Basique/Dali

effect

Nos chevilles devenaient molles, nos montres aussi.

Hier Orelsan* est venu à la maison. Il voulait m'acheter une peinture pour cacher à Paris, le cumulus et sa mère de la cuisine. Une toile qui ressemble à plus ou moins des moules accrochées à des rochers, une toile intitulée 'Coucher de soleil à Noirmoutier en pensant aux multiples fesses de Mathilde Seigner' pour faire plus vendeur.

« Combien t'en veux ? »

« 3000 boules Orel ! »

« Putain t'arraches ! Tu vends plus rien depuis 20 ans et tu balances 3000 d'un coup ! Tu sais qu'un Iphone sans batterie ça sert à rien ? »

« Iphone ou pas,  c'est quand même Mathilde ! »

« C'est toi qui dis que c'est Mathilde ! J'en sais rien moi si ce sont les culs à Mathilde ! Tu lui as demandé si tu pouvais prendre ses fesses pour faire ton flouze ? »

«  Ben non ! Est-ce que toi quand tu chantes 'Basique'... quand tu dis qu'on a pas les bases, qu'on est trop simple, trop basique, trop con pour comprendre... est-ce que t'as demandé réellement aux gens si c'était vrai dans leur vie ? Alors si chez moi ce sont les fesses à Mathilde qui me font me lever plus tôt que le chien, pourquoi que j'irai pas les foutre dans un tableau ? J'peux bien mettre c'que j'veux sur s'quoi j'ressens ! Toi tu dis bien c'que tu veux sur c'quoi que tu penses !»

Quand Orel débarque à la maison, on fait que vomir en cachette pour pas déranger Betty qui dort sur le chat dans l'intérieur de la fenêtre du salon. On fait que fumer des bières et ouvrir des paquets de clopes avec le nez pour si jamais les oreilles ne suffisaient pas. On dit des trucs qui nous dépassent de la tête sans savoir si nos lendemains s'en souviendront.

Fabrice (Luchini) doit passer jeudi, pour "Je me fous bien de ses fesses et quand bien même de la marée"... une toile bourrée de fautes et à pas plus de 500 balles.

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* auteur- rappeur-compositeur


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