Blanc comme neige

Elle regarde le paysage autour d'elle. Blanc.

Elle entend le bruit des flocons se déposer délicatement au sol. Ce froissement glacial si particulier. Même le chant des oiseaux résonne différemment aujourd'hui.

Elle avance sur les sentier. Se retourne et observe ses traces de pas. Son passage éphémère est marqué par terre.

Cette luminosité si grise, si timide et spéciale. C'est l'hiver, il n'y a pas de doute.

Des biches dans le haut d'un champ. Petits origamis marrons en haut de la colline. Elles aussi goûtent le délicieux silence, le calme apaisant de ce jour de neige.

Comme si elle évoluait dans un écrin de coton, elle a l'impression de voir la réalité comme le négatif d'ombres chinoises. La plus fine des branches est couverte d'un amas blanc. Comme une sorte de duvet sur de petits fils tendus vers le ciel. Même les perce-neige ont du mal à faire surface.

Tout semble cristallisé dans l'instant.

Elle dévore du regard tout ce que la nature lui offre, toute cette pureté, cette candeur sur le chemin dont les merles, les moineaux et les mésanges ou les pigeons s'accommodent en sautillant et chantonnant.

Merci pour cette beauté, cette fraicheur, se dit-elle en poursuivant son chemin. Si cet instant pouvait être l'occasion de proclamer la paix dans le monde, de faire une pause, de dialoguer dans ce cocon pâle, de se retrouver, de se serrer la main ou de se faire une accolade... Le monde serait juste beau, rêvât-elle.