Au fil de l'année

A la mi-janvier, déballer mes cadeaux de Noël, les éparpiller un peu partout dans la maison, sur ma bibliothèque, une étagère de mon salon, j'ai été gâtée cette année. Noël durera chaque jour où je me lèverai, du bon ou du mauvais pied, toujours il y aura un signe de paix et de sérénité, tôt ou tard. Comme les bourgeons dans la gelée du matin sont beaux et réjouissants! Oui, toujours j'espère qu'ils s'ouvriront en mars. Dans le joli mois de mai j'irai en Italie comme on part en pèlerinage, toujours ce pays me fait rêver. Ses pierres, son ciel, l'air ambiant me font rêver, le printemps aura un goût sucré comme les pruniers en fleur, les écorces d'amande commenceront à s'ouvrir. J'aime sentir dans l'air ce parfum de liberté, limpide, clair comme de l'eau de roche.

Laisser les mois défiler comme des majorettes lestes, sveltes, les suivre au rythme d'une fanfare où les cuivres dominent, j'aime le son de la trompette dans les bois. Les arbres en frémissent et dégagent un parfum de chlorophylle qui n'a rien à envier aux Malabar à la menthe de notre enfance. Toujours cette dernière fera vibrer mon coeur telle la pluie sur les vitres quand il tombe des cordes. Au fil des mois, laisser parler la nature, le parfum des fleurs, oui je répète le mot "parfum" comme un leitmotiv à ma vie, une ritournelle qui s'envole à tire-d'aile dans mon pays, mon univers. Tant pis si le téléphone ne sonne pas, je sais que quelque part on tient à moi, en France ou ailleurs dans le monde. Mes pensées, elles, vont jusqu'au Venezuela, aucune frontière ne les arrête, c'est comme un parfum qui se propage sans passeport ni papiers d'identité, ce parfum s'appelle "le souvenir", le souvenir d'une photo ou d'une tranche de vie. J'en suis friande comme de moelleux shamalows ou du goût subtil de la noix de coco. Tous ces parfums naturels ou chimiques, je les aime comme des copains, des amis.