Bipolaire..édité??

elka

Maladie à double personnalité...faut-il se demander qui en est la cause??

Enfance perturbée, attouchements, violences, humiliations... panoplie de diverses perversions afin de déstructurer l'équilibre et le développement d'un enfant non désiré... qui n'a pas vécu se semblant de parcours? qui n'a pas vécu une enfance déchirée et rapiécée tant bien que mal?

A vingt ans, on me passe sous anti-dépresseurs, la suite logique d'un début chaotique, je ne vais voir le médecin que lorsque je me sens tomber de très haut et que je n'ai rien pour me raccrocher, pour le patricien médical qualifié, il ne fait aucun doute je suis dépressive et c'est normal ... Mais est-ce vraiment normal de vivre dans un quotidien de dépression? de vivre tel un radeau devant lutter contre vents et marrées? Je ne le pense pas, alors j'essaie de lutter à chaque descente je tente de toute ma volonté de remonter... Mais l'ascension est difficile et déclare un revers de médaille.

Chaque descentes m'apportent une remontée plus forte, plus haute, plus violente alors je m'habitue, j'enfile sans résistance la panoplie de Docteur Jekyll et Mister Hyde, ainsi face au quotidien extérieur à ma vie de famille je vacille entre ciel et mer.

Et puis un jour je fait la rencontre, de Monsieur "Codoliprane", (médicament prescrit pour les douleurs vraiment intenses avec une note de codéine suffisamment importante et présente pour vous apporter une sensation de plénitude intense), joli refuge lorsque le monde vous parait trop violent, jolie armure pour ne pas se laisser atteindre par les agressions extérieurs...

Mais très vite l'addiction s'installe insinueusement, si futée qu'elle ne se devine pas dans l'immédiat, si rusée qu'elle vous laisse croire qu'elle est votre alliée, si subtile qu'elle vous laisse suffisamment lucide et présente pour tenir les heures durant votre journée ... Mais, car il y a un mais, les jours passent, les mois, les années et le corps s'habitue à cette potion miracle, mais il en demande plus,  il devient éponge face à ce traitement destructeur, alors les doses augmentes, de deux à trois on attaque la dizaine, sans même s'en rendre compte on avale la vingtaine.

Jusqu'au jour ou le corps ne suit plus, le foi se fait douloureux même sous l'emprise de cette drogue, il ne filtre plus, il ne peut plus, même pour lui ça devient trop compliqué, alors on se décide à pousser la porte un spécialiste, et le mot tombe comme une enclume sur du verre, aussi fracassant que bruyant, on est accro aux opiacés ... en quelques secondes on passe du statue de dépressive à celui de toxicomane.

Le diagnostique assimilé, avalé, on cherche à digéré et à comprendre pour s'alléger la conscience.

Bipolaire, ce mot de trois syllabe, si méconnue de la médecine française et si méconnue de mon dictionnaire courant, se greffe dans notre ADN tel un tatouage sur notre peau imberbe.

Ma vie n'est qu'une succession de montagnes russes, je monte et je descends toujours avec plus d'élan, il me faut un frein pour stopper et maitriser le train, alors on opte pour l'artillerie lourde à grands coups de stabilisateur d'humeur et autres traitements avalés en douceur ... s'incliner face à la maladie, c'est accepter qu'on à en soit une ennemie qui parfois nous tient la main.

Alors on fait la rétrospective de sa vie, de son parcours que l'on narre à une spécialiste du mental et de ses parois fissurés, on s'entend dire que l'absence d'une mère, perdue à l'âge d'à peine un an, peut entrainer des tourbillons créant des vortex dans le passé douloureux.

Ce serait donc cela, l'absence de ma maman créant en moi un double machiavélique qui me veut autant de bien que de mal... mais le plus drôle dans tout cela c'est lorsque l'on découvre que sa mère souffrait de la même pathologie, alors une simple question s'impose, peut-on gagner la bipolarité comme une hérédité intra-utérine?

Je n'en sais toujours rien, ce que je sais aujourd'hui, c'est que j'ai fait la paix avec mon double même si la cohabitation reste encore à ce jour difficile, et je me fait le devoir de ne surtout pas, auprès de mes enfants, la léguer en héritage .

A tous ceux qui comme moi, souffrent de cohabitation et vivent entre le sud et le nord, sachez que vous n'êtes pas seuls et qu'il vaut mieux faire la paix avec soi-même, car on sait tous qu'il est plus facile de réussir a deux.

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