Au bord de la mer
Lou
Lui :
Le ciel azur était dénué de nuages, ce qui n'était pas si rare sur la cote d'Azur, dans le Sud, ou moult et moult touristes en short hawaïens, en maillot de bains arc-en-ciel et chaussés de tong se donnaient rendez-vous. Le soleil tapait fort, dardant ses rayons brûlants sur les enfants pataugeant dans l'eau tiède et les parents cachés sous les parasols et une tonne de crème blanchâtre. Serviettes dépliées, lunettes de soleils réfléchissant la lumière pour épargner des mirettes trop fragiles, seaux et pelles en plastique coloré empilés près de grands sacs en paille contenant le goûter, le vendeurs de chouchou qui chantait dans l'espoir qu'on lui prenne quelque chose, l'ambiance des grandes vacances était là, l'été aussi. C'était drôle de voir chaque famille se prélasser près des vagues et des dunes, tentant d'oublier le quotidien du bureau.
Pour moi, grand observateur, c'était un pur délice. Je regardais avec une attention toute particulière les mimiques des garçons pressés de se jeter à l'eau, celles des filles enlevant leurs robes, et même celles des grands-parents, ne voulant pas faire dépasser un orteil du peu d'ombre que leur offrait le parasol.
Moi même je suis en vacances. Timothy Smith, pour vous servir. J'ai malencontreusement oublié mes cartes de visite, ne m'en veuillez pas, mais comme je l'ai dit juste un peu plus haut, je suis en vacances : fini les flash, les draps blancs à étendre, les agendas overbookés... Je suis photographe voyez vous.
Je regarde avec envie les roulis de l'eau, l'écume qui s'écrase sur le sable mouillé, tout ça me donne soudainement envie de plonger pour sentir ce liquide frais sur mes joues parsemés de poils de barbe de trois jours. Je me met debout, un peu chancelant, des fourmis assaillant mes jambes, puis lève mes yeux vers la mer, l'horizon. Quand je l'aperçu, elle, ruisselante, des gouttelettes dévalant ses épaules, son ventre, ses jambes... Son maillot aux rayures marines blanches et bleues cachait des formes plutôt avantageuses : des seins rebondis, des hanches fines... Sa peau était d'une blancheur extrême, à croire que c'était la première fois qu'elle venait sur une plage.Ses cheveux bruns, coupés en un carré dégradé des plus beaux, retombait sur son cou, une mèche blonde barrant son front. C'était la seule mèche de couleur d'un tournesol, elle l'avait sûrement teinte.
Elle disparut dans l'eau, puis réapparut, tel un ange mouillé. Elle était là, rigolant près d'un homme semblant être son frère. Son rire... Une petite clochette qu'on agite. Elle était...
Juste magnifique.
Elle :
L'eau était bonne. Glacée peut être. J'avais la chair de poule dans le dos, tremblotant un peu quand mon frère Christian arriva. Il était beau, le teint basané, les cheveux d'un or pur, des yeux bleus, bref, le stéréotype allemand. J'étais moi aussi allemande, mais loin d'être aussi jolie. J'habitais à Paris, tandis que Christian et mes parents possédaient une maison à Hamburg. Ils parlaient allemand, langue que je comprenais encore heureusement. Je maniais le français et l'allemand avec facilité maintenant.
Christian me prit et me balança à quelques centimètres de lui, éclatant de rire en entendant mon cri aiguë. L'eau froide mordit mes joues alors que je remontai à la surface.
-Eh, Anna, ya un mec qui te regarde là bas !
Je tournais la tête dans la direction que mon frère me montrait de son doigt et vis un homme à la barbe naissante qui grimpait jusqu'à ses oreilles. Ses cheveux châtains ne semblaient pas coiffés, s'éparpillant dans tous les sens, en bataille comme s'il les avait ébouriffés le matin devant son miroir. Il était bien bâtis, avec des muscles bronzés et des jambes droites. Il flottait un peu dans son maillot bleu. Surtout, ce fut ses yeux qui m'attirèrent : d'un beau marron. Il me fixait, comme hypnotisé, et je sentis un peu de rouge prendre possession de mes joues.
-Anna, tu fous quoi ?
Je marchais vers la rive, grimaçant quand un caillou venait se poser sous mon pied. Je marchais, le regardant autant qu'il me regardait. Enfin, après une marche qui me paru interminable sous un soleil de plombs, le sable se glissant entre mes doigts de pieds, je fus devant lui. Il était aussi rouge que moi. Je souris, un sourire timide d'abord. Son regard baissa vers ma poitrine qui se faisait de jour en jour plus rebondie. Elle attirait de nombreux regards, je le savais.
-Ça vous intéresse ?
Il releva le menton, étonné.
-De... De quoi ?
-Mes seins voyons ! Vous les reluquiez.
Il rougit d'autant plus en bafouillant des « non, non ! » un peu pathétique. Dans sa gêne, il était mignon, touchant peut-être. Il me fit rire. Après avoir repris un tant soit peu de mon sérieux, je lui tendis ma main.
-Anna, enchanté !
-Timothy, de même.
-Vous êtes américains ?
-Non.
-Pourtant, avec votre prénom, on pourrait le croire !
-N'est ce pas... On me le dit souvent !
-Et à part regarder les poitrines des jeunes filles, vous faites quoi dans la vie ?
-Je suis photographe. Et je dois dire que vous êtes jolie.
Je souris devant le compliment et les petites piques que je lui lançais par lequel il répondait avec un calme formidable.
-Voulez-vous vous baigner avec mon frère et moi ?
-Avec grand plaisir !
Je l'entraînais derrière moi dans les vagues et l'écume.
Ouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh :)
· Il y a plus de 10 ans ·dreamcatcher
Hum... Texte sympathique! :)
· Il y a plus de 10 ans ·Je n'ai juste pas vu l'âge des personnages... Enfin je crois.
Notre photographe est t-il plus âgé? ^-^
oriana
j'ai fait exprès car ça n'avait pas trop d'importance! ^^
· Il y a plus de 10 ans ·ils ont à peu près le même age.
Lou