Bois d'Arcy

El Mimomandes

Comme on déclare à son plus grand amour qu'il est l'homme/la femme de notre vie. Voici une ode à la ville de ma vie.

Bois d'Arcy, pour moi tout part d'ici,

 

D'une cage d'escalier à laquelle mon monde se résumait.

De ses bruyants Portuguais  à ses voyeurs de retraités.

Puis vint le temps de découvrir la ville par mes yeux d'écolier.

Les trois écoles primaires comme trois patries dans une guerre acharnée

Dont les batailles consistaient en matchs de foot, et en cross gagnés.

Défendant les couleurs de Mistral, j'insultais ceux de Turpault et Vigée

Que j'aimais au fond comme tout Arcysien qui partage avec moi la ville où il est né.

Tous les mercredis, on se réunissait au centre aéré

Où on fuyait les activités qu'on nous imposait.

 

La ville était plongée dans une bienheureuse oisiveté,

La maison d'arrêt nous rappelait que nous étions en liberté.

Tout y était luxe, calme et volupté,

Et les filles y avaient pour moi une inégalée beauté.

 

Les années de collège dans lesquelles je nouais de nouvelles amitiés

En croyant que ces relations seraient pour toujours et d'acier.

Des après-midi à glander entre MacDo, Leclerc et caserne de pompiers

J'en garde le goût des frites et le bruit de la sirène qui sonnait.

 

Tout était calme dans cette ville à double identité

À égale distance de Versailles la royale et de Trappes et ses cités.

Nous avions pour notre avenir la plus grande liberté :

Dealer du shit ou des macarons Ladurée.

 

Puis vint le jour où je sortis de ma contrée

Condamné à étudier dans le lycée d'à-côté.

Lycée de Saint-Cyr puis prépa Versaillaise.

École de commerce et stage à Paris 16.

 

Mais toujours des retours dans les faubourgs de mes premières amours.

Dans ma vie, seules Bois d'Arcy et ma mère m'ont toujours recueilli

Quand la vie m'inspirait mélancolie et nostalgie.

Le dicton de la ville nous rappelait que nous étions heureux comme des chiens

À Bois d'Arcy « Parce qu'on y est bien ! »

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