Bivalence
Mitaine Crocq
Bruit lancinant, j'ouvre un oeil, difficilement, soleil dans la gueule.
Je darde un regard haineux vers le réveil, qui indique 06.30, il n'a donc pas encore sonné.
Bordel, c'est quoi le délire?
J'écoute mieux et identifie enfin ce bruit cruel qui m'arrache à Morphée.
« Vendredi, c'est vendredi Jocelyn » me dit une voix pleine de bon sens.
Dans la chambre d'à côté, Bastien s'excite. Bastien, c'est mon colocataire et ami.
Et hier, c'était jeudi soir, soirée étudiante, et surtout à qui ramènera de quoi passer la nuit.
Hier soir Bastien a gagné, faut dire qu'il a plus de chance, il chasse dans les deux camps, ca aide.
Hier soir déjà, j'avais bien compris sa victoire, au bruit du matelas cognant contre la cloison à chacun de ses coups de reins.
Ce matin, c'est pire, des cris accompagnent le tout. Au son des voix rauques, jdirais qu'il a tapé chez les mecs cette semaine.
Mauvais perdant, j'ai appelé Inès, mon plan régulier.
Inès est sexy, intelligente, mais juste inapte à entretenir une relation.
Une fille parfaite.
Parfaite, sauf que là, elle pionce, et moi j'ai le gourdin.
Ok, c'est deux mecs, mais c'est mécanique, je bande et j'ai du temps à tuer avant mon premier cours.
Inès est du matin, elle m'en voudra pas.
Je file pisser, avec difficulté, ma bite ne sait si elle doit bander ou se vider.
Elle se décide enfin.
Jme passe un coup de flotte sur la gueule, sur la table de nuit, je chope un chewing gum.
Inès ne dort plus. On est synchro. J'observe le drap onduler, elle se doigte avec un regard mutin vers
la cloison qui résonne des coups de buttoir de nos collegues d'à côté.
Jme glisse sous les draps, elle me saisit la queue, déjà raide.
Elle me branle à peine et me sussure: « pas besoin de trainer, prend moi », tout en gobant mon chewing gum d'une bouche gourmande.
Jm'humecte la queue, et me glisse dans son dos. D'une main experte, elle me guide en elle, chaude et humide.
Je la pilonne, doucement, en la caressant, du bas ventre aux seins, que j'agrippe.
Elle s'anime, j'accélère la cadence, donne des coups secs et durs.
Le choc entre mon pubis et ses fesses claque dans l'air et m'excite encore plus.
J'en oublie presque les extases voisines, quand j'attends Bastien insulter son comparse et lui demander de l'avaler entière.
Aux bruits d'étouffement et d' une toux vomitoire inconnue, je saisis mieux la gorge profonde.
Jme retire d'Inès et la colle sur le dos.
Jlui bouffe la bouche en aspirant sa lèvre inférieure, jlui mordille les lobes de l'oreille tout en dessinant ses seins de ma paume.
Son bassin ondule et m'appelle au sud, que je caresse de ma queue.
J'enfourne ma tête entre ses cuisses et lui bouffe la chatte, en évitant soigneusement les endroits où elle veut me guider en empoignant mes cheveux d'une main ferme.
Jfinis par céder, et m'active sur son point de mire.
Elle mouille, et jla mouille de ma langue, de mes lèvres, l'humectant de salive, la bouffant entière.
Elle gémit enfin aussi fort que ces connards d'à côté.
Elle me ramène à elle et léche mes lèvres imbibées d'elle, comme un chaton laperait son lait.
Elle choppe mes fesses, et me colle à elle, en écartant sournoisement les cuisses.
Elle m'introduit en elle, je la laisse guider, son bassin donne le rythme.
Elle me glisse une main dont elle humecte un doigt entre les fesses, et me caresse l'anus puis part presser mon périnée entre mes couilles et mon trou.
Cette fois, c'est moi qui gémis.
En prenant de la hauteur, je la torpille, et lui colle une main sur la bouche.
Elle avale mes doigts et avance son bassin en en redemandant.
Je passe ses jambes sur mes épaules et martelle. A ce jeu là j'excelle.
Je sors avant de lui enfoutrer les muqueuses.
Elle me plaque sur le dos.
Elle parcourt mon cou, ma clavicule puis va mordiller mes tétons.
Ses cheveux caressent mon torse et ma queue frotte contre son ventre, comme si elle voulait y percer un trou.
A coté, c'est le chant final, final mais puissant, j'ai jamais entendu un mec crier de la sorte.
Touchée dans son orgueil, Inès se cambre et se plante sur moi, sans prévenir.
Elle me plaque les mains sur l'oreiller et s'active sur moi.
Je la vois s'agiter, tantôt douce, tantôt violente, ses saccades m'ébranlent, ses seins balancent, ses traits se crispent, sa bouche m'affole.
Je maitrise rien, elle me viole, et putain qu'elle continue.
Elle libère mes mains, m'autorisant à reprendre un peu de pouvoir, je me redresse à peine, mais la garde sur moi.
Et passe ses jambes derriere mes hanches, et se colle à moi.
Jla plaque à moi d'une main dans le dos, l'autre derrière ses reins.
Elle remue, et tourbilonne sur moi, me mordant la nuque.
Je gémis et transpire comme deux, sa peau glisse contre la mienne.
Je vois plus rien, tout se brouille, j'entends à peine Inès de loin, c 'est le manège enchanté et Pollux vomit son foutre par secousses.
Inès s'affaisse sur les draps en bordel, je fais de même, posant ma tête sur sa poitrine.
Elle caresse mes cheveux puis va chercher mon bras droit.
Elle porte ma main à sa chatte, et me fait récupérer ce qui est resté en elle puis la ramène à sa bouche.
Elle lèche mes doigts et m'attire à elle pour une ultime pelle.
Le réveil sonne au moment où jme décide à passer à la salle de bain.
Je me concentre pour pisser sans en foutre partout.
J'en suis là quand la porte de Bastien, avec qui je partage la salle de bain mitoyenne, s'ouvre.
Bon joueur, je m'apprête à le féliciter pour ces exploits mais le brun qui entre n'est pas Bastien.
Il me salue tout en reluquant mon cul dans un sourire ravageur.
Je ne sais où me mettre, mais comme je pisse toujours, je décide de rester là et me contente d'un «salut »mode décontact' tandis qu'il me frole pour jeter ses capotes usagées à la poubelle. J'ai pas le temps de compter, mais vu le nombre, on n'a pas dû être réveillé à chaque round.
Jdois avoir un air étonné, parce qu'il sourit et me lance un :
« Benjamin, jsuis le gagnant d'hier, désolé pour le bruit ».
Lucide le mec.
« Jocelyn, le colloc, enchanté, jte serrerai bien la main, mais jsuis occupé. »
Il reste planté là à me mater, jlui passe un rouleau de pécu, parce que le bougre est plein de foutre, ça n'a pas l'air de lui déplaire.
Il le saisit et en détache plusieurs feuilles qu'il se passe sur le corps.
Un corps foutrement artistique, jme dis que Bastien a du goût.
« Jocelyn, ouais, j'ai entendu parlé de toi...T'es bi aussi? »
« Non » que je lui réponds, « le mec le plus open de la colloc, ça a toujours été Baps ».
« Baps? »
« Bastien, le mec qui t'a mis dans cet état » que jlui dis en pointant son bas ventre ensemencé.
« Y'a pas de mal » qu'il me dit.
« Dommage » qu'il continue en me jaugeant du regard, « ça ferait des heureux ».
J'ai pas le temps de réagir que Bastien débarque.
A poil, demi molle, il arrive, les cheveux en bordel, le cou marqué.
« Jocelyn, pas besoin dte présenter Ben. J'ai cru entendre que t'as fini par appeler Inès, mais ça change rien, j'ai gagné cette semaine » qu'il me sort en jettant un oeil sur Ben.
Je tire la chasse, dans un « une bataille Bastien, une bataille, pas la guerre», et leur laisse la salle de bain.
Je retourne me coucher, l'anglais attendra, une grass mat' au soleil avec Inès, ça se refuse pas.
Après les cours, je rejoins Bastien à la Mandragore, un bar où on se retrouve chaque vendredi.
A mon arrivée, ils sont passablement éméchés. Bastien a du leur offrir un récit de la matinée, parce qu'ils trinquent tous à notre collocation avec des propos graveleux.
Benjamin, le brun exhib de ce matin est là aussi.
Il me fait une place à ses côtés et me place une pinte sous le nez.
« Pour ce matin, histoire de faire connaissance autrement qu'autour d'un bidet ».
J'échappe presque un sourire. Le mec est pas con, ni follasse.
Je lui demande si avec Bastien, c est du sérieux, il me rit au nez.
« Bastien sait pas ce qu'il veut et il veut ce qu'il ne peut pas avoir, puis on se connait à peine, on n'en est pas là, c'est sexuel, c'est plus simple chez les gays, tu te plais, t 'as envie, tu baises, rideau».
Je lui demande ce qu'il entend par « Bastien veut ce qu'il ne peut avoir ».
Il me montre du doigt.
Je recrache ma bière en pouffant, en lui expliquant qu'on se connait depuis un bail et que jamais la sexualité de Baps n'a été matière à ambiguité entre nous.
Il me cloue en me demandant si les entendre baiser ce matin ne m'a pas excité.
« Rien à voir » je dis.
«Parce que lui, ça l'a excité bordel! Mon cul s'en souvient encore! Et ce jeu stupide du jeudi soir, qui consiste à voir qui ramènera quelqu'un et le baisera de l'autre côté de la cloison? Sans compter sa réaction, ce matin, quand il a vu que je te reluquais... »
La soirée se passe, certains d'entre nous finissent au Sunset, la boîte qui ne ferme jamais ou en tout cas plus tard que toutes les autres.
Je ne rencontre personne à ramener, pas plus que Bastien, mais Ben est toujours là, on rentre donc à trois.
Baps me fait une bise et file au lit. Ben se verse un verre de coca et lui dit qu'il le rejoint.
Je reste à la cuisine, une question me taraude.
« Ben, jveux pas paraître lourd, mais dans vos ébats, qui prend qui? »
Ben éclate de rire, l'alcool aidant.
« Nous y voilà. Tu sais Jo, la nature est bien faite, même pour les gays, certains préfèrent la mettre, d'autres préfèrent se faire mettre, puis y'a les gatés, comme Bastien et moi, on aime les deux, parce qu'on a gouté les deux certainement. Alors hier, j'ai pris cher, mais laisse moi te dire que Bastien crache pas sur une bonne sodomie, d'ailleurs ce soir, jsuis d'humeur active ».
J'en reste coit.
Ben me dit en rigolant : « T'inquiètes, Bastien reste un mâle, c'est juste qu'il connait son corps un peu mieux qu'un hétéro pure souche comme toi. D'ailleurs, en parlant d'hétéro pure souche...»
Et il colle ses lèvres aux miennes. Je ne fais rien. Il force la passage vers ma langue, il joue divinement de sa sienne, alors je réponds.
Il me parcoure la nuque de sa langue rapeuse, ça suffit à me faire bander.
Il le sent en se collant à moi et lâche un « pd va ! » amusé et fier.
Je réponds par un laconique: « L'alcool ».
Je soupire d'aise quand il s'éloigne brusquement dans un « bon, je dois filer, dors bien! »
« Dors bien?! » que je répète, « tu joues au con et tu te casses rejoindre mon pote? »
« J'ai ma réponse. Puis, si cette érection est le fruit de l'alcool, jvoudrais pas abuser de toi. »
Jm'enfouis sous ma couette, espérant tomber de fatigue avant qu'ils ne commencent à se monter dessus.
Mais j'entends rien, si ce n'est la porte de la salle de bain qui s'ouvre sur ma piaule.
Tout prêt, le parquet craque, et les draps se froissent à ma gauche.
Une bouche trouve mon oreille et susure « Baps dort, pour ce soir je suis à toi. »
J'ai pas le temps d'objecter, il m'arrache le drap et s'attaque à mon slip.
A travers le tissu, il joue avec sa langue et humecte.
Je deviens dur et à l'étroit.
J'accompagne les mouvements de sa tête de mes mains.
Il me déculotte doucement, tout en chopant mon gland entre ses lèvres.
Il joue avec le frein, me parcoure la tige, enfourne mes boules.
La piaule résonne des bruits de sa pipe infernale.
Il revient à ma queue et commence un va et vient goulayant, enserrant mes boules d'une main, me caressant le périnée de l'autre.
Sa bouche est un putain d'aspiro, mon manche dégouline de sa salive.
Il l'enfourne si loin dans sa bouche qu'il est obligé de s'arrêter et de tout ressortir, avant de la gober encore, et encore.
Il alterne en me branlant fermement de sa main dans laquelle il crache assez régulièrement pour que ma queue y coulisse magnifiquement.
Il s'arrête, remonte vers mes tétons, suce ma lèvre, et me glisse un « retourne toi » dans un soupir.
J'objecte un « Jsuis pas sûr que... »
Un tagueule autoritaire me fait la fermer: « Retourne toi, jvais pas te violer ».
Je me plaque sur le ventre, la bite raide collée au matelas.
Il m'embrasse les fesses, gentiment, avant de les écarter et d'y plonger sa bouche, son menton, son nez.
Je sens sa langue venir titiller mon trou, ses joues mal rasées piquer mes fesses.
Ben se met à me bouffer le trou, lentement.
Je sens sa langue qui remonte de mon périnée pour s'attarder sur mon anus, sur lequel il crache, avant de le lecher, quand il ne l'aspire pas avec ses lèvres.
Je laisse échapper un gémissement inattendu.
Sous moi, le drap est trempé, j'ai peur d'avoir éjaculé, ou pire, pissé. Jsuis vraiment bourré.
D'une main discrète, je tate, mais ce n'est que ma bite qui mouille. Un mec me bouffe le cul, et ma queue pleure de plaisir.
Ben s'allonge sur moi, sa queue tendue buttant contre mon cul.
Il me mordille l'oreille en me disant: « Mets la moi ».
Il s'allonge et m'offre son cul.
J'enfile une capote, que Ben enduit de lubrifiant.
Les débuts sont laborieux, suis constamment à côté.
Ben sourit et me couche sur le dos.
Il enserre ma queue et vient se planter dessus. Ma tige disparaît dans son trou sans qu'il ne pipe mot.
Il reste un moment immobile, puis s'agite au dessus de moi comme un forcené.
Son cul est étroit et serré, faut que je change de position parce que s'il continue, je vais juter.
Sans me retirer, je me redresse puis pivote de côté pour me retrouver à genoux, Ben toujours planté sur ma queue, en levrette.
Je pillonne son cul, qu'il plaque violemment contre moi.
Quand je ralentis pour respirer, c'est lui qui coulisse sur ma queue tel un affamé.
Ses fesses viennent claquer contre moi.
Le plancher grince au bord du lit.
Je distingue la silhouette de Bastien, la bite à la main.
Sans un mot, il se rapproche et la donne à biberonner à Benjamin.
En lui, je sens son trou qui se contacte, par saccade, il pousse un cri et se cabre.
Il jute sur les draps, sans s'être à peine touché.
Je lui mets quelques coups et finis par venir en lui, m'agrippant à ses fesses à chaque secousse qui me vide.
Bastien accélère son frénétique va et vient et féconde la bouche de Benjamin en un cri barbare.
Je m'affaisse sur le pieu.
Benjamin me débarasse de ma capote, y fait un noeud et l'envoie valser avant de se jeter en travers du pieu.
Bastien vient squatter l'espace en nous et glisse discrètement une main le long de mes fesses.
Je me retourne sur le ventre pour masquer une demi molle et ferme l'oeil.
Cru et réaliste, ça en dit long sur la complexité et la richesse des sexualités qui s'assument!
· Il y a presque 11 ans ·dyonisos