Bienvenue dans le meilleur des mondes

Jean Claude Blanc

appel aux usagers de la route, politique répressive pour faire du fric, oubliées les victimes...

                  Bienvenue dans le meilleur des mondes

 

Ça fait bien des années, qu'on traine nos galères

On nous avait promis, ne fallait pas s'en faire

Ne vous inquiétez pas, maintenant, nous on gère

Réduisant la vitesse, on régresse, ventre à terre

 

Déjà pour les réformes, n'étions pas des rapides

On va faire du surplace, sur autoroutes vides

Nos bagnoles modernes, marchent à l'automatique

Avancent au ralenti, pour éviter les risques

 

On se serre la ceinture, appuyant sur les freins

Ne pas trop consommer, réflexe écologique

En fait, nos gouvernants, de fric, ont besoin

Les radars tirelires, emplissent leur barrique

 

On va être abonnés, au train de sénateur

En faisant l'essentiel, pour arriver à l'heure

Hollande est entré dans le vif du sujet

Tellement égayé…de niquer les français

 

Principe de l'Elysée, c'est économiser

Nous roule à contre sens, on est ses obligés

Pour marquer son empreinte, il fonce bille en tête

Si bien qu'on va sortir, nos vieilles mobylettes

 

Ce beau projet de Valls, va pas passer l'été

Courser les imprudents, les mettre en coupe réglée

Mais l'automne venu, pourrait bien dégager

Ses réformes à la gomme, on en a plus qu'assez

 

Car ce n'est pas ainsi, qu'on traite la pollution

La « déconologie », a gagné Matignon

Politique de la ville, faudrait la repenser

Rapprocher du boulot, l'habitat des français

 

Ne sait plus qu'inventer, notre gouvernement

Les sujets secondaires, deviennent plus qu'urgents

Histoire de détourner, toute notre attention

Passent au second plan, le boulot, le pognon

 

A croire qu'on fait exprès, de nous faire enrager

93% des gens, usagers et usés

En douce, on nous mitonne, autre brillant sujet

Tests expérimentés, dans les coins reculés

 

La crise de la bagnole, est là sous notre nez

Faut se montrer prudent, car on ne sait jamais

Me méfie des vieillards, qui votent à l'Assemblée

Sur leurs fauteuils roulants, ont la priorité

Qu'est-ce qu'ils ne feraient pas, pour nous en imposer

Rouler à 80, on va vite s'énerver

A trainer sur la route, ça cause des bouchons

Symbole d'une République, qui marche à reculons

 

On taxe le tabac, parait pour notre bien

On nous file contre danse, car de nous on a soin

Le mec abasourdi, ne cesse de s'assoupir

Tellement anesthésié, voit pas venir le pire

 

On emmerde les français, de normes par milliers

Le vert désormais, devenu l'arbitraire

Bouffer 5 fruits, légumes, plus jamais siroter

Même prier sa femme, pour lui tendre un baiser

Ainsi gagne du terrain, l'Europe des sectaires

 

Pas touche, s'il vous plait, à notre modèle français

Devoir de mémoire, bonheur perpétuité

On n'a rien à apprendre, des rites des étrangers

Joie de vivre, restaurée, c'est bon pour la santé

 

Rien n'arrête le progrès, travesti genre humain

En espèce protégée, mais qui coure à sa fin

Car n'est pas interdit, aux hommes belliqueux

De fabriquer des armes, se massacrer entre eux

 

Voudrais pas vous stresser, seulement vous alerter

Car dès 2015, bouillonne sur le poêle

Un énième règlement, Arrêt préfectoral

Interdits chauffe pieds devant la cheminée

 

Nous, fiers et heureux, société solidaire

Mais à la mode bio, ça prend un goût amer

On veut faire de nous, des bêtes centenaires

A force de méditer, on pollue l'atmosphère…

 

Fusent boites à idée, dans les esprits simplets

Le guide de Millau, démarre comme une romance

« Raconte-moi bien vite, la route des vacances »

Ceux qu'ont de l'expérience, sont jamais consultés

 

Finies les remontrances, de flic désabusé

800 millions d'Euro, ça rapporte à l'Etat

Sécurité routière, commence par réparer

Tes routes secondaires, toutes en mauvais état

 

Combattre la somnolence, l'alcool, et les drogues

Plus d'aire de repos, tout au long du trajet

Moins de publicité, pour conneries à la mode

Détournent l'attention, pour toujours consommer

 

Marquages réfléchissants, sur passages protégés

Décompte sur les feux, pour faire patienter

Savoir le temps qu'il reste, pour franchir la chaussée

Ce sont des petits riens, mais des vies épargnées

On moque les USA, qu'ont un siècle d'avance

Pourtant nous en démontre, en guise de vigilance

Plus smart phone au volant, et plus d'accoutumance

Affichent sur les routes, des zones « text-stop »

Et même des slogans « faut attendre », pas la mort

 

Glissières sécurisées, les dangers signalés

1996 vies, ainsi seraient sauvées

Voyez, nous les français, on en a des idées

Hélas, le pouvoir, ne pense qu'à son budget

 

Assoc des usagers, cette fois pour de vrai

On veut pas les entendre, font pas assez de bruit

Pour plaider l'humanisme, compte pas sur l'Assemblée

Narcissique politique, la pute de la patrie

 

Ministre de l'Intérieur, lui a la tête ailleurs

C'est vrai que les grands hommes, ne pensent qu'à leur gloire

Inutiles discours, jouer les bienfaiteurs

Les citoyens basiques, se foutent de sa poire

 

La vérité sort de la bouche des enfants

Les inventions émanent du génie des savants

Devraient s'en inspirer, notre gouvernement

Du bon sens du peuple, il semble ignorant

 

Moins de morts sur les routes, on est tous d'accord

Mais trouver les moyens, chacun son point de vue

Y'en a qui en profite, pour battre des records

Engrangeant des dollars, dont ils sont dépourvus

 

Président éphémère, réforme à la va vite

Aujourd'hui, c'est la mode, pour le tout répressif

Pas question de creuser, on agit sur le vif

Avale ces sornettes, le citoyen naïf

 

S'associent les chapelles, divergent leurs objectifs

Signe qu'est mal barrée, république laïque

Le train de sénateur, tranquille suit sa voie

Nous propose des lois, dont on n'a plus la foi

 

Usagers de la vie, adeptes du bonheur

Nous faut nous rassembler, pour restaurer l'honneur

Celui d'être français, qui râle d'allégresse

Nos routes, ne sont plus sûres, on accuse la vitesse

Façon de démontrer, qu'on a besoin d'ivresse

On en veut à notre fric, qu'importent les accidents

Mutilés de la route, se comptent par milliers

A perdu le contrôle, notre Etat providence

Seulement préoccupé, de remplir son gousset

A nous de témoigner, qu'on peut faire autrement

Cosigne sans hésiter, le pamphlet des routiers

 

Pour notre plus grand bien, vous prie, nous aidez plus

Liberté notre devise, désormais révolue

Merci chers politiques, on est dans le bourbier

On n'est pas seuls en cause, on nous y a poussés

 

Principe de précaution, vouloir le bien de tous

S'appuie sur des sondages, pour nous foutre la frousse

Curieux…n'est pas sondée, notre sexualité

Mais y'aurait trop à dire, Président, concerné

 

Bureaucrates, technocrates, se dilatent la rate

Nous pondent des décrets, au sens de l'épate

Pendant ce temps, le peuple, lui fait drôle de gueule

C'est toujours lui qui trinque, éternel est son deuil

 

Vitesse limitée, mais pas pour tout le monde

Motards, gyrophares, Président fonce en trombe

Il peut griller les feux, a toute priorité

Le roi de la Nation, va pas se justifier

 

On vante les allemands, cette fois à bon escient

Roulent comme bon leur semble, sur routes aménagées

Les anglais, eux, si frileux, songent à tout supprimer

Les panneaux, les signaux, qu'obnubilent leurs gens

 

Plus de contraventions, pourrait nous réjouir

Frissons et sensations, réservés aux artistes

Pilote de F1, ou même simple touriste

Chacun à sa façon, doit savoir se conduire

 

Hélas, mes illusions, peu de chance d'aboutir

De dépasser les bornes, je peux craindre le pire

Amende, excès de vitesse, pour quelques millimètres

L'Etat est sans pitié, pour son propre bien-être

 

Alors train de sénateur, sans honte, je l'adopte

Pour aller au boulot, n'ai pas besoin d'escorte

Lui-même gouvernement, s'endort au volant

J'ai peur que la mort, nous attende au tournant

La trêve des conducteurs, c'est la bonne occasion

D'admirer paysage, se faire une raison

Inutiles limousines, au moteur gonflé

Nous reste l'omnibus, sur les chemins ferrés,

Pas à tombeau ouvert, se laisser trimballer         JC Blanc     février 2014

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