BANALITÉ

René Kalfon

Pierre dit un jour, il y a longtemps : « Ecrire ses souvenirs est d'une très grande banalité ».

Paul s'en souvient encore. 

Et il se dit : « Moi qui écris mes souvenirs, autrement dit, moi qui me livre à cette activité considérée par une personne que j'aime comme d'une très grande banalité, mes souvenirs ne sont-ils pas eux-mêmes d'une grande banalité ? »

Et Paul se dit : « Ecrire des souvenirs ou de la science-fiction, écrire tout simplement, écrire des choses très simples ou très complexes, et quel que soit le contenu, n'est-ce pas déjà d'une grande banalité ? »

Et il se dit : « Et le style, qu'en est-il ? »

Et il se dit : « Et si la qualité de l'écriture était aussi d'une grande banalité ? »

Et il se dit, c'est sa réponse, que ça répond, de toute façon, à un besoin vital.

Et il se dit : « Est-ce qu'un besoin vital n'est pas lui-même d'une grande banalité ? »

Mais ce n'est pas une conclusion finale, car il se dit que la question de la banalité n'est pas vitale comme celle de la vie même, et de sa fin.

  • La banalité des uns commence où s’arrête l’originalité des autres.

    · Il y a plus de 6 ans ·
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    Hervé Lénervé

    • Bonjour! Encore une banalité de ma part: "La recherche d'originalité n'est guère originale."

      · Il y a plus de 6 ans ·
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      René Kalfon

    • La recherche d’originalité serait-elle originelle à l’être humain ? Bonjour itou !

      · Il y a plus de 6 ans ·
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      Hervé Lénervé

    • Très bonne question! Très bonne soirée!

      · Il y a plus de 6 ans ·
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      René Kalfon

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