Avant l'heure...

psycose

Instant de fatalité...

AVANT L'HEURE...


Je t'ai rencontré sans le vouloir. Tu m'as estimé sans me connaître. Une erreur de jugement réciproque. Le destin avait depuis longtemps préparé subtilement pour mon cœur, cette expérience sentimentale dont je m'en saurais privé, de gré. Je t'avertis avant l'heure du démon qui abritait mon cœur. De mon esprit germa cette fascination pour ta personne. Je t'en fis part afin que tu puisses prendre tes distances. Avant que la bête qui sommeillait en moi ne se réveille, je te mis en garde contre mes émotions, pour préserver ton être de l'intensité de ma folie destructrice. Avant que tout ne m'échappe. Avant que je ne devienne la victime de mes maladresses. Avant que cette histoire sans sens ne prenne de l'ampleur. Je t'avais annoncé, avant l'heure, de ne pas désirer être l'objet de ma convoitise.


À mon grand étonnement, tu ne me pris au sérieux. Ta gentillesse te rendit muette à mes silencieuses menaces. Tu ouvris en moi les portes que je m'efforçais de garder fermées. Tu me rassurais d'avoir plus confiance en moi tandis que je continuais de t'avertir. Face à ta persistance de préserver une relation qui allait nous condamner à la confusion, nous scellâmes inconsciemment un pacte de non-retour. Tes mots devinrent la source de mes maux.


Me voilà désormais dans une matrice. Bientôt, tu finis par te sentir oppressé par ma présence. Tu résistas et je répondis par encore plus de maladresses. Les dérives de mon hypersensibilité t'enferma dans le gouffre de ma dépendance affective, pour l'être que tu représentais à mes yeux : un objet d'études, un mystère à élucider, un potentiel spirituel à explorer, une quête à définir.


Lorsque je m'expliquai auprès de toi d'un sujet à polémique, pour te défendre, tu m'accusas de t'avoir jugé. Il était trop tard. Tu m'avais échappé des mains. Je ne pouvais plus rebrousser chemin. Ni me faire pardonner. Je commençai dès lors à arpenter le sentier de la rédemption. Je me condamnai à m'abstenir de ta personne, en guise de châtiment. Tu devins ma «croix», afin de ne plus jamais commettre les mêmes erreurs.


J'ai déposé mon empreinte sur ton cœur. Apprécie-moi, ignore-moi, ou vis dans la rancœur. Tu ressentiras ma présence, par nostalgie et dans la peur. Que je sois pour toi, un étranger ou ton âme sœur...


Ton indifférence me stress. Ma présence t'oppresse. Je n'ai eu ton pardon. J'ai coupé le cordon.


T'avoir prévenu avant l'heure n'a pas suffit. Tel l'anti-héros d'une tragédie, j'ai vécu la fatalité de plein fouet. Impuissant, l'humiliation que j'ai subi sera ma force. J'évolue sans cesse en apprenant de mes péchés. Je ne suis plus celui d'hier et je serais sans doute tout autre demain. Mais je resterais moi-même. Je ne me trahirais plus. J'irais de l'avant encore et encore, jusqu'à ce que mort s'en suive...



écrit le 28/07/2016

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