Au nom du père

(Une après midi tiède, sous la tonnelle d'une maisonnée de campagne,
L'air est doux et léger, la vie semble belle,
Un père et son fils, assit autour d'une table,
Dessus une bouteille de vin et deux verres...)

- Il y a bien longtemps qu'on avait pas partagé du temps toi et moi. Tu vois, c'est bien maintenant, j'ai grandi, je suis devenu un homme !

- Quel jour sommes-nous ?

- Mercredi 29 ! Je t'ai écouté : " Qui peut le plus, peut le moins !" Me répétais-tu.
Je me suis enchaîné à des tâches inhumaines,
Souffert, descendu à plat ventre,
Donné mon sang, tel père, tel fils !

- Quel jour sommes-nous ?

- 29 avril ! Je t'ai obéis : "Va voir ailleurs si j'y suis !" Que tu me répétais.
J'ai courru partout, cent fois me suis perdu
Errant parmis les errants de la terre
Rejoins la farandole de Saul !

- Quel jour qu'on est, bon dieu ?!

- Pourquoi est-ce que tu te fâches ?
Tu oublies de te souvenir
Père, c'est moi ton fils
Grandis loin de ton ombre !

- Dites-donc qu'est ce que vous étes venu fiche ici ? C'est chez moi ici ! Il n'y a rien pour vous !

- Je suis venu te voir !

- Eh bien, ça y est, vous m'avez vu. Il faut partir maintenant ! Tout de suite !

- On est pas bien là tous les deux ? Je viens d'arriver, ouvrons cette bouteille, trinquons ensemble pour la première fois !

- Cette bouteille, elle va finir sur votre tête si vous partez pas ! (Il se lève.)

- Père !

-...(Il empoigne la bouteille et s'en sert comme  d'une arme, qu'il assène sur le crâne de son fils...qui s'écroule !

- Père, pourquoi m'as-tu abandonné ?

Kephas. 1/08/2021