Au fil de l'eau, au fil du temps

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Au fil de l’eau, au fil du temps

Enfants,              

         C’était la main calleuse de mon grand-père qui m’amenait au jardin ouvrier du quai des canotiers.  Marauder des fraises en désherbant au printemps était un bonheur de mes fins de journées…

Ados,             

C’était les premiers émois de la vie qui m’amenaient au long des berges du canal où les familles aimaient s’installer, poser une  couverture pour pique-niquer, reposer et bavarder sous les regards du garde-pêche, par  les dimanches ensoleillés…

 

Amoureux,    

C’était tendres promenades qui m’amenaient au fil de l’eau, de la guinguette du pont Voltaire à l’écluse de la Masure, envahie de boutons d’or et d’herbes folles, propices aux amoureux. Là, naissaient  mes espoirs d’une vie épanouie en un rêve éveillé…

Parents,      

C’était la joie d’aimer qui m’amenait à pas comptés, tenir d’une main la menotte de mon enfant, de l’autre soutenir le bras fragile de mon grand-père,  profiter encore du chemin de halage tel une passerelle reliant nos hier, à l’heure passante mais ainsi partagée…

Maintenant,

C’était là, me conte ma mémoire, ce chemin où au fil du temps la vie m’amenait. Toujours, le fil de l’eau lentement continue de s’écouler entre les ponts Voltaire et Dragon. J’admire aujourd’hui, mes petits enfants rire et s’amuser du moindre  brin d’herbe habité…

Et,            

Une fois encore, je me  prends à rêver tandis qu’une feuille d’automne dérive sous le regard  placide d’un héron cendré !                                                                      

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