Au-delà insouciant

Anaïs L.

Lorsque l’au-delà s’incline vers la pensée, le cataclysme de l’esprit survient comme le noir horizon de l’océan ténébreux.

Toi, qui se tasse au fond de l’extase prête à se faire démanteler tel un édifice, seras-tu capable de me regarder en face ? Ou ressentiras-tu la crainte d’assister au chancellement de ton monde ?

A l’aurore de l’élaboration de mon néant, je me baignais dans ton sang encore froid. J’avais confiance en ta prédiction si simple et si précise. Tu me menais dans ce monde enfantin et innocent où la rêverie me hantait, tu maintenais ma personnalité anéantie par un foisonnement de déceptions. 

A présent tu ne cesses de me harceler afin de me diriger vers un passé périlleux pour ensuite troubler ma personnalité disparate. Et si j’incarnais simplement le changement ?

C’est à présent toi qui se baigne dans mon sang déjà ardent, je ne peux profiter de l’instant. Je doute encore de mon envol qui anticipait sa chute de façon à prendre de l’avance si l’édifice devait s’écrouler.

Regarde donc ce visage qui te demande de l’aide. As-tu seulement conscience du fait que ta cruauté s’intensifie à tel point que mon âme ne devient qu’une faible lueur clouée au fond d’un lit d’hôpital ?

Tu m’as retrouvée dans cette ébullition de ternes ressentiments, te le pardonnerai-je ? Peu importe, tu ne t’en soucies plus.

Toi, Avenir qui a détruit mon univers, viendras-tu me délivrer de cette amertume ?

Je te hais, car je tiens à toi. Vulgaire dépendance. 

Anaïs L.

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