Aubépine

Antistrophé

On m'a demandé que mon prochain texte ai pour titre : "Aubépine", et donc, le voici.


Aubépine


L'aube est rouge ce matin. Rouge de colère et de haine. L'humanité ne semble pas vouloir comprendre qu'en continuant d'être elle, elle creuse sa tombe vers sa fin.

Aube, épine de souffrance et d'aveuglement. Chaque matin la peine d'hier semble balayée par du sang délavé. Un nouveau jour démarre, pur, innocent, délicat, empli de prudence et d'espérance. Tous cela hurle. Hurle sans savoir quoi. Hurle à des causes perdues dans la beauté du geste. Hurle pour la mort, hurle pour l'égalité parce que c'est bien, sans jamais vraiment réfléchir à la véritable cause. L'humanité semble bouffée d'une couronne d'aubépine. Regardant à travers son sang qui pleure, il lui suffit de mettre ces lunettes noires pour se dire :             « je vois désormais ! ».

Mais comment peut-elle voir si elle est aveugle ?

Encerclée d'aubépine, voulant éloigner le malheur.

Portant de l'aubépine pour se marier à ces idées belles et grandioses ne servant qu'à faire joli sur l'individu.

Avalant de l'aubépine, voila tous ce qu'elle peut faire de juste, cette collectivité humaine individuelle, mourir en avalant le fruit de sa mort.

La peste naturelle finit toujours par rattraper l'humain, balayant du revers de la main les dossiers trop ennuyeux et inutiles, qui pourtant feront de lui un cadavre sans sépulture.

Pourrissant comme Polynice sur le sol. Qu'une Antigone voudra sauver sous le regard monstrueux et désabusé de Créon.


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