Aventure

aile68

Suivre les lignes de chemins de fer jusqu'au terminus, emprunter une ligne désaffectée bordée de vieux arbres secs aux couleurs ambre et châtaigne, sentir le charbon et l'humus, les champignons qui sortent tout seuls dans la fraîcheur des matins solitaires. M'asseoir dans une vieille salle d'attente tout en bois, bancs à moitié pourris, laminés par la pluie et le froid, le train de vingt-six va passer, pas de billet, pas de bagages, juste un sac à dos avec à l'intérieur un sweat, de quoi manger pour la journée, on verra demain... Des sous, un petit peu, un porte-feuilles avec toute ma vie dedans, un répertoire, quelques numéros improbables, me répondra-t-on au bout du fil? Repenser à cet été, quelque peu particulier, plein de gens autour de moi, des gens que je connais, des inconnus, pas assez de temps pour les connaître, coup de poing dans le coeur. Envie de les rejoindre, trop loin mais je m'en fiche tandis que je m'en vais au vent traînant. Trouver une rivière où faire un brin de toilette, retrouver la civilisation et puis ma mère qui m'attend sur le bord du chemin. Rentrer à la maison n'est pas renoncer à l'aventure...

Signaler ce texte