AUTOMNALES
Sylviane Blineau
DANS NOS DRAPS
Tu ne peux pas sans t'émouvoir
Avoir respiré les lilas.
Mais l'improvisation te sied,
Coulure de feu sur tes lèvres
Et l'automne dans tes cheveux...
Aux lacis de pluies pénétrantes
Je me lave. Sur ma peau glisse l'heure arbitre,
Un parti-pris désincarné,
Manichéenne réplique aux séismes
Des chairs explosées.
Acteur sans scénario, poivre et sel,
Combien d'années encore
A coudre des fils d'or à tes dents déchaussées?
Un oeillet sauvage à la bouche,
J'ai piétiné les encensoirs
En amazone réversible.
La nuit s'est glissée dans nos draps
Pour découdre les élitismes,
Outrepassant devoirs et droits.
Quid des lilas?
LA OU JE N'IRAI PLUS
Je n'irai plus dans la garrigue.
Je ne veux plus
De cette liberté chaude et fluide. La blancheur de la roche,
Son âpreté, ne me cisailleront plus.
Je laisse aux sentiers d'ocre un pas désabusé... Je n'irai plus
Cueillir les papillons aux romarins chétifs.
Par ricochets, sous les nuages,
Les vents mutileront les pages
D'un été atrocement bleu.
Là où je n'irai plus.
Me manquera l'ambre au couchant,
Le fuchsia, ses gerçures mauves
Et ce vent qui se déchirait,
Broyé d'excès, dessus mes pas.
Démariée, sans couronne douce,
Ne tendrai plus vers toi ma gorge,
Olivier des sentes pétrées.
Je laisserai courir l'arôme
Des herbes filées d'or au soleil orangé,
Fermant mes paumes froides
Occultées de tes feux.
Et je me déprendrai de toi.
Les deux sont splendides, mais en effet le second l'emporte plus encore. Il m'emmène très loin...
· Il y a environ 11 ans ·yan--2
Magnifique, surtout le deuxième.
· Il y a environ 11 ans ·Alice Gauguin
Merci.
· Il y a environ 11 ans ·Sylviane Blineau