Bègues et bégaiement
mademoiselle-i
On est des jeunes gens parmi la foule.On est comme n'importe qui capable de se fondre dans celle -ci rien de difficile.On continue notre chemin.On tourne à droite ,à gauche puis tout droit.On sait où on doit aller ,on sait où l'on est attendu.On arrive .On est là où l'on doit être .On se refond dans une autre masse.On est à nouveau un numéro parmi d'autres.
Mais là quelqu'un nous remarque parmi les gens et on nous interpelle.Soudain les gens semblent s'effacer autour de nous.On commence à se sentir emparé par la solitude,elle nous tourne autour et semble nous narguer.Et là on ouvre la bouche pour faire ce que la foule sait faire sans soucis.Mais nous quand on ouvre la bouche ,on devient un militaire qui fait un parcours du combattant.Certains passages sont plus facile que d'autres.La respiration en prend un coup.ça fait mal.ça vous prend là dedans.Vous essaiez de trouver du souffle.Mais vous n'avez pas le choix,vous ne pouvez pas vous arretez très longtemps.Vous sentez les autres derrière vous qui vous pressent,qui vous regardent.On a chaud,on a mal,on se sent mal à l'aise.Le feu vous monte aux joues.Les mains deviennent moites,ou se mettent à trembler.Mais vous ne pouvez pas laisser transparaître ce que vous ressentez.Vous souriez et pourtant vous souffrez.On aperçoit la fin ,on y croit le supplice est bientôt fini.Mais à chaque fois qu''on avance la ligne d'arrivée semble s'éloigner.Enfin ça y est c'est fini .On est arrivé .On est une tomate qu'on vient de cueillir.Tout rouge ,tout chaud.On est un tambour qui arrive à la fin de son morçeau.On est un piège à loup qu'on vient de désserer.On est une corde de guitare qui a fini son improvisation,qui ne vibre plus .
La foule autour de nous réapparaît.On est à nouveau un numéro parmi tant d'autres.Un tournesol dans un champ immense de tournesols.
Non on a pas bouger de place .
Non on a pas changer pour s'engager dans l'armée.
Non on est pas devenu fou à nous comparer à des aliments ,ou à des objets.
Non on est pas dans une salle de spectacle en tant que premier rôle.
On est rester là
Oui on a eu mal .
Oui on a souffert.
Oui on a eu très chaud.
Oui on s'est senti très seul,malgré qu'on est été parmi parmi la foule.
Oui on s'en veut,mais on ne devrait pas.
Oui on a qu'une envie c'est de devenir invisible le temps de se calmer.
Oui on aurait aimer ne pas avoir été là,mais on ne peut pas être fugitif toute sa vie .
Ce n'est pas une action spectaculaire pour la foule PARLER .
Mais pour nous ça l'est devenu depuis des années.
PARLER ,juste PARLER,simplement PARLER.
On est un numéro parmi d'autres numéros,mais le scratch sur lequel il est inscrit,celui ci est reversible.De l'autre côté se trouve un autre numéro qui nous rattache à une autre foule,une foule où les gens sont comme nous.Sauf que quand on commencer à PARLER,on devient amnésique et on oublie ce numéro .
On est un numéro parmi tant d'autres numéros.
Un homme ,une femme ,une personne âgée ...
On est un deuxième numéro,que tous n'ont pas.
Un bègue parmi tant d'autres .
Moi je dis qu'en te lisant qu'il n'y a qu'un pas pour qu'on se sente à notre tour bègue et démuni ! :) of course c'est pas parfait et certains petits détails peuvent être améliorer...
· Il y a presque 12 ans ·Alinoë
JE suis d'accord avec vous c'est un combat contre soi même.
· Il y a presque 12 ans ·mademoiselle-i
C'est un combat, non pas contre les autres, ce serai trop long et sans fin, mais contre soi même. Ce qui semble être aussi compliqué, aussi long. Pourtant à bien y réfléchir, notre tare n'est qu'un poids que si l'on ne voit que la nôtre, elle s'allège bien vite en comprenant celle des autres car l'on ne devient plus l'unique différence mais étant comme tout le monde, un challenger de la vie. A ce moment de prise de conscience que se passe t'il ? C'est là que c'est énorme... On redevient différent de la masse, peu sont ceux qui comprennent le challenge de leur vie. Il y a ceux qui se voile leur propre face et ceux qui se transcendent.
· Il y a presque 12 ans ·Olivier Sun7