémissements à mes soupirs mêlés.

Diaboliquement excitée par la délégation dont il m'investissait par obligation, jouant d'impudeur et de maléfice, sur son pieu dressé et fier, je m'empalais doucement, jusqu'à la garde, concrétisant définitivement ses intuitions, sous mon regard dominateur et perçant.

Une magie maléfique enveloppait presque instantanément mon corps. Les flammes de l'âtre semblaient donner à ma silhouette un pouvoir ensorceleur. En pleine possession de ma monture charnelle, j'accordais mes mouvantes pulsions au rythme de ses désirs grandissant dans le creux de ses reins. Maitrisant les assauts de mon bel étalon, mon sexe argumentait ma jouissive gourmandise de sensuels chuintements. Dégoulinante de plaisir jusque sur son bas-ventre, j'entamais une danse, célébrant le plaisir dans une ambiance digne d'un sabbat érotique, me livrant sans complexe à l'exploration de tous nos sens.

 Nos effluves érotiques mêlés, sanctifiant le péché en toute impunité, épiçaient mes désirs de voir Pierre malmené par le lubrique ballet de mes hanches, endiablées d'une incontrôlable fougue de le baiser, impudique femelle par sa queue investie

Nos regards incendiés d'un plaisir distillé, essence rare pour nos esprits troublés d'autant de jouissance, cherchaient dans leur reflet cette singulière complicité qui fait que deux amants ne font plus qu''une seule entité dans un accès de volupté.

Mes oreilles bafouées par les insanités dont délicieusement il m'accablait, au bord de son plaisir, aux frontières de ses vices, j'accentuais les assauts de mon bassin d'insoumise maitresse. Me traitant de putain ou encore de vicieuse, il donnait le tempo à mes déhanchements .J'alternais les cadences sur ce pieu coulissant, mes ongles de sorcière dans ses fesses plantés me cambrant démesurément, lorsque, envahie de sa queue turgescente jusqu'au fond de mon ventre, je tentais de maitriser ma jouissance.

Pierre telle une fougueuse monture, soudain me désarçonnait, interrompant mon allure trop fière, mon galop érotique par trop autoritaire.

 Je ne donnais pas cher de sa soudaine rébellion, ce sabordage improvisé ne faisait pas partie de mes projets. Me ruant sur son sexe, comme un fauve sur sa proie, je stoppais net la mutinerie. Glissant d'un seul coup, un seul, son sexe au fond de ma, gorge, je reprenais les rennes de ma cavalcade lubrique. Aspirant son viril obélisque, savourant son méat, j'attisais son désir d'une nouvelle raideur, plus dure, plus douloureuse, plus jouissive aussi. Découvrant sous ma langue, chaque repli secret, chaque veine gorgée d'un flux sanguin venimeux, je savourais son plaisir tout autant que le mien. La saveur de son sexe de mes fluides imprégnés, aphrodisiaque mélange aux pouvoirs censurés, harmonisait la cadence de ma bouche sybarite .Quelques larmes pré-séminales à ma salive mêlées, édulcoraient ma gorge d'une saveur pimentée.

« Arrête me criait-il, tu va me faire jouir »

J'allégeais sa douleur de résistance à ce tiède fourreau muqueux, avant d'à nouveau l'entrainer vers le feu, le feu de mes ardeurs entre mes reins cambrés.  

Lui offrant la vision imparfaite de ma croupe impudique, j'enfourchais son bassin, savourais cet instant si intime, l'instant si insolite qui fait disparaitre la raideur masculine dans le puits féminin.

Divine posture ! Le feu de son regard brulait ma chute de rein quand j'entamais au rythme de mes désirs de longs coulissements, contractant mon fourreau pour mieux l'emprisonner, pour mieux le lacérer des brulures des successifs orgasmes dont sa queue m'honorait.

Mes doigts aimantés au feu de ma luxure, mon sexe en son bouton, étayaient mon extase jusqu'au déchainement. Pierre, véritablement possédé par l'image diabolique de mon cul impudique, argumentait sa fougue de me voir emporter, en de violentes claques sur mes fesses écartées.

Paroxysme de la luxure, je ressentais sa sève parcourir sa queue complice de mon plaisir, prête à jaillir dans mon étui trempé.

L'orgasme nous atteignait sournoisement ingénieux, nous arrachant cris et gémissements dans une complicité extatique, à faire frémir les murs, de nos égarements.

Je m'arrachais à lui, récoltant sa brulante semence sur mon ventre étourdi par autant d'harmonie.

Des spasmes épidermiques sur mon corps épuisé de plaisir et de transe paraphaient l'évanescence de l'amour consommé sans aucune convenance.

Son sexe rassasié recouvrait sa raison, détendu et serein, sous mon regard ému par son alanguissement retrouvé.


A suivre ...

  • Ce n'est pas un acte sexuel, c'est une bataille homérique que tu nous as conté là !
    Bel acte de bravoure de la part des deux parties. On en ressort presque aussi éreinté qu'eux.
    Je ne tarde pas plus, l'épilogue m'attend.

    · Il y a environ 10 ans ·
    Francois merlin   bob sinclar

    wen

Signaler ce texte