"Au bout du monde..."
iloveart
Synopsis : « Au bout du monde… »
12 ans plus tôt : Après une perte d’emploi d’assistante de Direction dans une agence de pub à Castres, Sarah, alors âgée de 26 ans, décide de partir aux U.S.A quelques semaines. Dans l’avion, afin de tuer le temps, elle ouvre un magasine et s’arrête sur un article passionnant contant l’Inde du Sud. C’est alors le début d’une grande aventure qui s’annonce et, telle une révélation, guidera le destin de son avenir. Découvrir un autre monde, mais la peur de l'inconnu et d'un dépaysement total? Ou raisonnablement s'endormir l'âme et se convaincre que son voyage en Inde, est et restera un rêve inassouvi ? Après des années d’hésitations, elle franchit le pas à ses 35 ans et se lance dans « l’aventure » en voyage organisé. Découverte de L’Inde du Sud en 3 semaines, ce qui devait être un voyage culturel deviendra dés son premier jour, une histoire d’amour. Premier jour arrivée en Inde du Sud, première balade en solitaire, Sarah rencontre Max, un jeune commerçant à Mamallapuram. Seulement 3 heures partagées et le début d’une longue histoire d’amour « platonique ». Seulement 3 heures et devoir repartir sur les routes le lendemain, juste le temps de s’échanger leurs coordonnées, au cas ou … Quelques e-mail envoyés ou coups de fil, presque 4 ans à correspondre vont les séparer mais chacun avec l’espoir de se revoir un jour, chez lui, au Cachemire. Février 2007, minuit, rentrant juste d’un voyage en République Dominicaine, Sarah ouvre machinalement sa boîte aux lettres, ses valises même pas posées. Premier courrier : « vous êtes licenciée ». Les évènements s’enchaînent alors très vite, perte de son job de Galeriste à St Paul de Vence, séparation avec son petit ami, puis, son meilleur ami qui se suicide. Prenant conscience que dans la vie rien est immuable même lorsque l’on croit que l’on a bien tout fixé. Éteindre les feux de sa révolte et comprendre que le temps va trop vite, pour passer à côté. Dans son malheur,il n'y aura pas de meilleure occasion, trop attendre, c'est peut-être passer à côté et Sarah ne veut plus s'y résoudre. Elle décide donc de partir au Cachemire, seule et y rejoindre Max, ce jeune inconnu rencontré par hasard, 4 ans auparavant. Tant d’années à rêver de leur retrouvaille, tant de mois à imaginer et se laisser le droit de croire en l’impossible. Peur de l’inconnu, de ce jeune homme qu’elle connait si peu tout compte fait, peur de ce pays prés du Pakistan ou la culture, la langue, la religion et son mode de vie sont très différents, Sarah fit son testament et partie. Alors commence le récit de son expérience auprès de celui qu’elle pense aimer et sa vie au Cachemire, parmi sa population et la famille de Max. Grande aventure humaine en déconnexion totale avec notre réalité « Européenne », est-ce que la différence entre deux êtres qui s’aiment, peuvent être un obstacle ? Emotions, découverte, douces poésies et amères vérités, Sarah navigue sur les flots de ses états d’âmes et nous livre son expérience du cœur.
Chapitre 1: Le début du commencement, il y a 12 ans...
Le déclic...
Sarah avait 27 ans, sa vie telle une Bohémienne, elle traversait les villes et villages du Sud de la France, en se laissant guider par ses instincts et les opportunités de boulots. Libre d'engagement: ni enfant, homme, animal, ou même plante verte et son travail d'assistante de Direction d'agence de pub perdu, elle avait prit le temps de partir en voyage, décollage vers les States! Besoin de changer d'air, partir loin dans l'espoir de revenir plus forte, plus motivée. Partir vers d'autres horizons pour mieux revenir et toujours plus profondément se trouver. Faire l'analyse de son passé jamais regretté, mais ce sentiment qu'un ailleurs lui permettrait de mieux pressentir ce que son avenir pourrait lui réserver, vers quel chemin son destin l'attendait. Revoir un couple d’amis, anciennement de la Côte d' Azur, installés désormais dans le Kentucky, qu'elle n'avait pas revue depuis 8 ans et sa Tante de Floride, depuis 10 ans. Premier grand voyage en solitaire, le début de son destin sur les sillons aériens du monde entier. Premier voyage seule, enfoncée dans son fauteuil annonçant 11 heure de vol, elle tenta de tuer le temps et prie un magasine de voyage installé devant elle. Feuilletant son bouquin bourré bien plus de pub que de culture, elle s'arrêta soudain devant un article sur l'Inde du Sud et commença sa lecture. Son regard plongé dans ces pages sans prendre le temps de se fermer, elle goba chaque mot et c'est à cet instant précis qu'elle sût... Déchirant les pages du reportage, savoir que son avenir allait en dépendre, sans en connaître les raisons et la finalité. Transportée par ces écrits, elle porta en elle durant 8 ans, l'espoir secret d'y aller un jour. Elle déposa les pages soigneusement dans un dossier et l’étoffa chaque année un peu plus: sa géographie, sa culture, Gandhi, Khrichnamurti, le bouddhisme... Venue d'une société capitaliste et "civilisée", elle s'attendait d'après les dire, à quelque chose de si violent, que certains étrangers faisaient demi-tour, dés leurs arrivées à l'aéroport. Trop dépaysés et privés de tous repères connus, certains touristes repartaient direct chez eux, incapable de gérer leurs émotions et leurs angoisses. Bali, la Thaïlande, le Sri-Lanka... elle tourna autour de L'Inde, jusqu'au jour de ses 35 ans. Voyage organisé pour l'Inde du Sud, 8 ans d'attente et enfin rencontrer ce pays, qu'elle avait si souvent imaginé et qui pour je ne sais quelle raison, ne cessait de l'appeler. Voir ses couleurs, ses parfums, son énergie, ses sourires, cette terre et culture si "différente". Région du Tamil-Nadu et le Kerala, sur le départ, dépasser ses "peurs" et le vivre selon sa réalité. Qu'importe les raisons de son voyage en Inde, idéaliste ou inspirée, le plus important, c'est d'oser vivre ses rêves, pour mieux se sentir exister. Un peu stressée mais bien décidée, elle prépara son grand voyage tant espéré. Son goût prononcé pour l'aventure ne sera sûrement pas assez satisfaisant auprès d'un groupe de touristes, se laissant porter tel un baguage à chaque point visité, mais déjà trop d'années qu'elle attend de trouver cette personne, qui comme elle, aimerait visiter l'Inde et ses secrets. Le voyage est réservé, tout est fin prêt, il ne reste plus qu’à se laisser guider, ouvrir grand ses yeux et rester 3 semaines sans les fermer. Elle prépara son sac avec du peu et de l'utile et partit...
Janvier 2006: Tamil Nadu ... et Max.
Premier jour de mon voyage en Inde du Sud. Arrivé à l'aéroport de Chennai à 10 h du matin, 2 heures de route jusqu'à l’hôtel. Malgré le décalage horaire, l'excitation d’être enfin sur cette terre, me fit tenir sans problème jusqu'au soir, tard. A peine arrivée à l'hôtel, ma seule après-midi de libre en 3 semaines de périple juste commencé, j’entrepris de quitter le groupe et vivre ma petite aventure pour quelques heures. Je préviens ma colocataire de mon départ et lui dit rentrer avant la nuit. Vêtue d'un débardeur noir, paréo multicolore tombant jusqu' aux chevilles (souvenir de Bali), mon sac à dos sur les épaules et mes baskets aux pieds, je foulais les ruelles terreuses et asséchées de Mamallapuram. Mes pas guidés vers quelques heures d'aventures, sans groupe, ni guide à mes cotés, à l'affût de l'inconnu, d'une rencontre ou d'un fait passionnant, qui rendrait ce voyage inoubliable, je marchais avec crainte mais légèreté, sur cette route terreuse qui allait m’amener à lui... Max. Au bout de l'horizontal, la route se divisa vers ma droite et ma gauche; gauchère, je m'enfonçais vers cette ruelle commerçante parsemée de petites boutiques « taulées » et des générateurs pour les éclairer. À l’allure de garage vitrés, des dizaines de jeunes commerçants supposés Indiens, tentaient de gagner leurs vie, faisant du business avec l'affluence de touristes crédules et si peu habitués à négociés. C'est 3 boutiques plus loin, que j’entendis une voix d’homme s'élancer sous le soleil écrasant d’un mois de janvier:« - Hello! You come from France ? ». Un jeune commerçant Indien venait de m’accoster et par ma seule démarche, savais déjà d' où je venais. Tandis que tant d'hommes Français me disaient marcher avec un style qui m’était bien personnel, un étranger sut pourtant, le pays auquel j’étais attachée. Étonnée par la fraîcheur et la spontanéité du jeune commerçant de 25 ans à peine, je m'approchais de lui et nous commençâmes à discuter. 2 puis 3 autres commerçants s'y sont greffés, Max, arrivés quelques instants après. Je l’avais à peine remarqué, ses yeux, camouflés sous des lunettes de soleil à verres bleutés. Bien trop occupée à converser avec ces hommes au teint café au lait, jusqu'au chocolat presque à 80% cacaoté, les heures avançaient entre 2 lassis, nos discussions et un souvenir acheté. J’appris ainsi que les Indiens du sud ont la peau bien plus foncés que ceux du nord, comme nous Européens d'ailleurs. C'est au moment de partir avant la nuit tombée, que Max m’accosta. Par je ne sais quelle puissance, quel miracle ou tout simplement parce-que assez jolie pour être draguée, Max m'invita dans sa boutique; refusant, il insista. Je lui répondis ne pas avoir d’argent à dépenser, venant juste d’acheter chez son voisin d'à coté. Sa ferveur et sa conviction fut tel, que je finis par m'y résoudre, mais avec la ferme intention de ne rien « banquer ». J étais peut-être touriste, mais pas assez stupide pour me laisser «traire » comme une vache à lait. Sensation de m'engouffrer dans la gueule du loup, mon expérience du commerce me détermina à ne pas me laisser séduire par ses articles touristiques, certes de bonne qualité, mais mon voyage venait juste de commencer et je devais veiller sur mon budget. Tout est allé alors trés vite... si vite.