Barquettes trois chatons

acrostiche

Dans le placard de la cuisine, un paquet rectangulaire vu d'en bas.
Lorsque nous parvenions enfin, après moult stratégies enfantines, à saisir la gourmandise, les yeux brillaient...

Trois chatons et le dessin d'une barquette charnue, dorée, débordante de confiture à la fraise. Un petit crissement délicat entre les doigts nous rappelle qu'il faut prendre bien soin de l'emballage.
Un paquet en carton souple où nous mettions à rude épreuve notre patience, avec comme objectif de l'ouvrir sans trop abîmer le contenu.
Dedans, dix-huit barquettes bien rangées, couchées les unes sur les autres, retenues par une petite languette en carton, toutes les quatre barquettes.
Tremblante, la main s'égare et vient en saisir une.
Les doigts se perdent et traînent sur les bords rebondis d'une croûte dorée et souple. Le paquet dévoile enfin son trésor.
Une ennivrante effluve de fraise s'échappe et, sans crier gare, vous chatouille avec insolence les narines.

On frôle l'un des sens...

Lorsque la faim n'est pas trop criante, on joue à décortiquer soigneusement la barquette, séparant minutieusement ce qui se veut être de la confiture du reste du biscuit. Après, c'est un choix cornélien qui s'avance...
Croquer le biscuit ou commencer par se délecter de la confiot' ?

Mais quand l'appétit ne tient plus en place, au-delà de toute raison, oubliant les futures punitions et éventuelles sanctions d'une sucrerie dérobée avant le repas du soir, quand tous les sens en alerte ne rêvent que de gloutonnerie...
Pas de répit, pas de séparation des goûts, des saveurs, des textures.
C'est d'un coup, d'un seul, que la barquette dissparaît, engloutie dans les bas fonds acides de nos jeunes estomacs avides.

Puis, la seconde barquette...

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