Au petit matin

Ghyslaine Bobillier

J’aime la ville au petit matin

Quand les voitures à marée basse

Libèrent aux oiseaux l’espace

Des hommes s’ébrouent vers leur destin

Premiers apôtres du jour

Ils se croisent sans un bonjour

La tiédeur de la matinée

Comme une saveur acidulée

Evapore sans bruit

En volutes la nuit

Les réverbères doucement s’éteignent

Alors que s’ouvrent les persiennes

Dans un ballet endiablé

Les garçons de café

Orchestrent la rumba des chaises en terrasse

Attirant vers leur place

Comme des insectes rampants

Les échoués du petit blanc

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