Avis de tempête

Le vent souffle sur la mélancolie,
chargeant des cieux lourds de pluie.

Les anges sont cloués au sol
par la férocité d'Éole.

Des perles coulent sur les vitres,
lacrymale déité, tourne le chapitre.

Des troncs plient sous le poids du vent,
sinistre victoire des éléments.

Feuillette du regard le paysage,
jonché de cadavre, macabre présage.

La tempête par à coup me bouscule,
piètre tentative de viole, je ne recule.

Ballotté en tous sens, je m'accroche,
la mort ne semblait pas si moche.

Et au hasard d'un abris,
je me redresse, piteux d' être en vie.

Elle tente, encore, lançant par ci par là,
ses mains, ses doigts pour sonner mon glas.

Mais il est trop tard, elle le sait,
elle n'est que passagère, appartient au passé.

Je reprend un chemin mélancolique,
de sa défaite, je pleure fantomatique.