Blanche comme neige
amaende
Je savais. Je savais ce que c'était. Je savais comment ça se passait. A la seconde près. J'avais une montagne de savoir là dessus. Bon, pas mal creusée de multiples interrogations. ...voir de peurs au plus profonds de ses tréfonds... Mais je savais. Je savais. J'en faisais sans cesse des fractales de possibles dans ma petite tête de ce corps encore trop petit pour le faire.
Le faire.
J'en n'étais pas encore à la hauteur, je crois. Enfin jusqu'à ce qu'il me regarde. Me jauge et m'accoste. Moi ni rebelle, ni farouche, mais mi-rebelle mi-farouche quand même, j'étais sur mes arrières.
Mes arrières pensées.
Je les ai bien fait patienter, tout autant que cogiter. Comme lui qui ne comprenait pas. Il croyait que je ne l'aimais pas. Ce n'était pas ça la question. Cette question était bien sur, centrale. C'était, c'est, et se sera et restera la base pour moi. Aimer d'abord pour pouvoir aimer après et aussi. Mais c'était une question de temps plus réellement.
Il a eu cette patience. Même si elle a guère pay,é après. Et que c'est lui qui a ramasser la plus salée des additions de notre séparation. J'en suis encore et toujours désolés, mais c'est "la vie".
Enfin, j'étais en phase avec moi même, avec lui aussi. J'étais enfin persuadée que c'était avec lui, et par lui, que je serais anoblie et quelque part aboutie, en tant que nana, par cet acte là. Une sorte de sacrement comme quand tu as le bac ou le permis. T'es plus la petite fille de ta mère, ou de la boulangère : tu es une (des) grandes. Tu sais pourtant très bien que jusqu'à présent, tu t'en ai bien passé. Et que ce n'est pas «ça» qui fait de toi ce que tu es. N'empêche que...
J'ai l'air de traiter ça comme une formalité. Une épreuve pratico-pratique à passer, ou un truc comme ça. Avec le recul peut-être. C'est ma façon de faire passer la pilule, si je puis dire...
Mais sur le coup la petite file que j'étais, étais encore plus petite. J'étais dans mes petits souliers de ma petite culotte. Tremblante comme ces feuilles d'automne qui entendent les souffleuses municipales arriver et qui se demandent si elles n'auraient pas dû partir au bras du vent ce matin là.
...
Là, j'étais comme une conne dans cette salle d'attente. C'est con, mais les deux ou trois fois où j'y suis allé, je suis toujours tombée sur des mamans grand sourire de compréhension et d'écoute. J'aurais préféré une baffe ou un truc comme ça. J'ai eu peur d'avoir foiré ma vie sur cette imprudence d'écervelée. Mais bon, le malheur doit épargner parfois les idiotes d'amoureuses...
Ce s'est bien arrangé. En apparence. Mais il y aurait surement eu plus de malheurs dans cette vie, si je n'avais trouvé cette porte...
(Encore) Merci aux dames du Planning. Fuck mon gynéco. Et double fuck au personnel des hostos (toujours).
Une parmi mille.
Sujet sensible très bien écrit! J'aime beaucoup.
· Il y a environ 14 ans ·ko0
En première ligne toujours et encore, contre vents et marée le Planning Familial poursuit le combat avec courage à l'heure ou certaines blouses blanches, certains obstétriciens s'inscrivent aux abonnés absents.
· Il y a environ 14 ans ·Jiwelle