BANALITÉ
René Kalfon
Pierre dit un jour, il y a longtemps : « Ecrire ses souvenirs est d'une très grande banalité ».
Paul s'en souvient encore.
Et il se dit : « Moi qui écris mes souvenirs, autrement dit, moi qui me livre à cette activité considérée par une personne que j'aime comme d'une très grande banalité, mes souvenirs ne sont-ils pas eux-mêmes d'une grande banalité ? »
Et Paul se dit : « Ecrire des souvenirs ou de la science-fiction, écrire tout simplement, écrire des choses très simples ou très complexes, et quel que soit le contenu, n'est-ce pas déjà d'une grande banalité ? »
Et il se dit : « Et le style, qu'en est-il ? »
Et il se dit : « Et si la qualité de l'écriture était aussi d'une grande banalité ? »
Et il se dit, c'est sa réponse, que ça répond, de toute façon, à un besoin vital.
Et il se dit : « Est-ce qu'un besoin vital n'est pas lui-même d'une grande banalité ? »
Mais ce n'est pas une conclusion finale, car il se dit que la question de la banalité n'est pas vitale comme celle de la vie même, et de sa fin.
La banalité des uns commence où s’arrête l’originalité des autres.
· Il y a environ 7 ans ·Hervé Lénervé
Bonjour! Encore une banalité de ma part: "La recherche d'originalité n'est guère originale."
· Il y a environ 7 ans ·René Kalfon
La recherche d’originalité serait-elle originelle à l’être humain ? Bonjour itou !
· Il y a environ 7 ans ·Hervé Lénervé
Très bonne question! Très bonne soirée!
· Il y a environ 7 ans ·René Kalfon